La nuit où j'ai vu le jour, est gavée dans mon cœur~ Violette Dubois

Elle passe souvent pour une fille timide, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Violette est une boule de joie de vivre. Elle est très empathique et aime aider les gens à se sentir mieux. Sa bonne humeur est communicative et elle n'a pas vraiment d'ennemis. La demoiselle a tendance à toujours voir le meilleur chez les gens, même les pires. Pour elle, il y a toujours du bon, même chez les "méchants". C'est une pile électrique, jamais fatiguée et toujours active, malgré son aversion pour le sport.

Naïve, elle se laisse facilement manipuler sans s'en rendre compte. On peut lui faire croire tout et n'importe quoi. "Oh, V ! Regarde ! Une licorne multicolore !" Ou ça ? Ou ça ?

Bon, vous l'avez compris. N'importe quoi.

C'est une fille globalement neutre et n'aime pas juger les autres. Quelle que soit leurs classes, ou leur caste sociale. De nature amicale, elle sait s'adapter en fonction de la personne qui lui adresse la parole. Elle est gentille, douce et délicate ce qui rend le contact avec elle facile.

Disciplinée, elle suit les règles avec assiduité sans passer pour une fayote. Elle n'aime pas perdre des points. Déteste les punitions et fait donc tout pour éviter de sortir des sentier battue. Bien entendu, elle ne dit jamais non à une blague, du moment qu'elle ne risque pas d'être grondé.

Violette est très émotive. En plus d'être empathique et donc d'absorber les émotions des autres, sa nature amplifie tout ça. Autant une qualité qu'un défaut, c'est tellement présent en elle se qui lui cause de grandes fatigues émotionnelles.
 

Une boule-de-neige traverse le petit jardin de la famille Dubois et finit dans la tête de Stephan. Père de famille aimant et jovial. Le rire malicieux de sa fille atteint ses oreilles peu de temps après l'attaque. Avec une fausse colère qui sent l'amusement à plein nez, l'homme se lance à la poursuite de l'enfant qui détale comme un lapin.

-Attends que je t'attrape, petite filou !

Tournant autour de leur petite maison en courant dans la neige comme des idiots, le père et la fille s'amusent avec une innocence pure et douce.

Je vous présente Violette Léonore Dubois. Petite blonde au regard noisette. Mais ça vous l'avez déjà lu. Elle est actuellement âgée de cinq petites années et nous sommes le jour de l'anniversaire de son père. Et pour fêter ça, la capitale française où elle a grandi, a enfilé un grand manteau blanc. Il n'y a pas d'école aujourd'hui et son père a pris un jour de congé pour profiter de sa fille.

La petite fille se cache derrière la voiture alors que son papa arrive. Ses pieds se voient, mais il fait comme si elle était parfaitement invisible. Il l'appelle, riant intérieurement et s'éloigne de la voiture.

Violette en profite pour sortir de sa cachette et saute dans le dos de son père. Qui s'est retourné au moment de l'impact pour attraper sa fille dans ses bras en riant.

-Tu vois ma chérie, il faut toujours surveiller tes arrières. Car tes ennemis préfèrent ton dos à ton sourire. Heureusement que je suis ton papa ! Car tu as un sourire magnifique mon bébé !

-Je ne suis plus un bébé ! Je connais des mots en anglais !
-C'est vrai, je suis fier de toi ma puce. Tu veux manger le gâteau !
-Oui !

[...]

-Je t'aime...
-Maman!

Sur le lit de l'hôpital, la petite fille secoue le corps de sa mère. La machine à côté prononce un son long et linéaire. Il n'y a pas plus de battement saccadé. Le cri de l'enfant a fait entrer le père en trombe. Il s'approche du lit où sont les deux femmes de sa vie. D'abord, l'incompréhension se lit sur le visage de l'allemand. Puis la douleur. Il tombe à genoux et attrape la main encore chaude de sa femme.

Après une minute qui semble durer une heure, une infirmière arrive et pose une main sur l'homme. Il n'entend pas ce qu'elle lui dit. Il n'entend plus rien. Quand enfin, il revient à lui, il remarque que sa fille le regarde avec tristesse. Il ouvre les bras et elle s'y engouffre.

-Rentrons... On a besoin de repos et il est tard. Maman a rejoint les anges. Elle veillera sur nous maintenant.

[...]


La perte de sa mère a été violente pour la petite fille. Elle s'est renfermée sur elle-même après plusieurs mois d'incompréhension. Quand elle a compris que sa maman ne reviendra jamais, Violette est devenue discrète. Distante. Dans la lune. Distraite. Et d'autres mots en D. Son père est triste de voir sa fille si dépressive, elle qui est toujours rayonnante. Resplendissante. Rigolote. Rieuse. Et pleins d'autres mots en R. Sa nature revigorante a laissé place à la désolation.

C'est pour ça qu'il a décidé de profiter des vacances scolaires d'été 2005 pour retourner là où il n'a jamais remis les pieds depuis la naissance de sa fille. Le domaine de sa famille. Dans la forêt de rougegarde qu'il a nommée lui-même ainsi en référence à son jeu préféré. Skyrim.

Le domaine se compose d'un grand manoir. Le jardin est une clairière qui se trouve être au centre d'une forêt de chênes rouges d'Amérique et de châtaigniers. Un périmètre est délimité par une barrière qui appartient à la famille de Stephan depuis longtemps maintenant.

Les Dubois sont une riche famille française qui s'est reconvertie à la production de châtaignes depuis 60 ans. Un des ancêtres de Violette s'étant trouvé une passion pour cet arbre qui est important pour cette famille. Alors que la guerre faisait rage en France, un jeune fut réquisitionné comme bon nombre d'hommes en âge de combattre. Henry Dubois fut sauvé par un châtaignier alors qu'ils étaient au front. Depuis, c'est devenu l'arbre symbole et protecteur de cette famille.

Le domaine Dubois est bien situé. À à peine une heure de leur maison parisienne, il est facile d'accès du moment que l'on connaît son emplacement. Un panneau indiquant les informations sur l'entreprise est présent à l'entrée de la forêt. "les châtaignes de Rougegarde" renommé ainsi par le papa de Violette ; sont depuis 1946 très connues et apprécié par le pays.

Maintenant, que vous en savez un peu plus sur le domaine et sur les Dubois, revenant un peu en 2005. Âgée de 7 ans, Violette est donc dans la voiture en direction des "châtaignes de Rougegarde". Ses yeux noisette observant la nature défiler autour d'elle. Habituée à la ville, elle découvre une facette du monde qui lui était jusque-là inconnue. Et ça l'ennuie profondément. Mais son papa a insisté. Alors, elle a accepté.

La forêt devient de plus en en plus danse et ils arrivent à un grand portail en fer blanc enfin, qui était blanc par le passé. Lorsqu'elle voit "Domaine Dubois" écrit en lettres fines, mais très grande, Violette trouve le portail vraiment beau, malgré la mousse qui a élu domicile. Son père descend pour l'ouvrir. Ça grince un peu. Cela a l'air vraiment vieux...

-Et voilà. Tout ça est à nous !
-Des gens y travaillent ?
-Oui. Quand c'est la saison des châtaignes.

Vi adore ce fruit. Elle se demande pourquoi ils ne sont pas venus à la fameuse saison pour en ramasser. Sans nul doute que ça serait plus sympa. Mais les voilà aujourd'hui. Alors que les arbres sont tout verts. Et elle ne peut même pas être avec ses amis pour son anniversaire. Bon, d'accord, c'était la semaine d'avant, mais quand même ! Et il n'y a pas de neige... Violette aime beaucoup la neige !

[...]

C'est le soir. Le père et la fille sont assis autour d'un feu de camp devant la maison. La nuit commence à tomber. On lui demande d'aller se coucher. En se redressant, elle cligne des yeux et là, quelque chose se passe. Elle voit... Encore mieux qu'en plein jour ! Qu'est-ce que cela veut dire ? Intriguée, elle cligne des paupières plusieurs fois. Mais c'est toujours la même étrange vision... Elle retire ses lunettes roses... Et ouvre de grands yeux ! s'il est possible de les agrandir encore plus grandement qu'ils le sont déjà. Elle voit derrière les arbres ! On dirait qu'il fait jour !

-Papa ! Il y a des lumières dans la forêt ?
-Non ma chérie. Rentre, tu vas attraper froid.
En entrant, la violence du néon lui fait fermer les yeux pendant un certain temps. Après s'être préparée pour la nuit Violette se dit qu'elle a peut-être imaginé. Allongée sur le dos, elle fixe le plafond qu'elle ne voit pas à cause de l'obscurité. Oui, elle a sans doute rêvé tout à l'heure... Elle s'endort, avec toute l'innocence d'une enfant de 7 ans.

Le réveil est tout ce qu'il y a de plus normal. À un détail et une feuille de papier près. En s'étirant de tout son être tel, un chaton, V se rend compte qu'elle serre quelque chose. C'est étrange. Elle a oublié Kiwi, son renard en peluche. En ouvrant les yeux, elle louche sur sa main gauche. Elle attrape ses lunettes et les pose sur son nez avant de voir ce qui se trouve dans sa main... Une... Lettre ?


Violette la jette au pied du lit et pousse un cri strident.

-PAPA ! PAPA ! C'est toi ? Dis que c'est toi qui m'as fait une blague !

Le père arrive en courant. Une chaussette enfilée sur la main, un chausson au pied droit et l'autre nu. Il examine sa fille incrédule. Elle lui désigne le sol du doigt.

-LÀ ! Ça ! C'est toi qui l'as mise dans ma main ? Dis ? Dis ?
-Qu'est-ce qu'il y a là ? Vi' ? Ça va ? Je n'ai rien mis dans ta main pendant ton sommeil...
-Une lettre ! Il y a une lettre !

Le père regarde partout. Il marche sur la "la lettre" sans la voir. La petite fixe le bout de papier sans comprendre... Elle la voit elle pourtant ? C'est quoi ce délire...

-Je... j'ai peut-être rêvé... Pardon...
-Tant que tu n'as rien, ce n'est pas grave...

Son père sort, laissant la petite blonde seule. La jeune fille sort de son lit et essaie d'ignorer cette lettre. Pourtant... Pourtant... Au bout de 9min 58 secondes, elle craque. Elle attrape le bout de papier et le regarde. Puis ouvre avec une délicatesse réelle. Un message de Bienvenue. De Bien.... venue ? Qu'est-ce que c'est un Twin ? Un twin de quoi ? Qu'est-ce que ça veux dire... Violette continue, dans l'incompréhension la plus totale... Elle se concentre pour bien déchiffrer les mots sur la seconde feuille. L'île ? L'île de quoi ? De Casimir ?

"Sur l'île aux enfants, c'est toujours le printemps...." NON, je ne veux pas quitter mon papa !

Une autre phrase s'affiche. Violette est pourtant certaine de ne pas toucher l'alcool. Elle est sûre ! Dans le train ? Invisible ? Qu'est-ce que ça veut dire...?

-Papa.. Papa... La maison est hantée ! Un fantôme me parle avec un papier ! Il me dit que tant que je ne serais pas dans le train personne ne verra ma lettre !

Mais les feuilles se rangent. Et quand le père arrive, il n'y a rien d'autre que l'enveloppe qu'il ne peut même pas voir.

Elle lui fait un sourire innocent en se souvenant que soit disant, elle était la seule à pouvoir la lire.


Violette est grande maintenant. Elle a 17 ans. Ses cheveux sont roses et elle étudie l'Anglais et le Japonais. Elle est très studieuse, surtout dans ces matières-là. Plus de difficultés pour les mathématiques, elle compense avec le littéraire.

Régulièrement, sans trop savoir pourquoi elle se cache pour ressortir cette fameuse lettre. Répondant toujours non. Et la glisse toujours dans la poche de sa veste. Ce rituel est devenu une réelle habitude. Ce qui l'a raccroche a un monde inconnu qui semble lui tendre les bras. Son père et elle ont un autre truc à eux. Chaque automne, ils vont tous les deux ramasser des châtaignes au Domaine Dubois.

Aujourd'hui, Violette est décidée. Prête à découvrir ce nouveau mode. Après s'être caché dans les toilettes des filles, sans fermer la porte, elle s'assied sur la cuvette. À la question qui reçoit habituellement une réponse négative, elle murmure cette fois, un "oui", bien distinct. Les phrases ont cette fois changer. On ne lui demande pas de garder cette enveloppe toujours proche, mais comment elle veut arriver sur l'île. Elle ne veut pas abandonner l'école ! "Étudiante".. On ne lui demande pas de garder cette enveloppe toujours proche, mais comment elle veut arriver sur l'île. Il suffit de sortir... L'idée qu'un autre mode existe à la manière d'Harry Potter ou de Narnia a fait son chemin dans la tête de la parisienne. Et cette fois, elle se sens prête.. En sortant dans la cour déserte, elle murmure un "je suis prête"... Et c'est le début de cette aventure vos côtés...