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Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! »

Aëlrynn Perak
WTF - Fliconnasse
Aëlrynn Perak
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Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Dim 31 Mai - 17:53

Aëlrynn ( Ayu Emas ) Perak
▬ âge : 33 ans.
▬ date de naissance : 01 mai 1983.
▬ nationalité : Indonésienne.

▬ classe : Ancienne oméga.
▬ études : A fait des études de droit – elle a même un doctorat, si si – en parallèle à sa formation de flic ( et de quelques autres formations complémentaires, dont une anti-émeute ).
▬ métier : Gardienne de la paix ( policière ). Vous avez vraiment pas de chance...
▬ date de réception de la lettre : 01 mai 1991.

particularités

► Elle mesure 157 centimètres pour 49 kilogrammes. On ne lui donne pas plus de quinze ans physiquement, dix-sept ans en tirant au maximum.

► Elle a les yeux azurés aux quelques reflets verdoyants et ambrés. Ses cheveux argent clair sont longs, lui arrivant au niveau de son splendide fessier. Selon l’intensité de la lumière ou des ténèbres, ils peuvent sembler d’un gris assez foncé ou du blanc le plus pur qui soit.

► Sa peau est claire et douce grâce à son don, dégageant constamment un doux et entêtant parfum de fleurs de cerisier et d’iris. Sans ça, elle serait rêche et sèche, parce qu’elle ne l’entretient absolument pas. Oui c’est scandaleux.

► Elle porte un style vestimentaire simple, qui convient à toutes les occasions, même si pour beaucoup d’occidentaux son look fait... carrément sdf, en fait. Sauf quand elle est en tenue de fonction, évidemment... et quand elle est en tenue traditionnelle javanaise mais il y a très peu de chance que vous la voyez vêtue ainsi.

► Elle a toujours une démarche assurée et légère, souple et efficace, discrète et féline. Aérienne. À l’instar d’un serpent, oui...

► Sa voix est aussi douce et légère qu’un rêve – en toutes circonstances, oui. Et ses gestes sont si vaporeux que dire que chacun de ses mouvements est une danse n’est que la stricte vérité… et que c’est presque un euphémisme.

► Ses oreilles sont pointues. Et ce n’est pas de la chirurgie.

► Elle possède trois tatouages. Le premier est en deux temps ( a et b pour plus de facilité ). Le temps a, en-dessous de la pomme de son poignet gauche, comprend un ‘Parce que je vous aime’, étiré et dans une police douce mais illisible quand on ne sait pas qu’il s’agit d’une phrase et non d’un entrelacs d’arabesques, et est parsemée de cinq fleurs d’ylang-ylang. Le temps b se trouve sur le dos de sa main. De la pointe de la plume part l’arabesque de la première lettre et l’arabesque de la dernière lettre revient également à ladite pointe de la plume. Précisons que l’aura entourant la plume entoure aussi les écrits de son poignet. Son deuxième tatouage trône sur la paume de sa main gauche ( contrairement à l’image, la tête du phoenix est à gauche sur Aël ). Les griffes les plus basses se referment autour du ‘o’ de ‘vous’ de la partie a du premier tatouage ( ‘o’ se trouvant à droite du creux de son poignet gauche ( ouh que ça devient technique… ) ) et le ‘jaune’ d’une des plumes de l’aile au premier plan s’enroule autour de son annulaire gauche ( les extrémités des ailes débordent d’ailleurs sur le dos de sa main et encadrent harmonieusement la gauche et une partie du haut du temps b du premier tatouage ). Son troisième et dernier tatouage entoure son auriculaire gauche. Le coquelicot en corolle se trouve sur la première phalange – côté paume –, avec deux pétales dépassant sur sa paume et un papillon le butinant ( dans le même style de dessin que la couronne de coquelicots et avec le papillon dans un beau dégradé de nuances crépusculaires ) ; les deux pans de part et d’autre du coquelicot ‘‘centré’’ se torsadent sur le doigt et se rejoignent sur la dernière phalange ( côté intérieur, évidemment, elle ne s’est pas tatoué l’ongle ). De bas en haut, la partie torsadée partant de la gauche du coquelicot ‘‘centré’’ a été faite de manière à former harmonieusement un magnifique ‘ta gueule’ tandis que la partie torsadée partant de droite, de haut en bas, forme le mot ‘rakkaani’ – même s’il faut le savoir pour le voir bis. Bon à savoir : elle porte en permanence des mitaines couvrant tous ses tatouages – à l’exception des torsades de son auriculaire – donc il est improbable que vous voyez l’oeuvre d’art qu’est sa main gauche.
Elfe de la vérité


Aël est une elfe.

En tant que telle, elle détient une souplesse, agilité, rapidité et précision bien plus élevés que la moyenne... mais ce n’est pas tout. Elle grandit beaucoup plus lentement qu’un humain normal. C’est pour cela que, malgré ses trente-trois ans, on lui donne toujours treize ou quatorze ans. À la réflexion et vu son taf c’est plus un inconvénient... hm. Bref. Elle a une ouïe très développée ; son ouïe est beaucoup plus fine que l’odorat d’un chien ( à titre d’exemple, elle peut entendre les battements d’un coeur à deux mètres d’elle, cinq si elle se concentre ). ... sauf que c’est à double tranchant et que c’est plus un inconvénient qu’un avantage... hum. Inconvénients.

Il lui est impossible de désactiver son don ; il est constamment actif. C’est la merde pour elle, clairement. Et là, vous allez me dire que... c’est léger comme contreparties pour un tel don. Et je vous réponds ceci : vous n’avez qu’une partie de son don... et je n’en ai pas fini avec ce paragraphe. Quels sont ses deux plus grands inconvénients ? Le premier est social – ... et mental par extension. Une fois qu’elle aime quelqu’un, elle l’aime et ne peut pas revenir en arrière. Cela vaut en amitié, dans sa famille, comme en amour... et ça marche aussi en sens inverse ; une fois qu’elle n’aime pas quelqu’un, c’est définitif. C’est tout, me diriez-vous ? ... Comprenez-vous vraiment ce que ça implique ? Vous, vos relations peuvent changer ; une fois un quiproquo levé, vous pouvez découvrir que votre pire ennemi est en fait l’amour de votre vie... eh bien, pas elle. Un ami est toxique, abuse d’elle après un mois de la plus magnifique des amitiés ? Même si elle en est consciente... vu qu’elle le considère en ami, impossible de changer. I.m.p.o.s.s.i.b.l.e. Sans compter qu’elle pardonne ainsi des écarts impardonnables ( encore plus quand on est flic ) alors qu’elle ne pardonne, de base, jamais en plus du fait qu'elle est profondément rancunière. Ah, là vous comprenez mieux le soucis... et j’ai dit deux gros inconvénients. Le second est d’ordre... culinaire et sanitaire. Il lui est impossible de manger de la viande ( sauf le poisson, les insectes et les serpents parce que son don a décidé que ni le poisson ni les insectes ni les serpents ne sont de la viande, fuck la logique ) et les médicaments et autres trucs hormonaux lui sont néfastes. Le premier se passe d’explications ( au passage, le cuir et autres trucs en peau de daim et fourrures de renard lui brûlent la peau ) ( pas le petit truc mignonnet, je te parle d’une brûlure au second degré si elle en touche pendant ne serait-ce une seconde ) ( seul cas où ça ne marche pas : quand elle touche la fourrure d'un chat en vie, par exemple ) et le deuxième... le quart d’un doliprane 500 lui cause une migraine tellement forte qu’elle s’évanouit en cinq secondes maximum après avoir craché la moitié ( bon, sur ce coup j’exagère mais t’as l’idée ) de son sang, le quart d’une dose de morphine pour nourrisson lui cause un coma de deux mois avec une migraine épouvantable durant une semaine à compter de son réveil ( et autres vertiges et fièvres à 42°C ) ( et si tu te poses la question : c’est hypra dangereux comme fièvre, oui ). Alors certes, les effets dépendent du médicament en question... mais vous avez l’idée. Les deux seuls échappant à cette règle sont l’advil et le smecta. Ouais...

Ne partez pas, ne partez pas ; je n’ai pas terminé. Tous les elfes sont liés à quelque chose ; la nature, la lumière, les ténèbres, la nuit... eh bien, elle, elle est une elfe de la vérité.

Cela veut dire que, si vous mentez, elle le saura d’office, tout comme elle saura la vérité. Et si, en petit malin, vous vous adonnez aux demi-vérités… son don les considère comme des mensonges par omission ; de fait, elle saura la part de vérité que vous cachez. Elle sait tant ce que vous cachez que pourquoi vous le cachez ; cela marche aussi avec le langage non-verbal et avec le langage écrit. Et si vous croyez que vous taire est un échappatoire si elle vous a posé une question... que nenni vu que son don le considère comme un mensonge par omission. Dommage... La seule exception de son don, c’est quand cela rentre dans le cadre d’une fiction. Si, déjà, vous considérez ces avantages comme... des avantages, pour Aëlryn c’est tout le contraire. Et nous n’avons pas encore vu les inconvénients... Enfin, le seul vrai avantage pour elle est que, si elle se concentre, sa... détection de mensonge ne marchera que pour les mensonges oraux ( sans compter les mensonges par omission ).

Elle ne peut pas mentir, même par omission. Le silence lui est autorisé… dans une moindre mesure... et cet inconvénient ne s’applique pas à son langage non-verbal ( sauf pour le oui et le non de la tête ). Deuxième inconvénient… si vous lui posez la même question deux fois… elle sera dans l’obligation d’y répondre directement. Troisième inconvénient… de manière complètement aléatoire, il arrive que, quand elle parle ( ou écrive ), tu entendes ( ou lises ) complètement autre chose. Tu peux l’enregistrer à ce moment-là, l’enregistreur aura ce que tu as entendu – et elle entendra alors ce que son don a déformé. Quatrième inconvénient... qui dit concentration pour canaliser sa détection dit fatigue ; elle ne tient jamais plus de quelques heures ( deux ou trois ) et va comater, piquer du nez, larver, pendant l’heure qui suit ( si elle s’est concentrée trois heures ). Et pour une minute de concentration, elle a un coup de barre pendant les six minutes qui suivent. Pas le petit que tu surmontes, non non non, celui contre lequel tu luttes de toutes tes forces et quand tu abandonnes pour enfin dormir... eh ben t’as une insomnie. Elle l'a dans l’cul dans tous les cas, quoi.

P.S. ; Elle a appris à ne se concentrer que sur un son infime pour mettre tous les autres au dernier plan et elle ‘entend’ ainsi que le son sur lequel elle se focalise. Parce que sinon, en société, elle ne survit tout simplement pas. Essaies d’enlever les écouteurs de ses oreilles et elle t’encastre dans le mur le plus proche. Sans aucun avertissement.
P.P.S. ; Il y a quelques autres inconvénients, dont un gros, mais ce serait trop long de tous les énumérer donc vous les verrez plus ou moins implicitement dans l’histoire. Pour certains, en tous cas...

Le mot ‘‘connasse’’ n’a jamais été aussi adapté

Aëlrynn. Comment la décrire...
Elle est imbuvable.

La meuf qui t’observe trimer et t’arracher les cheveux sur ces maths encore plus abstraites que le concept de monades avec un regard condescendant, un sourire sardonique et en te jugeant éhontément parce qu’elle a énormément de facilités avec les matières ‘traditionnelles’ et une mémoire de pétasse ? C’est elle.

La meuf tellement théâtrale qu’elle réinvente le mot théâtre et à qui t’as envie d’arracher la langue pour qu’elle te réponde autrement que par son ‘Oh, mon cher ami, voyez ma déveine en ce funeste lundi... La pluie écorche mon coeur avec autant de maladresse que votre démarche ahurie et (... cinq minutes plus tard... ) Oh, diantre, il semblerait que je sois attendue. Puissiez-vous trouver le bonheur !’ et partir comme un petit lutin bienheureux alors que vous lui avez juste demandé où se trouve la Place ? C’est elle.

La meuf qui en fait des caisses et des tonnes ( de caisses ) de théâtralité tout en vous emmenant à sa suite sans vous laisser le choix et, quand vous remarquez qu’elle vous emmène à la gendarmerie et que vous vous rebellez, va devenir brusquement blasée et vous répondre un ‘... t’as un kilo de coke sur toi, t’as cru que j’t’emmenais à la gare bouffon ?’ ( oopsie, too bad, elle t’a grillé(e) ) totalement nonchalant et désintéressé et bâiller comme si elle s’ennuie parce que, putain, elle a pas que ça à foutre ( alors que c’est son taf ) ? C’est elle.

La meuf discrète et silencieuse, qui t’ignore à chaque fois que tu essaies de faire un effort pour sympathiser mais qui dégage ce petit quelque chose qui te fait persévérer ( tout en t’agaçant de toujours céder ) et qui te lance un regard d’une noirceur et d’un mépris comme vous n’en aviez jamais vus parce que, putain de bordel de merde, tu oses... exister ? C’est elle.

La meuf que tu aimes sincèrement et qui rompt du jour au lendemain, faisant en sorte que tu ne puisses jamais l’oublier et te meurtrissant au plus profond de ton âme tout en veillant à ce que tu n’en guérisses ja-mais, qui ne t’a d’ailleurs jamais aimé et qui se vengeait juste du fait que tu aies volé son ( attendez, je sens que le message n’est pas passé ), putain, SON cheesecake au coulis de fruits rouges ? Ouais... c’est toujours elle.

Petits plus:

Il était une fois la vie

- « Cheffe, j’espère que je ne vous dérange pas dans votre travail mais... vous ne fricotez pas un peu trop avec le Commandant Bagousse ?
- Ouais, ça peut vite devenir malsain une relation de ce genre avec son supérieur.
- Ah, mes chers enfants, je savais qu’un jour vous me demanderiez d’où m’est venue ma passion pour les sucettes au citron vert et à la cannelle !
- Nan mais on s’en fout de ça...
- On veut juste savoir si vous êtes avec le Commandant Bagousse, nous...
- Tout a commencé le 11 septembre. ... 1988 évidemment... »
, poursuivit-elle sur le même ton en ignorant totalement leurs remarques. En ces temps jadis...
- Ça se dit pas, "en ces temps jadis".
- Ta gueule.
, trancha-t-elle froidement avant de reprendre son ton et ses gestes théâtraux de tantôt sans aucune transition. En ces temps jadis, je n’avais que cinq ans. Seulement cinq ans quand j’ai rencontré l’homme qui allait révolutionner ma vie, mon parcours, mes goûts, mes passions... l’homme qui a su lire en moi comme un livre ouvert malgré la blancheur, immaculée conception que j’étais, des pages du livre de ma sublime et si modestement majestueuse existence.
- Elle en fait pas un peu trop, la p-... ? »
, murmura-t-il à son collègue à une voix si basse que seul lui l’entendit.

Ledit collègue lui enfonça son coude dans les côtes et étouffa le reste d’une main sur les lèvres calomnieuses, regardant leur supérieure déjà partie dans une envolée lyrique qui le rasséréna. Ce qu’ils ne savaient pas, c’était que, vu son ouïe, Aëlrynn avait parfaitement entendu la remarque ; elle avait juste décidé de l’ignorer et de poursuivre avec passion son récit passionnément passionnant, ponctuant le tout de gestes évidemment passionnés.

- « Ah ! Que d’amour, de respect et de lumière il apporté dans ma bien triste vie ! Non que ma vie eût été déplorable, bien sûr que non enfin ! Comment osez-vous insinuer pareil blasphème, mes parents sont des personnes respectables et exemplaires, en douter est indigne de vous mes chers enfants...
- Mais on a rien dit, cheffe, pas l-...
- Tais-toi putain.
, siffla-t-il entre ses dents tandis que notre Elfe poursuivait, ignorant toujours aussi superbement leurs remarques.
- Cet homme était le commandant Bagus, bien qu’il n’avait pas encore atteint ce rang honorable en ces temps jadis de l’autrefois lointain... », continua-t-elle.

Elle ne remarqua même pas les regards disant clairement "tu penses qu’elle va capter que ça ne se dit pas ou... ?", gardant une expression émerveillée et les mains jointes comme une sainte priant son guide. À ceci près que, sur Aël et pour les subalternes connaissant plusieurs de ses facettes, cette pose était juste atrocement flippante.

- « Bien sûr, il ne venait en France que lorsque son travail le lui permettait mais ses courtes apparitions ne faisaient que me donner davantage envie d’être à ses côtés. Ô malheureux cependant, mes parents ne l’entendaient pas de cette façon, préférant que je puisse garder ma double culture, grandir en France puis mieux m’épanouir en Indonésie après le collège. Ils avaient entièrement raison, bien entendu ! Le français est une langue absolument magnifique ! ... quand elle est correctement employée... Ah, les blessures qu’elle subit au quotidien meurtrissent tant mon âme pure, chaste et vierge de toute impureté impie ! ... mais cela est un autre débat, mes chers enfants, ne nous dispersons pas. Bref, à chaque fois qu’il venait dans notre humble village breton, il m’amenait des friandises à la cannelle. Il les faisait lui-même et elles étaient... absolument exquises, délicieuses. Elles étaient tout pour moi, et je les conservais soigneusement, prenant soin de prendre la dernière la veille de sa (re)venue chez nous. Vu que, la première fois qu’il m’en a offert une c’était pour me réconforter après une session d’entraînement physique, j’ai pris l’habitude d’en manger seulement après avoir entraîné et perfectionné mon corps. Pour lui, je me suis donné à fond dans mes études, lisant énormément, me renseignant directement auprès des professionnels lorsqu’une question me turlulu( chapeau pointu )pinait, diversifiant toujours mes sources sans oublier de diversifier les sports que je pratiquais – sans en faire trop, comme il me l’avait si justement recommandé. Je lui faisais un rapport de chacune de mes journées et je les lui envoyais fidèlement par courrier – manuscrit, cela va de soi – une fois par semaine. Chacune de mes lettres était évidemment rédigée en français et possédait une copie – tout aussi manuscrite – en indonésien, écrites avec l’aide et le soutien de mes dictionnaires et de mes parents. Il ne me répondait qu’une fois tous les deux mois par courrier manuscrit, parfois plus souvent si sa vie le lui permettait, et ses lettres sont tout pour moi. Je les ai d’ailleurs toutes précieusement conservées, tant elles me sont chères..., elle s’interrompit seulement pour soupirer d’aise, comme une enfant ne cachant pas son amour et n’ayant aucune volonté de le cacher de toutes façons.
- Ça ne répond pas à notre questi-...
- Soit tu m’écoutes et tu la fermes, soit tu dégages.
, coupa-t-elle froidement, leur rabattant le caquet avec tant de violence que leur dos se dressa comme un ‘i’ et que leurs lèvres se scellèrent. Elle reprit immédiatement son expression d’enfant amoureux et surtout transi d’amour, si brutalement que c’était presque plus violent que sa précédente remarque cinglante. Et puis j’ai fait mes valises, quoique emplumées braisées – les plumes, pas les valises. Et puis j’ai déménagé pour Jakarta... Ah, plein de joie était mon coeur ! Le Commandant Bagus s’est même arrangé pour être l’instructeur principal de ma classe, dans le lycée militaire qui m’a formée et forgée. Que de choses se sont passées en ces lieux où j’ai trouvé le véritable amour de ma vie... Eh oui, vous l’avez deviné : les sucettes au citron vert et à la cannelle entrent enfin sur le devant de la scène ! Mon amour, le Commandant Bagus... Ah, quelle idée de génie que de mélanger ces deux saveurs dans une sucette ! Ça se garde plus longtemps et c’est plus long à terminer voyez-vous. Je me rappelle avoir fait une véritable déclaration à mon mentor, le jour de mon entrée à l’Académie de Police... et il a approuvé ma déclaration en m’offrant ces nouvelles friandises ! Et c’est comme ça que j’en suis venue à apprécier les sucettes au citron vert et à la cannelle avec autant de ferveur, d’amour, de dévouement, de...
- Mais ça ne répond pas à notre question, cheffe !
- C’est vraiment bas de nous faire ça... »
, bouda-t-il.

Tête tournée vers la fenêtre, les yeux étincelants de joie et d’un bonheur typiquement enfantins ( ou mangaesque voire chibitanesque selon le point de vue ), elle les ignorait si royalement qu’ils ne se doutèrent pas un seul instant que son sourire radieux était en réalité un sourire des plus méprisants. Enfin, le plus important était que...

- « Revivre ces moments m’a rappelé à quel point j’étais si pure et innocente dans ma jeune jeunesse... ! Ah, ça me rappelle aussi que j’ai eu une jeunesse, en des temps immémoriaux et passés, jadis dans les abysses de l’autrefois ancien...
- Cheffe, on vous a déjà dit que ça ne se dit pas ! À croire que vous vous... moquez... de... Cheffe, qu’est-ce que vous faites ? »


Son intention de pointer l’erreur de notre Javanaise fut balayée quand, en un instant, le temps d’un naturel clignement des paupières, elle n’était plus assise sur son siège mais respectueusement inclinée à la gauche de son bureau, le genou droit à terre et l’autre relevé, sa cuisse gauche parfaitement parallèle avec le sol. Son buste incliné, sa main droite posée délicatement contre son coeur et son sternum, son bras gauche plié dans son dos de telle façon à ce que le dos de sa main gauche retombe précisément contre son sacrum, le tout avec les paupières fermées... Les deux nouveaux en eurent presque le souffle coupé. La voix qu’ils entendirent ensuite, douce, mélodieuse, vaporeuse et d’une légèreté tout droit sortie d’un rêve les fit quelques secondes sérieusement croire à une hallucination tant le changement était trop vif.

- « Je n’avais pas remarqué votre retour, pardonnez-moi. J’ose espérer que vous avez fait bon voyage, mon Commandant. »

Aëlrynn Perak, l’insupportable policière à la personnalité si imbuvable que tous ses collègues, sauf l’homme souriant se détachant de l’encadrement de la porte et marchant vers eux avec une fluidité à en faire pleurer les pierres, la surnommaient "fliconnasse"... avait appelé quelqu’un par son rang de manière aussi respectueuse, ce qui était déjà du jamais-vu... et elle l’avait vouvoyé. Ils nageaient en pleine science-fiction. Si leur mâchoire pouvait se décrocher jusqu’au sol comme dans les cartoons, voilà exactement ce qui serait arrivé à la leur tant ils se noyaient dans l’étonnement le plus immense, le plus immersif et le plus total. Le Commandant Bagus mit un genou à terre, qui se posa avec évidence sous le genou gauche, relevé, de notre Elfe et il la prit simplement dans ses bras. Simplement et avec une tendresse qu’il était impossible de ne pas remarquer.

- « Je t’en prie. J’aurais dû signaler ma présence mais il est toujours aussi plaisant de t’entendre raconter ces moments avec autant de joie... quoique je me dois de souligner que se moquer ainsi de nouveaux venus n’est guère propice à tisser une saine ambiance de travail.
- Excusez cette maladresse, mon Commandant.
- Allons...
, commença-t-il d’une voix posée, douce, redressant le visage d’Aël’ d’une main et son corps tout entier d’une simple caresse sur sa hanche. Il lui embrassa le front avec tant de douceur que lesdits nouveaux crurent mourir devant la simplicité, l’innocence et le profond amour qui se peignait devant eux. Il serait fort déplacé de ma part de te demander d’être ce que tu n’es pas, Aëlrynn, sans compter que ce serait complètement irrespectueux. ... As-tu fini ta journée ? »

Notre Elfe lui sourit, si sincèrement que ce seul sourire aurait suffi à émouvoir le plus aride et sec des déserts. Ses bras se croisèrent dans son dos et elle oublia totalement, et pour la vraie première fois, la présence de ses deux subalternes dans son bureau.

- « Il me reste un dossier à terminer, à signer et à vous faire parvenir, mon Commandant.
- Envoies-le moi avant de le signer, je te prie.
- Naturellement. »
, dit-elle de sa voix toujours aussi irréelle, étonnamment chaleureuse.

Son buste s’était incliné et sa main droite s’était posée d’elle-même sur son coeur quand le Commandant Bagus se retira pendant qu’elle prononçait ce seul mot, à l’instar de la plus agréable des brises caressant votre joue avec la légèreté d’un rêve. Il s’arrêta néanmoins au niveau de la porte, se retourna seulement pour dire « J’ai effectivement fait un beau voyage, Aëlrynn, et je serais ravi de t’en parler ce soir. » avant de regagner son bureau sans attendre la réponse de notre Elfe. Elle ne répondit de toutes façons pas ; dès que son maître fut hors de vue, elle se redressa et retourna derrière son bureau pour terminer son dossier avec une application, une minutie et un sérieux que les deux nouveaux ne lui connaissaient pas encore.

- « Vous ne nous avez toujours pas répondu.
- Ma réponse était pourtant claire.
, répondit-elle sobrement, sans lever les yeux de son écran ou des papiers à côté qu’elle soulevait à intervalles réguliers pour vérifier deux ou trois informations.
- Absolument pas ! Vous avez répondu totalement à côté et vous n’avez fait qu’embrumer le tout ! »

Aëlrynn soupira et les regarda droit dans les yeux, son menton posé contre son index et son majeur gauches, son coude gauche s’étant nonchalamment posé sur le bord de son bureau. Bring it on now.

- « Déjà, pourquoi surenchérir à chaque fois avec votre "en ces temps jadis", versant de plus en plus dans l’incorrection alors qu’on vous l’a souligné ?
- ... il faut que je m’écrive "je me fous de vos gueules" en noir sur le front pour que vous le compreniez ?
- Hey, c’était pas clair du tout !! Si vous vous foutez de nous, dites-le clairement au moins !
- Faites marcher vos neurones au lieu de les condamner à votre paresse intellectuelle... Ayez pitié d’eux qui sont si inactifs, enfin...
- Arrêtez de nous mépriser ainsi !
- Vous me laissez bien trop d’ouvertures mes chers enfants... Question suivante.
- Grmbl tu vas voir si je vais t’en filer d’autres, des ouvertures grmblr...
, grommela-t-il à voix basse avant de toussoter pour se reprendre. Erhm, hum hum. Si vous aimez le commandant Bagus, pourquoi ne vous être pas mis officiellement ensemble ?, demanda-t-il, même si seul son collègue remarqua le sourcil de notre Elfe qui s’était subrepticement arqué et qu’il comprit précisément à ce moment-là qu’elle les méprisait – pour la première fois – ouvertement. Même son regard était d’une clarté effarante. Effarante ou effrayante, c’est selon... C’est vrai, c’est pas comme si il ne vous aimait pas en retour ni comme si vous ne vous êtes jamais déclarée à lui !
- ... pardon ?
- Ne faites pas les vierges effarouchées !
- ... ‘faudrait encore que je le sois... inconvénient d’mes six ovaires, putain...
, murmura-t-elle suffisamment inaudiblement pour qu’ils ne captassent qu’un grommellement à peine soufflé. Ça n’empêcha pas le newbie de continuer sur sa lancée.
- Vous avez vous-même dit que vous vous étiez déclarée à lui !
- ... wow. Vous réduisez l’amour à seulement ça en occident ?
- JE SUIS INDIEN !
- JE SUIS ARGENTIN WESH !
, dirent les deux simultanément.
- Bah putain, j’vous plains... »

Elle les regardait d’un œil qui était passé du mépris à de la pure condescendance sous un voile de fausse-pitié. Son sourire en coin, méprisant, se teinta de malice et un souffle amusé s’échappa de son nez, annonçant qu’elle avait avorté un rire. Ou un ricanement.

- « Et je vous signale que vous, votre Altesse Royale Connasse-Pète-Burnes Ière du nom, êtes une occidentale pure souche. BREF ! Pourquoi ne vous êtes-vous pas mis officiellement en couple si vous êtes si amoureux l’un de l’autre ?
- Parce que nous ne sommes pas amoureux l’un de l’au-...
, commença-t-elle avant que du sang ne giclât de sa bouche, se répandant miraculeusement dans une de ses poubelles – Aëlrynn l’avait senti venir et s’était immédiatement baissée vers sa poubelle à mouchoirs, stratégiquement située sous son bureau. Ah que ça me casse les ovaires... »

Même s’ils ne le savaient pas, elle parlait évidemment des inconvénients de sa damnée malédiction. Et même si elle n’était pas amoureuse de son Commandant au sens où les deux nouveaux l’entendaient, elle ne pouvait pas le formuler ainsi parce que c’était contraire à sa vérité... et qu’elle ne pouvait pas mentir. Bordel de balais à glaire cervicale sortie d’un cul d’elfe stérilisé au sirop de ciguë et d’ammonite brûlées, marmonna-t-elle dans ses pensées. Elle avait des insultes très... imagées dans ses pensées. Elle soupira en se massant une tempe, choppant un mouchoir sur son bureau pour y cracher le reste du filet de sang stagnant sur sa langue avant de se redresser et de reprendre sa précédente position et ainsi voir les sourires enchantés des deux nouveaux.

- « C’est pas beau de mentir à votre âge, cheffe...
- Ce n’est pas de l’amour au sens où vous l’entendez. La déclaration que je lui ai faite n’était absolument pas une déclaration de cet amour-là ; d’une ça aurait malaisant, de deux ça aurait été un mensonge et de trois il m’est juste impossible de considérer mon maître sous ce jour.
- Attendez, pourquoi vous parlez d’amour alors ?
- Parce qu’il n’y a pas qu’une seule sorte d’amour, crétin.
- Vous voulez dire que votre déclaration était une déclaration de... respect ?
- Oui, entre autres.
- Et quand il y a répondu en vous offrant une sucette au citron vert et à la cannelle, c’était pour accepter votre déclaration et vous la retourner, alors ? C’est si beau !
- Vous auriez pu nous répondre ça directement, on aurait parfaitement compris ch-... »


Le regard noir qu’il se prit le fit brutalement taire. Et craindre pour sa vie. Aëlrynn venait de baisser son regard sur... les tasses que les deux bleus tenaient dans leurs mains. Des tasses pleines de café. Ici. Dans un bureau. ... Elle se leva jusqu’à l’encadrement de la porte et leur désigna le couloir d’un geste impérieux qui, ils le savaient pour le connaître, ne souffrait d’aucune discussion. Ou disons que ce qui les attendaient s’ils refusaient cette autorité impérieuse n’en valait franchement pas la peine... d’autant que cela s’aggrava quand elle aperçut un papier longiligne d’où dépassait deux sandwiches.

- « Non contents de venir me casser les ovaires quand je bosse, il faut en plus que vous osiez rentrer dans mon bureau avec une boisson et de la nourriture ?
- On était en pause, vous allez pas en faire tout un plat...
- Détendez-vous cheffe, ce n’est pas...
- On ne mange et on ne boit que sur les tables de la salle de repos. Et si votre café s’était déversé sur d’importants dossiers ? Que vos miettes avaient handicapé la propreté et la fluidité de nos claviers ?
- Vous exagérez.
- Je n’ai parlé que des moins pires scenarii. Maintenant, vous dégagez et vous posez ça en salle de repos. Votre pause est terminée et je suis sûre que vous avez encore du travail.
- Quoi ?!
- Mais on a faim !
- Utilisez intelligemment votre temps de pause la prochaine fois. »


Agacés mais penauds, se demandant comment une femme avec un gabarit aussi petit et aussi infantile pouvait avoir autant d’autorité, ils tournèrent leur tête vers le Commandant Bagus qui revenait avec son stylo et son tampon-encreur.

- « Et vu que tu as le temps de les engueuler aussi longuement, je suppose que tu vas corriger les trois fautes que tu as osé faire dans ton dossier sans tarder ?
- Oh, commandant Bagousse, je ne vous avais pas vu !
- Je t’entends encore une seule fois injurier son nom de la sorte au lieu de simplement le nommer Commandant Bagus et je te balance par la peau des paupières. Idem si vos bureaux ne sont pas rangés la prochaine fois que j’y serais.
- Aëlrynn. »


La tendresse de sa voix rendait son autorité dix fois plus effective que celle de notre Javanaise, qui était déjà sacrément efficace. Sur un sourire, elle retourna immédiatement à son siège de bureau, corrigea les trois fautes qu’elle avait laissé et discuta quelque peu de l’affaire avec son supérieur ; elle rajouta sept lignes suite à ça. Elle imprima le dossier après une dernière relecture, le signa et laissa son mentor le signer à son tour.

- « Que dirais-tu de me faire ton rapport chez moi ? Voilà longtemps que nous n’avons pas bavardé. ... à moins que tu n’aies d’autres obligations ? »

Elle sourit.
Simplement, sobrement. Sincèrement.

Une autre personne que le Commandant Bagus aurait pris peur et se serait enfui en courant tant il aurait craint pour sa vie de voir Aëlrynn aussi anormale. Hm, non, une rectification s’impose ; une autre personne que le Commandant Bagus, un certain Noven et une certaine Katrina. Peut-être quelques personnes de plus mais elles n’étaient soit pas sur l’île, soit liées à l’une des trois personnes précédemment citées.

- « Non. Noven est sur une affaire importante, il ne rentrera pas avant d’avoir eu les preuves nécessaires au bon déroulé de son dossier.
- J’imagine qu’il n’a pas besoin d’aide ?
, demanda-t-il simplement en laissant Aëlrynn ordonner son bureau, regardant brièvement son portable vierge de tout appel ou tout sms venant de sa plume enflammée au passage.
- Pas pour l’instant, en tous cas.
- Je vois. Informes-moi si tu dois lui prêter assistance.
- Naturellement, mon Commandant.
- Pas de cette distanciation en privé, s’il te plaît. »


Notre Javanaise sourit à nouveau, aussi simplement que ne l’avait été le précédent.

- « Bien sûr. Pardonnez mon habitude. Avez-vous besoin de repasser par votre bureau ?
- Seulement pour déposer ceci. À propos, ta poubelle de mouchoirs est pleine. ... Tu es malade ?
- Rien de tout cela, j’attendais simplement de la remplir avant de la sortir. Je vous rejoins à l’entrée ?
- Ou je t’y rejoindrais, selon qui arrivera en premier. »


Sur un regard complice, ils se séparèrent, allant tout deux dans un sens opposé bien que temporairement dans le même couloir. Si sa relation avec le Commandant Bagus surprenait toujours ceux qui n’étaient pas encore au courant, elle était elle-même la première étonnée quand elle se rendait compte de la profondeur du lien qu’ils avaient noué et qu’ils continuaient de tisser. Hm non, étonnée ne convenait pas, disons plutôt qu’elle était toujours aussi agréablement surprise de leur lien quand elle y repensait et qu’elle laissait ses pensées vagabonder dans les nombreux souvenirs que sa mémoire avait gardé de lui. De tous ses souvenirs avec son maître, physiquement ou en pensée, donc. Ça en faisait un sacré nombre... Sa poubelle vidée, elle la remit à sa place au millimètre près et sortit la première des locaux de police pour aller acheter une bouteille d’un excellent whiskey et la mettre dans son sac, après avoir montré son badge de policier au vendeur ne croyant pas qu’elle était majeure même après avoir vu et revu ses papiers d’identité. Elle acheta également deux cornets de glace ; un chocolat-menthe, un autre miel-citron.

Lorsqu’elle revint sur ses pas, que son mentor vint à elle avec un sourire en voyant les deux cornets qu’elle tenait, elle lui offrit le deuxième sans dire un mot et ils dégustèrent leur glace en silence durant leur marche. Tous les deux souriaient, tous les deux avaient un regard indiquant qu’ils étaient perdus dans leurs pensées – quoique attentifs à tout ce qui les entourait, principalement par déformation professionnelle. La dernière fois que ça leur était arrivé, c’était quand il lui avait annoncé qu’il avait reçu sa lettre et que, après sept mois de réflexion et six mois supplémentaires pour préparer son départ, il avait décidé de venir sur l’île. Elle avait évidemment manifesté son désir de l’accompagner. À l’époque, il lui avait dit que c’était une mauvaise idée de gâcher ainsi sa carrière et ses études et c’était une des rares fois où elle s’était opposée à lui avec autant de fermeté que de douceur, où chacune des phrases qu’elle disait, chacun des mots, chacune des pauses qu’elle prenait, était mûrement réfléchi. Après l’avoir écoutée, il s’était tu et figé dans le hall d’entrée des locaux de police tandis qu’elle était simplement partie. Pour marquer sa détermination ? Non non, pour acheter… exactement les mêmes cornets de glace qu’elle venait d’acheter. Même goûts, même provenance ; l’évidence même quand on savait qu’il s’agissait exactement du même glacier. Il avait dégusté sa glace en rentrant chez lui et c’était seulement sur le seuil de sa maison qu’il s’était rendu compte que Aëlrynn était toujours à ses côtés. Et les mots qu’elle lui avait dit alors…

- « ‘Je n’ai pas pris cette décision à la légère, ni pour le simple plaisir de vous contrarier. Je comprends vos craintes et je vous assure qu’elles sont infondées. Si cela n’est pas déplacé de ma part, je vous demanderai seulement de retarder votre départ de trois mois.’, récita-t-il fidèlement, brisant le silence seulement quand ils étaient arrivés devant chez lui. Son regard se fit plus attendri et il le déposa dans les yeux brillants de notre Javanaise, qui gardait un silence dont le respect resplendissait à des lieues à la ronde. Je t’avais alors demandé pourquoi trois mois. Tu m’avais répondu ‘Parce que l’année scolaire se finit en mai et que je ne veux pas l’arrêter prématurément. Et parce que ça me laissera plus de temps pour me renseigner sur le programme dispensé à Merille et le travailler une fois sur place.’ Je t’avais demandé pourquoi t’intéresser à ta lettre que maintenant. Tu m’avais répondu ‘Parce que le bon moment pour m’y intéresser est enfin arrivé et je ne compte pas le laisser filer.’ Et je t’avais finalement demandé pourquoi tu tenais tant à me suivre. Tu m’avais répondu...
- Parce que je vous aime. »


Il sourit, posa une main sur sa joue. La droite.
Rit légèrement, durant un bref instant.

- « Oui. Avec cette même légèreté, cette même douceur tout droit sortie de la voix d’un ange, ce même océan de calme et de tranquillité baignant ta respiration, cette même foi en toi, en moi et en l’univers, ce même amour qui ne laissait aucune ambiguïté s’installer. Cette même expression, ce même sourire, la même quantité de glace et de cornet mangés... tant de choses qui m’avaient fait profondément plaisir, qui m’avaient fait rire de la même façon qu’aujourd’hui. Ton attention m’avait aussi touché, même si je ne l’ai comprise que quand tu as arrêté de cacher les saignements causés par ton don. ... ton délais de trois mois était aussi dû au fait que tu m’avais entendu dire qu’il me faudrait deux mois de plus pour que mon départ soit correctement terminé. ... Tu m’offrais ainsi une raison de plus pour faire mieux les choses, à défaut de me contenter de ‘bien’ les faire.
- Je m’étais excusée tant de fois de vous avoir menti, même par omission, que j’ai bien cru vous avoir fait vivre un ascenseur émotionnel tant votre regard s’est rapidement fait agacé, courroucé quand je vous avais demandé pardon pour la vingt-septième fois en moins d’une minute... oui, c’était ce regard !
, commenta-t-elle en le voyant froncer les sourcils au souvenir, riant furtivement à son tour. Posant une main, la gauche évidemment, sur sa joue après s’être hissée sur une des basses barrières entourant la demeure de son mentor – il était beaucoup plus grand qu’elle, en même temps... –, elle reprit. Qui est vite redevenu attendri. Nous avons discuté toute la nuit, avons même fait venir ma nièce quand nous avons su qu’elle ne dormait pas non plus... même si je me suis endormie avant qu’elle n’arrive. »

Elle rit à nouveau, basculant de l’autre côté de la barrière quand son maître referma le portail derrière lui et traversa la petite bande de jardin menant à sa porte. Quand ils entrèrent et s’installèrent dans le salon, elle sortant la bouteille qu’elle avait acheté, lui sortant les verres appropriés du buffet, elle coula un regard doux à son poignet gauche. Pendant qu’il les servait, elle enleva ses mitaines, l’une révélant l’impensable tatouage courant sur son poignet et le dos de sa main gauches. Son mentor avait le même tatouage, à ceci près qu’il n’avait pas cinq fleurs d’ylang-ylang parsemant les écrits sur son poignet droit mais vingt-huit – harmonieusement réparties, que ce soit spatialement ou en terme de tailles changeantes. Lui aussi avait enlevé les gants qu’il portait toujours sans faillir, à deux exceptions près – pour l’instant. Le regard d’Aëlrynn caressa l’intérieur de sa paume gauche, où son deuxième tatouage trônait, sourit en voyant son dernier tatouage – qui avait été fait bien plus tardivement que les deux premiers et par une personne bien plus symbolique. Elle fut tirée de ses pensées quand son maître lui tendit son verre, même si dans les faits elle replongea bien vite dedans.

- « Tu te rappelles de nos séances de tatouage ?
- Comment les oublier... que ce soit la douleur sur le coup, le soin que j’y ai accordé, les nombreuses fois où j’ai dû y retourner en deux ans pour que le tatouage imprègne correctement ma peau elfique... la découverte de votre tatouage aussi, de votre seule réponse à ma déclaration que j’avais personnellement pris comme une déclaration de foi en plus d’une déclaration d’amour.
- Tout comme la tienne, Aëlrynn. »
, la taquina-t-il gentiment, avec tant de douceur que la boutade sonnait plus comme une caresse.

Elle sourit et but une gorgée en réponse, ménageant un temps de pause pour repenser à leur discussion et à ce que cela impliquait tandis qu’il la regardait, aussi doux que fier, une pincée de ‘pourquoi n’est-elle ainsi qu’avec moi...’ passant avec plus de furtivité qu’une étoile filante au fond de son regard. Elle prenait tant le temps de réfléchir qu’elle pesait et soupesait au moins trois fois ses mots, pour la simple et bonne raison qu’elle avait toujours agi ainsi en présence de son mentor et qu’elle ne se permettait de le montrer que lorsqu’elle était à ses côtés. Comment ça, elle se comportait également ainsi avec sa proche famille javanaise ? ... alors oui, mais pas du tout pour les mêmes raisons ; dans le cas de sa famille javanaise, c’était seulement et uniquement parce qu’elle était javanaise et que ceux qu’elle connaissait la laissaient être qui elle était et ne l’avaient pas une seule fois jugée, de près ou de loin. Impossible qu’elle ne respectât pas cet effort. Sa famille javanaise avait d’ailleurs été étonnamment conciliante quand ils avaient appris pour ses tatouages – qu’ils n’avaient jamais vu, seulement les dessins et les bandages –, uniquement lorsqu’ils avaient appris la symbolique qu’il y avait derrière, aussi forte et belle pour elle que pour eux. Elle ne leur avait toujours pas dit pour son dernier tatouage... et, en analysant les paroles de son maître, il était possible qu’il l’eût fait durant son voyage. En deux mois, il avait largement pu préparer le temps pour en parler... ou en parler juste avant de partir, au travail ou sur l’île, pour ne pas leur laisser le temps d’émettre une quelconque protestation. Hm non, cela ne collait pas... il n’avait pas dit qu’il avait fait ‘bon’ voyage mais que ce dernier avait été ‘beau’.

- « Êtes-vous allé au Palais ?
- J’y suis allé.
- Avez-vous salué mes parents ?
- Aussi fidèlement que tu m’avais demandé de le faire, vu que l’occasion s’y est prêtée. Ils saluent Katrina et tiennent à la remercier pour son travail. »


Si elle s’était contentée de boire une deuxième gorgée de son breuvage à la première phrase, avec un sourire aimant aux lèvres... la deuxième phrase la fit presque avaler de travers – elle manqua de tout recracher avant cette étape mais elle refusait toujours aussi farouchement d’insulter un si bon whiskey. Sans oublier la table, qui n’avait pas demandé à ce qu’on lui crachât dessus de manière aussi désobligeante. Saluer Katrina... ce n’était pas du tout dans ce qu’elle avait dit à son mentor, elle lui avait juste demandé de leur donner à chacun une enveloppe, où une lettre et un cadeau de mariage personnalisé siégeaient ; vu qu’il se déplaçait là-bas, c’était plus rapide que de passer par la poste. ... et maintenant qu’elle y pensait, la Cocoposte aurait plus rapide que le train... Main sur le coeur, sa respiration tranquille retrouvée en l’espace de trois secondes, elle soupira en souriant et en secouant légèrement sa tête de droite à gauche.

- « Vous êtes toujours si...
- ... si ?
- ... aussi mesquin qu’adorable.
- Il faut croire que je me fais plus vieux que je n’le pensais, pour laisser une enfant m’influencer à ce point. »


Aëlrynn éclata franchement de rire tout en reposant son verre sur la table, lâchant un simple « Ça c’était bas ! ». Ils rirent ensemble quelques instants ( ... une dizaine de minutes au moins ), surenchérissant en partant dans des hypothèses improbables qui s’éloignèrent tant et si bien du sujet qu’ils en oublièrent momentanément d’où ils étaient partis pour en arriver à parler du calcium voulant envahir l’eau du monde pour la purifier selon la volonté de l’immaculée conception. ... n’essayez même pas de comprendre, c’est inutile ; les voies de leurs délires sont impénétrables. Quand leur hilarité se tarit, petit à petit, et qu’elle se tut enfin, quoique relancée à quatre reprises par un mot ou juste un regard, Aëlrynn reprit la parole.

- « J’espère que ma famille vous a montré la même chaleur qu’à l’accoutumée.
- Exactement la même que celle dont tu m’as toujours témoignée. Ils m’ont aidé plus que de nécessaire.
- Plaît-il... ? »


Il sourit. Aëlrynn soignait toujours son verbe en sa présence, ou en présence de sa proche famille javanaise ( son père breton non compris dans l’équation ), ce qui pouvait surprendre tous ceux n’y étant pas habitués et ayant droit à sa... verve tombant avec une aisance insolente dans les tréfonds du vulgaire. Même si, de manière générale, ses mots et son attitude étaient plus soignés lorsqu’elle se trouvait sur le territoire indonésien. Le remarquer le fit sourire légèrement plus, tout comme il remarqua son sourcil arqué, signifiant autant qu’elle s’amusait à se moquer ( gentiment, bien entendu ) de lui en pensée qu’elle n’attendait posément et patiemment qu’il lui expliquât tout de lui-même ou lui dît simplement qu’il ne souhaitait pas en parler. Il répondit à ce simple geste, infime, en levant son verre et en l’invitant à trinquer.

behind the screen
surnom ; Fenrir.
âge ; Oulah... ô_o
comment as-tu connu le forum ; Cheshire's smile
quels sont les points forts et points faibles du forum selon toi ; Oui. Cheshire's smile
un petit mot ; Non. Cheshire's smile ( je finis juste de corriger ça après mes partiels - ou pendant, j'me connais -, voilà voilà /out )
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Dim 31 Mai - 19:59

Bienvenue !
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Lun 1 Juin - 3:32

Re bienvenue beauté Quick !!!
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Lun 1 Juin - 14:35

Bienvenue ma femme Héhé
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Lun 1 Juin - 22:10

Bienvenue! Coeur qui saute
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! » Dim 7 Juin - 16:56

Merci beaucoup, vous tous. ♥
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Re: Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! »

Aëlrynn || « Ah la p-...olicière... ! »
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