Il était une fois la vie
Gilles Pierre Andrei Carlier naquit à Mirande,
une bien belle petite ville en Occitanie dans le département du Gers.
Son deuxième prénom Pierre, vient de son grand-père côté paternel. Pierre Carlier, un résistant de la première heure, qui avait vécu la bataille de Dunkerque et avait suivit le général Leclerc pour la libération de Paris.
Andrei est le prénom de son autre grand-père du côté maternel. D’origine Russo-polonaise, lui, avait fuit le chaos communiste à la fin de la guerre.
Vous vous en douterez donc. Gilles à grandit dans un foyer très traditionnel, avec un figure patriarcale forte, ainsi qu’avec une éducation morale et religieuse stricte.
Bien que sa mère soit Orthodoxe, c’est de la branche catholique que le jeune homme à été baptisé.
C’est vers l’âge de 7 ans qu’il commença à ressentir des douleurs au crâne, juste avant de se faire mal. Et une étrange lettre avait fait son apparition dans sa main droite. Qu'il avait lu dès le réveil où il l'avait trouvé. Mais avait tout de suite refusé, ayant peur et un peu déboussolé de la nouvelle. Il était heureux là où il était, avec sa famille aimante, il ne voulait vivre nulle par ailleurs qu'avec ses parents.
Le petit Gilles, ayant fait le rapprochement entre un mal de crâne et une chute, avait vite pris l’habitude de se concentrer pour éviter l’évitable. Il ne se l’expliqua jamais pendant sa jeunesse. Parfois en parlait à ses camarades de classe, qui le suivait dans son « faux délire » . S’imaginant tous être dotés de pouvoirs psychiques.
Bien qu’il fut bon élève à son lycée technique, son choix de carrière était toute trouvée dans l’armée de Terre, comme l’était son père, et comme le fut son grand-père. Tradition familiale encore.
Son bac en poche, il s’engagea dans la cavalerie blindée.
Il passa vite en grade, pour atteindre finalement le grade de caporal chef à ses 22 ans.
Exemplaire à l’entraînement, rigoureux sur le terrain. Il était digne de passer sous officier et ainsi, pouvoir se former en tant que chef de char.
Gilles le cachait, mais ses « dons » lui avait sauvé la vie, à lui et à ses hommes, plusieurs fois. Mais le fatiguait de plus en plus physiquement et moralement.
Outre cela, le jeune homme se disait pouvoir tenir encore longtemps, ne connaissant pas encore ses limites.
De plus, il avait fondé de belles amitiés, avait trouvé des camarades auquel il pourrai donner sa vie. L’un d’eux fut le caporal Rodriguez, qui maintenant était le pilote du char lourd de son groupe.
Lui seul avait compris que Gilles cachait quelque chose de.. Particulier. Ajoutez à cela, la cohésion et de la confiance indéfectible entre les deux hommes, et vous obtenez un binôme moteur pour la compagnie.
Puis arrive l’OPEX(opération extérieure) de trop.
Déjà en situation de riposte à une embuscade ennemie aux abord d’un petit village Afghan.
La tête de Gilles avait pris de sacrés coups de « dons » dans la gueule. La douleur lui ayant fait perdre momentanément l’ouïe sur son oreille droite. Le bruit, l’odeur, les impacts, la sueur avaient fait monter le stress du Sergent Carlier, jusqu’au point de non retour.
Après une longue période de lutte pour rester conscient, tout s’arrêta.
La douleur était enfin finie, le temps semblait s’être arrêté dans la cabine, la vue de Gilles marchait au ralenti, le goût du sang dans la bouche était un lointain souvenir.
Le jeune soldat n’éprouva rien en voyant son camarade inanimé aux commandes du blindé.
« Les morts sont heureux, pour eux, tout est fini. »
Il se réveilla 2 mois plus tard, en métropole, dans un lit d’hôpital.
Vivant, médaillé, mais honteux d’avoir été le seul à en réchapper. Les docteurs s’étaient tous mis d’accord pour dire que l’état de santé de Gilles était plutôt bon sur le physique. Mais sur le point psychologique, il en avait pris un coup. Il décidèrent alors de lui annoncer qu’à la fin de sa convalescence, il y aurai rupture de contrat pour cause psy.
Ce fut le coup de trop pour l’ancien sergent qu’il était.
Il avait perdu son groupe par sa faute, puis il perdait sa seconde famille qu’est l’armée.
Avant de rentrer dans son Gers natal, Gilles se redressa sur son lit d’hôpital. Froissant le coin de l'enveloppe qui était si souvent réapparue dans sa main par instinct. C'est un rituel qu'il effectuait souvent quand il réfléchissait à son avenir ou qu'il était à un moment de doute.
Pour la première fois de sa vie, l'offre qu'on lui faisait semblait pleine de sens et bien meilleure pour le moral que la thalasso psycho machin chouette qu'on lui avait proposé.
Deux mois plus tard, sans travail, mais touchant sa solde de vétéran, Gilles fut en proie aux doutes et incertain de ce qui pourrait le motiver à avancer dans sa nouvelle vie.
Un job de surveillant dans une académie du collège au lycée.. Cela semblait être un travail pas inintéressant, et de plus en plus, se sentait l’âme de protecteur d’un milieu éducatif.
Cette nouvelle détermination (bien que fragile) mena alors le jeune homme sur la gare de Merille, valises à la main. Redressant son béret, il se jeta, incertain, dans cette nouvelle page de sa vie que la providence avait écrite pour lui.