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[FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥]

Ammaruq Ishadon
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[FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥] Mer 9 Déc - 23:48

Oqapoarqait, nuliaq.
Roulé en boule contre Kishi, Adsila reposant sur tes pieds et les pattes arrières de Kohana sur ton corps, tes paupières s'ouvrent. Ta famille dort et il fait nuit noire dehors. Le froid tente insidieusement de s'infiltrer sous la couverture épaisse qui vous recouvre, envoyant des petites brises pour vainement tenter de percer la chaleur produite par ce cocon familial. Tu clignes des yeux et tu te loves plus contre le flanc de Kishi. Tu sais que tu ne t'endormiras pas, une fois que tu es réveillé tu ne te rendors jamais. Tu fais quelques silencieux exercices de respiration, puis tu caresses le front de Kohana jusqu'à ce que sa patte arrière gauche cesse de se trémousser dans son sommeil. Tu t'extirpes alors délicatement des pattes de Kohana, lovant Adsila contre toi pour ensuite le lover contre Kishi, et remets correctement la couverture sur eux sans un bruit. Une fois hors de cet amas de chaleur, tu te dresses sur tes deux jambes et, alors que tu vas pour t'habiller, la mâchoire d'Aquene se referme sans douleur sur ta cheville. Elle veut que tu retournes dormir, que tu te reposes au moins, sans doutes modérément inquiète de ta courte nuit.

Tu t'accroupis et tu caresses la tête de ta soeur avec douceur, ton sourire venant petit à petit sur tes lèvres sans que tu ne les contrôles - ou que tu ne cherches à les contrôler d'ailleurs. Elle finit par te libérer de son étreinte, non sans donner un léger coup de museau à ta paume pour t'intimer de ne pas faire n'importe quoi. Tu lui caresses la tête encore une fois et tu vas enfiler des vêtements, sans te hâter autant que tu ne l'aurais fait avant. Tu aventures ta tête hors du cocon offert au sein du pensionnat, que tu avais décoré et agencé selon ton bon vouloir, et sans frissonner à la morsure fraîche du vent sur ta peau. Accoudé au rebord de ta fenêtre ouverte, tu t'émerveilles devant ces étoiles, devant la beauté de ce ciel qui te rappelle les yeux d'Anaana quand elle était heureuse ou émue. Tu fermes les paupières, écoutant la symphonie des arbres et leurs humeurs qui bourgeonnent, attendant impatiemment les premières lueurs de l'aurore. Tu ne sais combien de temps tu restes ainsi, perdu dans tes pensées, mais tu finis par fermer les fenêtres - laissant un battant légèrement entrouvert - et t'asseoir à ton bureau pour reprendre la correction de copies.

Tu ne lèves les yeux de la dernière copie que lorsque tu sens les arbres frémir et les fleurs à ton balcon déverser leur joie de vivre en s'ouvrant au monde. L'aurore se lève et, avec elle, toute la nature s'éveille. Un sourire étire tes lèvres lorsque tu sens que Nayati est venu s'asseoir à tes côtés, regardant le début d'une nouvelle journée inonder le ciel de chatoyantes couleurs qui absorbent toute ton attention jusqu'à ce qu'elles soient stables et installées. Nayati lève alors son museau vers toi et émet un petit son grave, sa queue soulevant quelques poussières du sol boisé des lieux. Tu te penches et tu gratouilles sa tête pour lui dire bonjour à ton tour. Une fois tes corrections vérifiées et approuvées, tu passes à l'élaboration des cours qui t'attendent lundi avec les universitaires sous l'oeil attentif de Aquene qui s'étire de tout son long et trottine vers vous, s'asseyant sur tes pieds en émettant un furtif et léger aboiement joyeux. Tu caresses sa tête pour lui renvoyer son bonjour, reprenant tes occupations sans plus tarder. Annotant ton emploi du temps de tous côtés, tu passes sommairement la main dans tes cheveux pour vaguement les ordonner. Tu as pris le temps de tresser deux mèches avant en y mêlant deux fils de cuir rouge, un cadeau de tes parents qui ne t'a jamais quitté depuis tes trois ans - six mois avant leur départ.

Tu te lèves pour aller manger et nourrir la maisonnée, réveillant ainsi Adsila qui accourt comme une flèche dans la cuisine et brisant la paresse de Kohana et Kishi qui étaient étonnamment calmes aujourd'hui. Après t'être approché d'eux, tu as vite compris qu'ils n'ont rien d'autre qu'une envie de paix et de silence aussi tu les laisses tranquilles. Tu fais sommairement la vaisselle tandis que Nayati est le premier à se diriger vers la porte d'entrée de ton appartement. Tu souris et toute famille t'accompagne dehors, en ce début de matinée qui laisse sur les brins d'herbe une fine et légère rosée. Tu effleures une écorce du bout de l'index, saluant l'arbre à ta façon avec un léger sourire venant momentanément orner tes lèvres. Sans te soucier de l'endroit où ta famille et tes propres pas te portent, tu marches au rythme de tes pensées vagabondes, t'arrêtant par moments pour caresser les pousses d'un arbre jeune et fier dressant déjà ses branches vers le ciel, effleurer les pétales d'une fleur sauvage aux couleurs chatoyantes même si froides, souhaiter la bienvenue aux bourgeons qui ne montreront leurs coeurs qu'en été et tu t'arrêtes devant l'acacia encadrant la gauche de la porte menant à la serre, où ta famille va joyeusement saluer les plantes et jouer avec elles.

Tu souris, attendri, mais tu restes en retrait ; l'acacia commence à te parler, t'invitant à venir sur ses branches pour discuter. Tu l'escalades alors avec des gestes aussi doux que précis puis tu te cales confortablement à quelques trois mètres de haut, en profites pour prendre un bain de soleil au passage. Tu fermes tes paupières puis tu écoutes ce que l'arbre souhaite te dire, y répond en gardant les lèvres closes et t'adosses mieux contre son tronc. La sagesse que t'inculques cet arbre sur les différences célestes et son impact sur le flux de sa sève t'apaise, te fait réfléchir tandis que d'autres arbres environnants viennent alimenter la discussion. Tu les écoutes, interviens pour poser des questions ou demander des précisions. Tu reçois même quelques ondes de réponses de la terre, ce qui te fait sourire. La discussion s'achève lorsque les branches se revigorent, que les feuilles se parent d'une couleur légèrement plus chatoyante et le silence de la nature te fait ouvrir les yeux. Et dans ton champ de vision, tu vois Setsuna. Setsuna qui pose ses affaires sur le banc légèrement ombragé par les ramures de l'acacia, en-dessous de toi, et qui va manifestement s'asseoir. En silence, tu descends et t'assois à l'endroit exact où elle allait le faire, l'accueillant sur tes genoux en la déplaçant légèrement en biais pour qu'elle soit plus à son aise. Tu l'enlaces alors, puis tu effleures sa nuque de tes lèvres.

- Bonjour, nuliaq. Murmures-tu à son oreille, telle une brise ancestrale décidant de s'évader d'un cachette oubliée.

Si tu ne lui as toujours pas révélé ce que ce mot signifie, tu ne doutes pas qu'elle l'a déjà compris ; tu prends rarement la peine de la saluer, encore plus de cette façon, ce qui est plus parlant que n'importe quelle définition. Tu passes une main douce sur son ventre tout en la laissant libre de ses mouvements et tu cales ton front sur l'une de ses épaules. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres à la pensée qu'un buisson de lilas te partage, sans que tu n'ajoutes quoi que ce soit. En gestes ou en paroles. Tu restes un temps ainsi avant de poser ton menton sur son épaule, ouvrir les paupières et regarder ce qu'elle a élu comme activité idéale pour un dimanche matin.


Setsuna J. Akayuki
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Re: [FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥] Mar 9 Mar - 15:37

Le soleil ne déclinait qu'à peine ses rayons sur l'étendue de l'empyrée, par-delà la fenêtre. Paresseux, il colorait le ciel d'un ocre que Setsuna contempla silencieusement, lovée au fond de son lit. Perdue quelque part entre un sommeil capricieux et une lucidité bien réelle. Ses doigts happèrent son réveil afin de le tourner à hauteur de ses yeux et elle les referma, brièvement, lorsque l'objet lui indiqua qu'elle était levée bien plus tôt qu'à l'accoutumée.

« Tu ne me rends pas la vie facile, tu sais ? »

Mais sa voix ne portait ni reproche, ni amertume. Le sourire léger qui s'imprima sur ses lèvres n'amenait avec lui qu'une douceur infinie, habilement voilée sous le masque de l'indifférence que son visage revêtait habituellement. Elle n'eut pas de réponse. Elle n'en attendait pas, de toute manière. Son trésor était là, plus silencieux que jamais, mais il était là. Et le seul fait de le savoir lui suffisait.

« Vous attendez un heureux événement. »

La nouvelle m'était tombée sur la tête comme une douche glacée. Trop brusque pour que je sois capable de réellement l'assimiler. Pourtant évidente de sens, à bien y repenser. Au final, je ne savais plus réellement si je m'y étais attendue ou non ; entendre quelqu'un d'autre me le dire avait éparpillé mes doutes et j'avais automatiquement posé ma main contre mon ventre, encore libre de tout signe distinctif, ce jour-là. Un heureux événement. La définition du bonheur prenait généralement son sens lorsqu'Amma me prenait dans ses bras, lorsque je m'endormais à ses côtés ou lorsque, naturellement, je l'écoutais simplement vivre près de moi. Sans forcément le toucher. Sans me contenter de plus que du simple fait de l'entendre respirer. Alors trouver ce même bonheur ailleurs m'avait paru presque étrange. Ma vie avait pris un tournant pour lequel je n'avais jamais tenté de me préparer et j'avais cru perdre pied, l'espace d'un bref instant. « Vous êtes mes plus beaux cadeaux, ton frère et toi. » Mais cet enfant l'aurait-il été pour moi ? J'avais mis tant de temps à l'accepter que j'en avais oublié le compte des jours que j'avais passés à ses côtés.

« Et maintenant j'ai si hâte de te rencontrer. »

Mes mots s'étaient heurtés au sifflement d'un silence habituel et j'avais quitté mon lit au profit d'une douche fraîche, ponctuée des miaulements affamés d'Ichigo dans la pièce d'à côté. Capricieuse, comme d'ordinaire. Pourtant, le temps que j'avais décidé de passer sous l'eau n'avait pas bougé d'une milliseconde et je ne l'avais retrouvée qu'une fois habillée d'une jupe simple et d'un t-shirt confortable, les membres encore engourdis par l'étrange état de fatigue qui semblait constamment me peser. « Vous serez souvent fatiguée mais rien d'anormal, pensez à bien vous reposer. »
Une fois de plus, mon tendre amour, tu ne m'auras pas rendue la vie facile.

« Tu penses qu'il m'en voudra, si je ne mange pas ? »

Ichigo ne m'avait offert que son habituel regard de merlan frit pour toute réponse, sans savoir que j'avais sûrement déjà la mienne et que c'était sur cette pensée que j'avais quitté ma chambre, mon sac calé sur mon épaule et mes cheveux remontés en un chignon négligé à l'arrière de ma tête.
Que je déteste ce soleil... Alors la fine pellicule gelée autour de moi avait brusquement gagné en intensité, chassant par la même les prémices d'un éventuel malaise que j'avais pris la peine de maintenir à distance jusqu'à mon arrivée à la serre. J'aurais eu moult lieux différents pour étudier. La bibliothèque, sûrement. Le silence serein de mon salon ou la tranquillité relative des toits du campus. Mais le murmure du vent dans les arbres et la solitude de leur domaine ne cessait jamais de me donner l'impression d'entrer dans un monde que seuls eux savaient ouvrir, sous mes pieds.
Et l'existence même de mon amour, mise en évidence par ses mouvements sous mes cuisses, suffisait à me persuader que je n'avais pas d'autres intérêts que celui d'y rester.

Que me vaut tant de tendresse, ce matin ?
La taquinerie avait traversé mon esprit sans se risquer à prendre le chemin de mes lèvres et je n'avais répondu à sa chaleur qu'en me calant confortablement contre son torse, mes mains déposées sur mon sac tandis que ma tête était naturellement partie au contact de la sienne.

« Bon matin, anata. »

Elle ne prit pas la peine de le lui traduire, profita, silencieusement, de l'instant d'éternité qu'il avait pris l'initiative de lui offrir avant d'enfin rouvrir ses yeux, afin de le regarder. Avait-elle seulement besoin de parler ? Non. Ses attentions lui murmuraient ce que sa voix lui taisait, faisaient courir quelques frissons agréables sur sa peau tandis qu'elle déposait, enfin, ses propres doigts contre ceux qu'il avait glissés sur le galbe de son ventre.

Les minutes qui défilèrent s'habillèrent alors de toute la douceur qu'elle appliqua à la caresse de ses ongles sur son derme, avant qu'elle n'entrelace enfin ses doigts aux siens en plongeant sa main de libre au fond de son sac, à la recherche de son éternel calepin et d'une petite boîte de fruits secs qu'elle déposa sur ses propres cuisses.

« Donne-moi un nom. »

Celui qu'elle ferait vivre dans les estampes que ses mots dessinaient sur le papier.
Ammaruq Ishadon
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Re: [FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥] Mer 31 Mar - 18:45

Oqapoarqait, nuliaq.
Tu la laisses s’installer à son aise avant de l’enlacer, paupières closes, et d’effleurer sa nuque de tes lèvres quand elle se love contre toi. Si tu ne lui accordes pas autant de tendresses habituellement, pas ainsi du moins, c’est bien parce que tu sais que aujourd’hui n’est pas un jour lambda. Comme tu sais qu’elle le sait et que c’est pour ça que sa taquinerie n’a pas envisagé d’être autre chose qu’une envie fugace. Mignon. Le sourire que tu esquisses contre sa peau se perd dans ton geste de déplacer ton visage, lui murmurant ainsi vos retrouvailles au creux de son oreille.

- « Bonjour, nuliaq.
- Bon matin, anata. »

Tu accueilles la tête qui se pose sur la tienne de ton front sur son épaule et un nouveau sourire s’esquisse contre sa peau tandis qu’un buisson de lilas te livre une vérité qui t’amuse, tant par la justesse du moment que celle de son contenu. L’esprit tranquille, tu entrelaces tes doigts à ceux qu’elle coule sur ta peau. Tu apprécies la manière que Setsuna a de te faire comprendre qu’elle t’a compris et qu’elle sait que tu l’as comprise, tu apprécies la concision et l’abondance de son regard, tu apprécies son silence éloquent et la manière qu’elle a de plonger dans le tien jusqu’à forger votre silence. Tu apprécies beaucoup de choses en cet instant, du ronronnement de la terre à l’ouverture du vert des feuilles, de la main douce que tu passes sur son ventre frais au frisson que ton contact suscite chez ta dulcinée, des jappements joyeux que ta famille joueuse émet dans la serre à la respiration concernée d’Aquene que tu devines assise à votre droite, suffisamment en retrait pour vous laisser dans votre bulle atemporelle. Et tu aimes ses caresses qui façonnent autant votre bulle que ton immobilité, jusqu’à ce qu’elle entrelace vos doigts à son tour.

Tu ris en sentant le souffle chaud de ta sœur, qui s’est approchée pour jouer à je-démêle-vos-doigts-avec-mon-odorat-rapproché. Tu lui tends ta main libre et, d’un coup de museau tendre et précis, elle la pousse sur vos doigts entrelacés avec un jappement satisfait. Tu souris. Sentant Setsuna se mouvoir, tu redresses ton visage pour caler ton menton sur son épaule, gardant tes paupières fermées jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau correctement installée. Alors tu ouvres les yeux sur une boîte de fruits secs et son calepin et, tête légèrement inclinée de côté – tel un reflet de celle d’Aquene face à vous –, tu libères une de tes mains sans rompre l’étreinte de vos doigts.

- « Donne-moi un nom.
- Setsuna. »

L’évidence colore ta voix rauque, basse et naturellement douce ; tu as prononcé le premier nom qui te venait à l’esprit. Ton pouce vient dessiner de tendres cercles sur le dos de sa main, sous l’oeil amusé de ta sœur qui s’est allongée, plissant les yeux dès qu’elle entend une personne approcher à plus de cent mètres. Ton regard dérive sur la boîte de fruits secs et un assortiment de mûres et de framboises vient s’y ajouter, laissant ton esprit travailler en arrière plan. Tu redresses ta tête tandis que Kishi sort de la serre et vient s’étaler joyeusement sur Aquene quand une réflexion s’invite dans ton esprit et repart avec le souffle qui s’échappe de tes lèvres.

- « Ça te dérange ? »

Tu sais. Tu sais que tu n’as pas besoin d’en dire davantage que ces trois mots, qu’elle sait parfaitement que tu lui demandes si ça la dérange que tu éduques votre trésor à naître dans la tradition Nanoquin. Tu sais. Néanmoins, ça te semble important de poser clairement le verdict et l’évidence de ta démarche se fait ressentir sous vos doigts quelques secondes après sa réponse. Ainsi que sous les truffes émerveillées que Kishi et Aquene ont déposé sur le galbe de son ventre en un instant, leurs oreilles orientées vers un son qu’ils sont les seuls à entendre. Les rameaux protecteurs de l’acacia émettent un son indescriptible, proche de la vibration sourde d’un ronronnement satisfait. Tes yeux, couvant d’abord son ventre, se perdent rapidement dans la contemplation du ciel et des sanglots des écorces qui vous entourent. Tes doigts se serrent légèrement autour des siens avant de revenir vers son calepin. Revenant aux prénoms après avoir laissé à ton bonheur, à son bonheur, à votre bonheur la joie de s’exprimer, tu murmures :

- « Nanerut ? Minittorneq ? »


Setsuna J. Akayuki
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Re: [FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥] Sam 21 Aoû - 13:09

La réponse ne se fit pas attendre. Si légère qu'elle lui parut presque rêvée. Pourtant si juste et si évidente que Setsuna n'émit pas le moindre doute quant au fait que c'était bien celle qu'il lui avait livrée. Elle ne releva pas, si ce ne fut pour un souffle amusé qu'elle laissa fuir ses lèvres ; son regard préféra se perdre sur la silhouette nouvellement arrivée de Kishi, sans que son attention ne se dérobe toutefois à la voix et à la présence même de son amour, contre elle. La tendresse de sa main contre la sienne berça le flot de ses propres pensées d'une douce certitude, traduite jusque dans le sourire imperceptible qui inonda ses yeux d'une chaleur discrète.

« Ça te dérange ? »

Là non plus, elle ne répondit pas.
Ses doigts plongèrent dans les quelques baies nouvellement ajoutées à son semblant de repas. Portés à ses lèvres dans un mouvement témoignant d'une brève période de réflexions toutefois inutiles, ils se figèrent contre ses lèvres dès l'instant même où une autre réponse, plus douce et plus innocente, fit écho à son silence. La chaleur qui se répandit brusquement sous sa poitrine lui coupa presque le souffle et Setuna profita d'un instant d'éternité, toutefois insaisissable, pour reprendre le calme qu'elle sentait à peine lui échapper. Elle eut envie de rire, d'étreindre, déjà, cette petite vie qu'elle sentait se manifester au creux de son ventre, de sourire, et peut-être même de pleurer. Son visage ne parvint toutefois qu'à s'illuminer d'un bonheur silencieux, accompagné par le nouveau repos tendre de sa tête contre celle d'Ammaruq. Sans le moindre mot. Parce qu'ils n'avaient jamais eu besoin de mots. Alors, attentive au souffle d'Aquene et Kishi contre la courbe légère de son ventre, Setsuna ferma simplement les yeux. Répondit, avec douceur, à l'étreinte à peine plus prononcée des doigts de sa moitié contre les siens.

« Non, ça ne me dérange pas. » répondit-elle en premier lieu après qu'il lui eut soufflé deux noms aux sonorités particulièrement délicates, à son oreille.

Ou peut-être était-il tout simplement question du timbre de sa voix. De la tendresse impalpable du moment ou du murmure discret du vent, dans les arbres qui les entouraient. J'aimerais savoir ce qu'ils te disent. Mais il n'y avait probablement que cet enfant pour lui parler, à elle, à eux, et cette évidence semblait bien assez lui suffire pour qu'elle finisse par naturellement coucher l'un des deux noms qu'il lui avait indiqué, sur le papier.

« Minittorneq. »
Un enfant sauvage qui apprendrait à s'ouvrir au monde, peut-être. Un petit être aux yeux brillants d'une curiosité innocente et au cœur aussi chaleureux que la morsure du soleil sur sa peau, rendue agréable par l'entrelacs serré des branches au-dessus d'eux.

« J'aimerais que son deuxième prénom soit Hoshi. »

Elle n'eut pas besoin de préciser de qui il était question, elle le savait. Alors sa voix ne continua à vivre qu'à travers une berceuse heureuse et discrète, à l'égard du bébé qui avait, pour la première fois, témoigné de son existence sous leurs mains liées.

Ammaruq Ishadon
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Re: [FB] I- I like to move it, move it [PV : Maman ~♥] Dim 19 Sep - 12:01

Oqapoarqait, nuliaq.
- « Nanerut ? Minittorneq ?
- Non, ça ne me dérange pas. »

Tu ne réagis pas. Menton toujours posé sur son épaule, tu regardes Kishi se mettre un peu en retrait et s’allonger, les oreilles bien dressées sur sa tête montrant qu’il reste alerte malgré ses double-paupières fermées. Tu souris quand une feuille tout en haut de l’acacia au-dessus de vous se met à chanter avec justesse sur les mystères de l’existence, relèves légèrement la tête vers elle par automatisme. Ton pouce droit se meut pour caresser doucement le dos de la main que tes doigts encerclent toujours et ton regard se baisse vers son calepin quand tu sens un geste s’esquisser en périphérie de ta vision. Deux gestes. Aquene qui recule pour vous laisser de l’espace puis s’assoit, tête toujours légèrement inclinée de côté, ses yeux comme ses oreilles dirigées vers le ventre de nuliaq et Setsuna qui se met à écrire un mot. Minittorneq, donc.

- « Minittorneq désigne les cercles semblables à ceux qu’une onde provoque sur une eau calme. À l’image du mouvement que tu avais senti sous ta main. Elle marque un temps de pause avant de prendre la parole.
- J’aimerais que son deuxième prénom soit Hoshi. »

Tu inclines pensivement ta tête de côté, réfléchissant d’abord aux sonorités que tu viens d’entendre puis au sens de ce mot et sa symbolique, qui te sont inconnus. Tu vois Nayati sortir en trombe et ton regard va naturellement vers lui ; son grognement est bas et menaçant. Tu comprends à la ronce grimpante qui meurtrit ton pouce gauche que ce n’est pas pour signaler un danger mais sa contrariété. Tu écartes ton bras gauche de Setsuna en douceur. Tu souris en baissant les yeux sur ton pouce et en sentant la ronce tant irriter ta peau de ses épines que déverser sa haine et sa colère en cascade vive dans ton coeur. Le grognement de Nayati se fait plus audible et il lève une patte, comme s’il allait attaquer la ronce alors qu’il se contente d’un mouvement de reflux. La ronce cesse de s’étirer et reprend son aspect normal, faisant perler une goutte de sang sous la rapidité du geste. Nayati s’allonge devant le rosier à gauche et un peu à l’écart du banc où vous êtes, aussi en alerte que Kishi même si lui garde les yeux bien ouverts et grogne au moindre mouvement de tige épineuse. Tu lui souris et, sans plus t’attarder sur ton pouce légèrement sanguinolent, tu réponds enfin de ta voix toujours paisible, tranquille.

- « Qui signifie ? »

Le chant de la feuille se mêle à celui des branches et de nuliaq. Tout en laissant ta tranquillité s’y mêler avec douceur et ton âme l’apprécier à sa juste valeur, tes yeux ne perdent pas un seul trait du dessin et de l’histoire auxquels Setsuna donne vie de sa plume. Tu finis par clore tes paupières pour laisser ton ouïe pleinement profiter. Tu embrasses sa nuque, légèrement, avant d’allonger ta tête sur son épaule et de cesser tes caresses sur sa main, sans la lâcher pour autant. Tu l’allèges juste de ton poids et tes mouvements, pour qu’elle soit au plus libre des siens et de ce que son activité demande. Le temps s’écoule sans dommages dans votre atemporelle bulle de calme, ponctuée par de brefs et sourds grognements de Nayati, t’amenant vers une autre réflexion qui glisse d’abord sur ta tranquillité comme l’eau sur un pilier de marbre. L’onde de désapprobation de la terre te pousse à considérer la réflexion et à la soupeser, longuement. Le mariage. Une envie dont Setsuna t’avait fait part il y a deux ans et à laquelle tu n’as toujours pas répondu. Se marier avec un membre de ta famille a son lot de conséquences. L’immortalité. La vérité. Beaucoup de rôles à endosser. Et encore plus de conséquences avec lesquelles composer. Y est-elle seulement préparée ? Tu respires longuement. Personne ne peut être préparé pour ça ; tu sais en revanche qu’elle est prête à écouter. Une éternité et une heure plus tard, un souffle sort de tes lèvres. Après avoir vérifié que seuls nuliaq et ton Qimmikkut t’entendront.

- « Non, je ne suis pas contre le mariage. Réponds-tu enfin. Être ma femme a des conséquences lourdes à porter. L’immortalité est la plus légère. La vérité et les rôles qu’entrer dans ma famille impliquent sont les plus lourdes. »

Tu n’en dis pas plus, lui laissant le temps qu’il lui faut pour accueillir sa réponse et poursuivre la discussion si elle le désire. Tes paupières sont toujours fermées, l’épaule de Setsuna te sert toujours de coussin. Ta respiration, souple et tranquille, effleure son bras vu que tu as légèrement incliné ta tête vers le bas.


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