Marc Desfleurs

Sexe: Homme
Date de naissance: 27 Août 1998 à 17h10 (ça lui fait 18 ans)
Lieu de naissance: Rennes (probablement)
Nationalité: Français
Famille: Orphelin
Groupe: Iota
Études: Commence sa première année en Histoire à l'université
Métier: Serveur à temps partiel

Marc n'a jamais connu ses parents. Il est né sous X le 27 Aout 1998 à 17h10 et a vécu toute sa courte vie au sein d'un foyer de l'enfance en Bretagne.

Sa mère avait accouché anonymement, probablement à Rennes. Le peu de documents liés à la naissance de l'enfant sont probablement sous une pilles de feuilles dans un tiroir poussiéreux de l'orphelinat où il a grandi.

Plutôt populaire et sociable, Marc n'eut aucun mal à vivre au sein de la petite communauté du Foyer de l'Olivier (nommé en référence à l'arbre autour duquel le bâtiment avait été construit). Il avait des amis là-bas et à l'école, quelques rivaux qu'il voulait surpasser, bref : l'extraversion de cet enfant avait été visible dès ses premières années.

C'est très tôt que Marc découvrit son don. C'est un des rares souvenir qu'il garde, même aujourd'hui. Et pour cause : c'est un pilier important de son identité.

C'était un jour de plein soleil, précédent une nuit de lune partielle. Il était cours préparatoires (en CP quoi, il avait six ans). Il, pour ainsi dire, se faisait grave chier. Non pas que les cours du CP fussent particulièrement barbants, mais wesh les additions c'est pas drôle. Il ne regardait pas sa feuille, où deux tablettes de chocolat aux dimensions variables étaient dessinées. Il fallait déterminer le nombre total de carreaux de chocolat. Bref, lui, il regardait ailleurs. Et il avait bien envie de chocolat. Aussitôt pensé, une magnifique tablette de cacao industriel était apparue devant ses yeux, flottant dans le vide. Le petit Marc avait écarquillé les yeux, largement impressionné.

- Eh, regarde ! s'était-il exclamé en s'adressant à son voisin de droite.

Celui-ci n'avait pas été très bien compris où Marc voulait en venir.

- Quoi ? l'avait-il questionné.

- Tu vois pas ?

Le jeune garçon avait innocemment essayé de s'emparer de la friandise goût cacao, sans succès. Sa main était passé à travers. Il avait poussé un léger cris, surprit. C'était quoi le délire. Genre maintenant le chocolat c'était du nuage ?

Sans se préoccuper de son voisin, et des (nombreuses) paires d'yeux qui s'étaient tournées vers lui, il essaya une fois de plus de passer sa main dans le chocolat. C'était vraiment bizarre ; exactement comme s'il n'y avait rien.

Bon, je vous passe les détails, la maîtresse le regardait trop mal. En même temps, je la comprend, c'est qui ce gosse qui découvre qu'il a des mains à six ans. En même temps j'ai entendu qu'il était orphelin. La vie lui a pas vraiment fait de cadeau ; il doit être con, quoi.

07:00 pétantes. C'est le matin et le Foyer de l'Olivier se réveil, comme tous les matins. Pas comme tous les matins, cependant, Marc a du courrier. Et plus curieusement, encore, le facteur s'est débrouillé pour lui donner directement en mains propres. Pendant qu'il dormait. Marc avait déjà vu des enveloppes, bien sûr, mais il n'en avait jamais reçu personnellement. Qui, en même temps, aurait voulu envoyer du courrier à Marc ? Il n'avait pas de famille ailleurs qu'à l'orphelinat. Le jeune garçon n'était pas sûr de savoir comment s'y prendre. Il observa pendant quelques secondes l'objet, le tournant dans tous les sens avec ses petites mains d'enfant. Il finit tout de même par l'ouvrir. À l'intérieur, un morceau de papier. Marc le fixa quelques secondes sans vraiment penser à quoi que ce soit en particulier. Le jeune garçon ne savait pas vraiment lire - et même s'il avait su, son cerveau de gosse ne lui aurait probablement pas donné les capacités de comprendre ce qu'elle disait.

- Marc ? Tu viens ? Tu sais bien que Carole n'aime qu'on prenne trop de temps pour se lever !

Carole était l'une des responsables de l'orphelinat. Marc perdit toute l'attention qu'il avait pour la lettre, la rangea dans un tiroir sans se poser plus de questions et rejoignit son camarade en dehors du dortoir.


Cela faisait maintenant plusieurs années que Marc utilisait son don. Il faut dire qu'il était plutôt facile à utiliser. Que ce soit pour tricher à l'école, ou pour s'occuper lorsqu'il s'ennuyait, Marc avait su lui trouver une utilité. Marc se doutaient plus ou moins que ce qu'il pouvait faire apparaître était l'œuvre d'une espèce de magie dont il était le seul possesseur. Lorsqu'il en parlait avec ses amis, personne ne semblait pouvoir en faire autant.

Aujourd'hui, c'était plus précisément le 27 Août 2007. Pour ceux qui ont suivi, c'est aussi (et surtout) l'anniversaire de Marc. Aujourd'hui, c'était le jour de ses huit ans. Un nombre particulièrement banal pour le commun des mortels, mais très important pour tous les petits enfants de sept ans.

- Eeeh ! avait crié Maria, une amie de Marc, elle aussi orpheline. T'es même pas cap de monter dans l'arbre.

Une majorité de l'orphelinat s'était joint à la fête, avec quelques amis de l'école. À l'occasion de chaque anniversaire du foyer, une table était dressée dans le patio, sous l'olivier qui avait donné son nom à l'établissement. Il fallait dire que malgré la précarité financière de l'endroit, il y avait de la place.

- Bien sûr ! avait répondu Marc, en courant vers l'arbre.

En temps normal, les adultes l'auraient probablement interpellé (comme ils le font habituellement avec les petits cons qui veulent monter dans l'arbre), mais c'était son anniversaire, et ils ne voulaient pas gâcher son enthousiasme - d'autant plus que le petit Marc n'était pas chiant. L'un des responsables s'était tout de même levé au cas où un problème surviendrait.

- Regardez ! avait crié Marc qui s'était hissé sur une branche basse de l'arbre, un mètre au-dessus du sol. Je suis le plus grand !

Alors qu'il s'apprêtait à se mettre debout sur la branche, probablement pour essayer de continuer son ascension, l'un des surveillants lui somma de redescendre. Marc fit la moue, hésita un instant mais se résolut à obéir. Il n'était pas du genre à aller contre l'autorité. Cependant, Marc glissa. Il n'était pas très haut certes, mais la chute fut assez violente. Il était tombé face contre terre, le front contre la bordure du chemin pavé. Le jeune garçon ne pleura pas : il était inconscient.

Lorsqu'il s'était réveillé, les murs de sa chambre étaient devenus blancs, les rideaux s'étaient changés en stores électriques et son lit superposé s'était modernisé en une énorme machine sur laquelle était accroché quelques réservoirs à médicament. En fait, il n'était pas dans sa chambre : il était à l'hôpital. Marc était sous perfusion, un écran monitorait son pouls à sa droite. Le médecin qui s'était occupé de lui avait affirmé qu'il n'avait pas de lésion irréversible - et ce, malgré son crâne fragile d'enfant de huit ans.

- C'est à la fois une chance et un mauvais présage, avait avoué le docteur. S'il avait eu le crâne fissuré, on aurait tout de suite su où l'énergie du choc s'était dissipée. Le problème, c'est qu'il est intact. L'onde de choc s'est probablement propagée derrière.

Carole était assise sur une chaise et écoutait le médecin lui expliquer ce qu'ils avaient conclue.

- Quand va-t-il pouvoir sortir ? avait-elle demandé.

- On va lui faire passer quelques tests cognitifs basiques pour s'assurer qu'il n'a aucune séquelle. Si tout se passe bien, il devrait pouvoir sortir d'ici une ou deux heures.

Une heure plus tard, Marc sortait de l'hôpital. Le psychiatre sur place n'avait pas décelé de problème. Marc ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait : tout s'était enchaîné si vite ! Toute cette histoire d'hôpital lui était passée au-dessus de la tête (sans mauvais jeux de mots). De retour à l'orphelinat, environ dix heures après l'accident, l'un des enfants demanda à Marc comment était sa chambre à l'hôpital.

- Hein ? Quel hôpital ? avait répondu innocemment Marc, sans comprendre de quoi son camarde lui parlait.

C'est ainsi que débuta la nouvelle vie de Marc. Habituellement, l'amnésie antérograde est une maladie bien plus violente. Les souvenirs disparaisse en quelques minutes, heures tout au plus. Marc avait eu de la chance dans son malheur : il pouvait garder des souvenirs pendant plusieurs jours. C'est d'ailleurs pour ça que le psychiatre n'avait rien détecté.

L'enfant n'avait pas tout de suite compris ce que ça voulait dire, d'être amnésique. Il lui fallut quelques mois pour comprendre que quelque chose clochait dans sa vie. C'est à cette période qu'il commença à utiliser son pouvoir pour prendre des notes sur sa vie. Beaucoup de notes. Au début, c'était très brouillon, tellement qu'il finit par passer plus de temps à lire ses notes qu'à les écrire. Mais bien vite, il développa des techniques pour s'organiser : réduire la taille des infos et les grandir lorsqu'il en a besoin, les déplacer plus loin, faire des indexs qui répertorient où les infos se trouvent physiquement, etc.


Marc vécu de la sorte pendant encore dix ans. C'était vraiment bizarre, comme sensation : chaque jour, c'était comme se réveiller dans le corps d'un presque inconnu. Mais il s'était fait à sa nouvelle vie d'amnésique. Il arrivait tout de même à garder des amis. Peu, certes, mais suffisamment pour subvenir à ses besoins de contact social.

Il avait maintenant dix-huit ans. C'était la majorité. Il venait de passer le baccalauréat. À cause de son amnésie, il ne pouvait physiologiquement pas apprendre de nouvelles connaissances. Les points qu'il avait grattés lors de l'examen n'étaient globalement que ceux dont il avait pu noter les réponses avec son pouvoir. Et chercher la bonne info à chaque question était bien trop chronophage pour pouvoir atteindre la note maximale dans le temps impartie. Il était passé au rattrapage.

Maintenant, c'était le moment pour lui de quitter le foyer. Maintenant qu'il était majeur, ils ne pouvaient plus s'occuper de lui. Marc avait trouvé un appartement à Rennes et cela faisait déjà deux ans qu'il travaillait en tant que serveur dans un petit restaurant là-bas. C'était pour avoir un peu d'argent de poche. Il comptait continuer pour pouvoir financer ses études. Il voulait étudier l'Histoire à l'université.

Alors que le jeune adulte récupérait ses affaires pour les ranger dans une valise, ses camarades plus jeunes venaient lui dire au revoir. Certains avec quelques larmes, d'autre d'une manière simplement cordiale. En temps normal, il aurait probablement été nostalgique ; mais il n'avait aucun souvenir des au revoirs qu'il avait déjà vécu par le passé.

Pendant qu'il récupérait ses affaires, un objet particulier lui sauta aux yeux. Il se trouvait dans le tiroir de sa table de nuit. C'était une enveloppe, et elle avait déjà été ouverte par le passé. Marc ne se souvenait pas l'avoir reçue ; et pour cause : elle avait douze ans ! À genoux devant sa valise, le jeune homme ouvrit l'enveloppe une nouvelle fois et lu son contenu. À l'intérieur, deux morceaux de papier était rangés. Ils étaient intacts, exactement comme s'ils avaient été écrit la veille.

Le premier était un message de bienvenue. Il était signé "Twin", avec la date du 4 décembre 2004, 07:00. Aucun doute n'était possible, la lettre lui était bien destinée.

C'est ce jour-là : 1er septembre 2016, que la vie de Marc prit un tournant surprenant.