you, me, bed-- NO. {PV ~ Mon Fils chéri. ♥}

« Putain, Kat, tu fais chier. »
« Vocabulaire, typerys, on n'a pas élevé les cochons ensemble. »

Son sourire ? Arrogant. Sa voix ? Assurément lourde des quelques verres d'alcools qu'elle s'enfilait depuis le début de cette soirée mouvementée dans l'un des bars de sa toute nouvelle ville préférée. Katrina était connue pour son insolence et la teneur particulière de ses insultes, et en l'occurrence, avoir gagné un bière-pong totalement improvisé contre l'un de ses camarades de promotion donnait quelques nouvelles ampleurs à ses airs mesquins et à ses mimiques impertinentes.

« Tu veux quoi ? »
« Ton bombers, je m'en voudrais de t'extorquer de l'argent, allons. »

L'océan de ses yeux bleus lorgna indiscrètement la veste posée sur le dos du siège de son interlocuteur et elle s'enfonça plus confortablement dans le sien en dégageant ses épaules de quelques mèches colorées, dévoilant par la même un col roulé qui, s'il aurait été qualifié d'indécent sur quelques unes, relevait presque totalement d'une incitation à la débauche sur elle.

« Pourquoi foutre ? Tu passes plus de temps nue qu'habillée. »

La remarque provoqua une hilarité générale au sein du groupe de lourdingues torchés qui l'entouraient et elle écrasa brusquement son pied contre l'un des pieds du siège qui maintenait ce cher Ellis à hauteur de la table. La chute fut ridicule. La satisfaction, formidable.

« Pour la dernière fois, sombre enculé, je ne pose pas nue en cours d'art. Et si c'était un moyen totalement con de me faire passer pour une pétasse, tu seras ravi de savoir que je m'apparente beaucoup moins à un distributeur à MST que toi. »

Sa voix claqua presque autant que le vacarme de ses bottines sur le sol et, si la perspective de passer une seconde de plus en compagnie de ces crétins la fit grimacer, Katrina s'offrit néanmoins le temps d'arracher son du à son ancien propriétaire avant de s'éloigner en direction du bar. Les insultes qu'elle entendit résonner dans son dos se heurtèrent au mur de son indifférence sans la moindre chance de le fissurer et elle s'installa silencieusement au comptoir en balançant sa nouvelle acquisition devant elle, visiblement remontée.

Nouveau message à : Aeléctricité

Si je commets un délit de cassage de gueule, tu m'arrêtes ? On est d'accord que oui, hein ? Non parce que je voulais être sûre.

•••

Tu aurais les moyens de payer ma caution, non ? JE VAIS TUER CE MEC.

Et le gif qui s'invita brusquement au-dessus de sa tête semblait presque le hurler pour elle, lorsqu'elle enfonça son portable au fond de son sac à main, ses yeux fixant furieusement le pauvre barman qui, s'il semblait habitué à en voir de belles, ne s'attendait possiblement pas à ce qui se manifesta sous son nez.



« Un sex on the beach, s'il vous plaît. Et oui, l'image qui bouge au-dessus de ma tête est... »

Normale ?
Assurément. Aussi normale que le bug sidéral qui la fit brusquement arrêter de parler lorsqu'elle se tourna en direction des autres consommateurs du bar.

« … Normale. »

Faut-il réellement vous faire un dessin ? Attendez, ça peut s'arranger.

Lucifer has joined the fight.
Elle était face à Lucifer. Le sourire qui flottait sur ses lèvres et l'accent parfait qui traînait à la fin de ses phrases lui donnait presque envie d'oublier la bienséance au profit de certaines choses bien moins chastes, là. Maintenant. Et parce que la bonne foi se refusait à elle, Katrina préféra accuser son nouveau vis-à-vis du bourdonnement dans sa tête et de la vague chaleur qui remonta brusquement le long de ses joues. Parce qu'elle n'avait pas l'habitude d'aussi facilement perdre la face, Katrina préféra se dire qu'elle avait devant elle l'engeance d'un démon qui en avait assurément après ses principes et ses convictions. Et ça aurait pu marcher, si seulement il avait arrêté de parler.

« Voi Luoja... »

L'image au-dessus de sa tête disparut au profit d'un contenu un peu plus explicite quant à l'état de son esprit à l'heure actuelle et elle eut presque envie d'elle-même appliquer l'expérience, lorsque son cocktail arriva à sa portée. Indiscrète, assurément. Et si elle n'avait, pour sa part, que pu le sentir arriver, alors il aurait, lui, sûrement tout le loisir de constater de l'effet que sa voix et son sourire lui faisaient. L'intimité, c'est quoi au final...



« Les rumeurs sur la Finlandaise qui pose nue en cours d'arts plastiques m'auraient rattrapée ? » éluda-t-elle dans un rire bref en attrapant son portable lorsqu'elle le sentit vibrer furieusement, contre son ventre. « Est-ce que tu fais l'effort de mettre l'accent pour toutes les étrangères auxquelles tu parles ou c'est un traitement de faveur ? »

Non pas que l'idée me déplaise.
Et si elle mourait d'envie de l'approcher plus que de raison et de taire, enfin, celle qui lui brûlait la bouche, Katrina ne se contenta que d'un sourire en coin en déposant sa joue contre la coupe formée par la paume de sa main. Elle avait bu et ces boucles brunes lui donnaient envie de les ravager autant que le reste ; mais sa décence maintenait encore vaillamment les deux bouts de sa lucidité ensemble et elle pria les Dieux de sa patrie d'offrir la force nécessaire à ce petite guerrier pudique qui hurlait dans son esprit.

« Si tu parles de ma victoire au bière-pong... Elle était évidente dès le début de la partie. Il vise comme il embrasse à en croire ses précédentes conquêtes et elles font plus l'éloge de l'ennui morbide de leurs moments intimes que l'inverse. » Mauvaise foi ? À peine. « Entre nous, cette soirée se situait quelque part entre « ennuyeuse à en crever » et « je vais finir au poste de police », mais elle commence à prendre des allures de « ne regarde pas au-dessus de ma tête, par pitié, sinon je vais me ridiculiser. »

Parce que si tu savais comme j'ai déjà envie de te déshabiller.
Et s'il ne le savait pas encore alors... Grand bien lui en fasse désormais.

Putain de merde, tu me donnes tellement chaud que ça en devient connement indécent. Sur l'instant, Katrina ne sut réellement si elle préférait avoir le don de matérialiser ses pensées sous formes de gif ou de les matérialiser à haute voix tout court. L'un dans l'autre, le merdier était le même mais elle tenait tout particulièrement à garder certaines de ses dérives les plus impossibles à imager pour elle. Nul besoin d'être devin pour avoir une quelconque idée de tout ce qui lui remuait le ventre à l'heure actuelle – son don le faisait bien assez pour elle de toute manière – et quelle joie que de constater qu'il s'en amusait. Sans se moquer.

« Point de ridicule à aller vite en besogne, kauneus, même si tu prends le TGV. ... mais quitte à prendre un train, autant le faire bien, non ? »


Franchement, tu devrais la fermer. Ses lèvres ne lui donnaient que l'envie de les sentir tant contre son cou qu'à bien d'autres endroits follement incorrects et, sur l'instant, Katrina n'éprouva aucun mal à s'imaginer les frissons que cette voix serait capable de lui arracher, dans un contexte autrement plus... ardent. Elle en ronronna, presque, sous le sourire en coin qui prenait ses lèvres.

« Je n'ai pas besoin de prendre le train, j'ai ma voiture alors je choisis moi-même où elle m'emmène. »

Et concrètement, à l'heure actuelle, il n'y avait qu'une destination qu'elle crevait d'envie d'atteindre. J'avais promis de me calmer, pourtant... Rien d'étonnant à ce qu'elle y déroge, à n'en point douter, mais Katrina mettait toutefois un certain point d'honneur à ne pas trop souvent fréquenter des draps qu'elle s'empressait généralement de quitter au petit matin et la sublime trouvaille qui se redressa sous ses yeux ne l'aidait pas à se tenir à ses semblants de principe. Pour la première fois de sa vie, Katrina Mikaela Heikkinen avait fermé sa grande gueule et ne parvint qu'à bêtement suivre celui qui jouait tant avec ses hormones qu'avec ses nerfs. Tiens bon, petit guerrier. Je suis désolée d'avoir aussi faim, mais c'est forcément l'engeance de Satan si tu veux mon avis. Aucune réponse, évidemment, ce brave viking était trop occupé à combler un gouffre... qu'elle acheva d'étendre en jetant son bombers sur la table que sexy boy #1 avait choisi comme théâtre de leur jeu totalement indiscret de séduction. Elle n'allait pas s'envoyer en l'air dans un bar, non, mais elle ne comptait assurément pas le laisser partir sans avoir au moins empoché un numéro de téléphone et quelques baisers qu'elle rêvait de lui arracher.

« Si c'est un trône que tu m'offres... »

Qui était-elle pour se refuser à cette charmante place qu'il l'invitait – ou pas – à occuper ? N'avait-elle pas toujours tout traduit comme elle l'entendait, de toute manière ? Moulées dans un skinny stratégiquement déchiré à divers endroits de ses jambes, ses fesses trouvèrent naturellement leur place en biais sur les genoux du fils du roi de l'enfer et ce fut non sans un sourire bien plus prononcé que Katrina s'offrit le loisir de s'accouder contre son épaule. Invasive ? À peine.


« Tu ne m'aides pas à être raisonnable, ihme. Mais même ça... ce serait franchement juste pour donner l'air de respecter un tant soit peu les règles de bienséance. »

Celles qu'elle avait passées à la trappe dès l'instant même où elle l'avait vu ? Celles-là, ouais.