Une histoire [ft Al"]

Dans le train, Albert profita du temps mort pour faire un brin de toilette. Il n’avait pas bien eu le temps de le faire avant, et donc profita du confort de l’endroit pour se brosser les cheveux ainsi que les dents. C’était un petit luxe qu’il appréciait particulièrement, même si’l avait tendance à être malade dans cette partie du train. Une fois de retour à sa place, son frère de meute lui demanda pour ses parents. Il ne répondit pas tout de suite, le temps d’analyser ce qu’il ressentait. Oui, il lui manquait déjà, mais dans une famille de globetrotter, c’était une habitude, de se quitter pour mieux se retrouver.

- A bit. But I know we’ll be together sonner or later.

Ou avec les réseau sociaux c’était très facile de se retrouver, même si cela voulait dire s’appeler au beau milieu de la nuit, ou très tôt le matin. Souriant, il fut ceci dit un peu surpris d’apprendre qu’ils resteraient chez son frère de meute. Il s’était, parfois, laissé à imaginer la tête que pouvait avoir la maison familiale de l’espion, et il avait imaginer quelque chose un peu à la manière des men in black, avec un air de mafia. Un mélange tout à fait improbable. Mais il y avait autre chose : c’était de rencontrer le père de son ami. IL était convaincu que ça allait faire jaser sur tous les points. Mais c’était surtout la globalité : Matthieu avait rencontré ses parents, et maintenant il s’apprêtait à rencontrer les parents de Matthieu… ça ressemblait un peu à l’officialisation d’une relation, non ? Ça ne risque pas de poser des problèmes, plus tard ?
Mettant de côté ses inquiétudes, pour les digérer plus tard, il écouta ce qu’il allait dire. Puis sans qu’il ne parvienne à s’en empêcher, il eut un rictus moqueur :

- You told me the very same thing the first few times we met. Do you really think I’ll listen to you ?

L’emmerdeur dans toute sa splendeur. Après un instant, ceci dit il inclina du chef : il était bien conscient que ce n’était pas la même chose : rencontrer Matthieu c’était un peu comme rencontrer un mini-boss… La Bête savait parfaitement que le père allait être d’un autre niveau, l’assurance qui avait manqué à Matthieu lors de leur premières rencontres en moins. C’était… A la fois excitant, de se retrouver face à une telle figure d’autorité, et tout un challenge. Il était convaincu que s’il avait réussi à atteindre le fils, il parviendrait à atteindre le père.

- You have no idea what I ate while being à wolf. Me neither, but it won’t be as bad as that.

Souriant, il regarda a l’extérieur, avant de s’installer confortablement dans son siege. Puis, une autre question plus intime apparue dans la tête d’Albert. Alors il se redressa un brin, et secoua la tête avant de demander :

- What about your mother ?

Sujet sensible, son frère ne lui avait parlé que de son père jusqu'à présent, mais jamais de sa mère. Etait-elle absente, ou bien morte ? Etait-elle une figure sainte pour son compagnon, ou au contraire une figure pestiférée ? IL fallait qu’il sache avant de se retrouver face à elle, ou face au plat dans lequel il allait sauter à pied joint. C’était sur.

- Dangerous ?

Albert pencha la tête. Et autant, il comprenait très bien que le padre devait avoir quelques influences, voire effectivement des ennemis… mais pas envers lui, en vrai.

- Why would he be dangerous to me ? I’m his son’s friend, i'm no an ennemy of his, I’m litteraly no one aaaaaand… I mean, Do who I am suppose to be a threat ? To you ? Him ? The world ? Come on.

C’ets clair que niveau menace, Albert était de loin le moins menaçant. Plus ecnore avec la sacro sainte protection de Matthieu, il ne voyait pas bien ou était le danger. Plus encore, cela ne faisait que renforcer la confiance d’Albert, qu’il ne risquait rien, et que le père n’était qu’une version plus plus de son compagnon. Bah, à voir. Ce qui froissait cependant le male dominant, était en réalité d’en rencontrer un autre. Car s’il était chef de meute, il n’y avait aucun doute que l’homme qu’ils s’apprêtaient à rencontrer allait aussi être chef de meute. Et il n’était pas bien certain de pouvoir garder son calme. Bah, on verra bien, s’il utilise les même techniques que le fils pour le faire dégoupiller, ce ne sera pas bien difficile de rester calme.
La discussion tourna ensuite vers la mère de Matthieu. Ce n’était pas difficile, au vue de la réponse, de comprendre que sa mère biologique s’était tirée, et que sa belle mère ne lui insufflait que de l’antipathie. Et maintenant, c’était elle qui représentait le plus de danger. Après tous les femmes étaient plus insidieuses que les hommes, et si le padre n’attaquait que l’orgueil, la madre risquait de toucher les cordes sensibles. Bah. Là encore, Albert se convainquait qu’il se montait la tête : ils n’avaient aucune raison de le mettre à l’épreuve.
Un soupir plus tard, à cette idée, tout en sachant parfaitement qu’il n’allait pas y couper, Albert préféra changer de sujet :

- And are they aware about your power ? Is it possible de keep mine for you ? I don’t prefer the world to be aware.

Deja parce que c’était toujours une situation compliquée de parler de son pouvoir en detail, plus encore Albert ne savait jamais trop bien comment son vis-à-vis allait réagir d’apprendre qu’il y avait un prédateur en puissance dans une maison close… bientôt deux. Soudain, la bête se demanda sincèrement si c’était une bonne idée d’être venu dans un capitale pour élever un louveteau eu rang de loup sauvage…

Entendre Matthieu rire n’amena pas la réaction en Albert à laquelle il s’attendait. Effectivement entendre son compagnon rire était toujours un moment agréable, même si c’était pour se moquer de lui. Ça arrivait si peu souvent, que chacun des rires de son ami était une sorte de petit trésor. Mais là, son rire était grinçant, presque acide, et pour une fois, la Bête sentit l’impression d’avoir dis des conneries naitre au fond de son estomac. Puis, face à la réponse, il haussa les épaules : évidemment, qu’il était au courant. Tout le monde n’était pas aussi fâché avec son pouvoir que lui l’était. Et puis, faire du sérum de vérité était autrement moins dangereux qu’oublier les lois humaines et devenir un prédateur… Donc au final c’était normal, presque logique, que le padre soit au courant.
Puis, la discussion partit sur le fait que le padre n’était pas doté. Voilà quelque chose d’étonnant, Albert aurait juré que c’était lui qui lui avait donné son pouvoir. Rapidement les méninges de l’ancien professeur se mirent en route : il y avait une mère absente, disparue ou morte, et une héritage qui avait surement provoqué des conflits voire des tensions avec le padre. Il n’était pas difficile de comprendre que l’enfance de Matthieu n’avait pas dû être des plus joyeuses : d’un côté son père qui devait voir en son fils une partie de sa femme disparue ou morte, ou assassinée, et surtout une capacité que lui n’aura jamais. Et pour un chef influent, un tel pouvoir devrait être une aubaine. Et donc surement, aussi, que durant l’adolescence de Matthieu, ce dernier devait avoir été utilisé par son père. Ce qui ajouterait de la rengaine à tout ce que son frère de meute lui reprochait.
Même si Albert ne voyait pas bien la menace là dedans, il se faisait maintenant un nouveau portrait du chef de meute qu’ils allaient rencontrer. Même si ce n’était basé que sur des suppositions, cela restait tout de même quelque chose d’attendu. Finalement alors que Matthieu tentait une fois de plus de reculer l’échéance, le regard gris de son vis-à-vis tomba sur lui. C’était probablement la première fois qu’Albert tournait les yeux vers son compagnon pour l’analyser lui directement, l'air plus sérieux, moins allègre, plutôt que regarder alentours.

- How do you feel ?

Evidemment, le blandin savait très bien que son beta était complètement paniqué, et qu’il ne lui dirait pas. Ou, plutôt que paniqué, qu’il balisait énormément. Après tout il s’apprêtait à montrer à son ancien chef de meute qu’il avait changé d’allégeance, en plus de présenter physiquement le nouveau chef. Evidemment qu’il devait être complètement inconfortable dans ses chaussures. Et qui était Albert pour lui reprocher ? Et evidemment, dans les yeux de ce dernier, il cherchait tous les signes qui trahissait l’inconfort. Que ce soit un changement de position, une occlusion partielle du visage, se gratter, tout ces mouvements silencieux qui répondait à la question plutôt que des mots, soumis à la raison. La réponse ne comptait pas vraiment, ceci dit.

Evidemment, la réponse de Matthieu était tout sauf surprenante : à aucun moment Albert ne s’était attendu à ce que le brun lui confie ses sentiment, ceci dit sa réponse était tout à fait parlante : il se mettait à distance de la situation : il n’avait pas parlé de lui en je, il avait dis « quelqu’un ». Il n’avait pas parlé de lui, il n’avait énoncé qu’un fait. C’était parlant, dans le sens ou cette distance montrait bien qu’il ne gérait pas autant la situation qu’il le souhaitait, et que sa manière de contrôle était simplement de faire un pas après l’autre. Et cette « panique » silencieuse fut renforcée par le geste de réconfort qui n’échappa au blandin. Assimiler une situation après l’autre. C’était une méthode saine pour appréhender l’inconnu, ou, dans le cas de Matthieu, le peu familier. Et son chef de meute préféra ne pas insister dessus, comprenant ses appréhensions.
Finalement, il fallait répondre à la question, et mine de rien, malgré tout l’esprit de groupe de la bête, ils restaient encombrés par les bagages, et surtout repousser l’inévitable n’était pas le plus sain : plus vite ils rencontrerait le padre, plus vite Matthieu sera débarrassé de son stress. Donc le choix du polymorphe alla dans ce sens : faire les boutiques oui, mais pas tout de suite, rien que pour pouvoir poser les bagages.

Finalement en gare, Albert se redressa et s’étira longuement. Puis il tira sur ses vêtements frippés et roulés à cause du voyage, et bailla. C’était un moyen très animal s’éveiller son corps, mais au moins il posa un regard brillant de curiosité sur la gare dans laquelle ils venaient de débarquer. Prenant sa valise au pied, le plus vieux frisonna, et presque immédiatement alors que le vent s’infiltrait sous ses vêtements, mis un genou à terre. Silencieusement, consciencieusement, il fouilla dans son bagage pour en extirper un deuxième pull, et surtout un coupe vent. Il s’était attendu à ce qu’il fasse plus chaud, et ne s’était pas couvert en conséquence. Heureusement il n’eut aucun mal à récupérer tout ça, et refermer sa valise.
Maintenant de retour sur ses pieds, Albert réalisa clairement ce qu’il y avait autour de lui : du bruit, des gens, des odeurs, et très peu de verdure. Immédiatement tendu, peu habitué d’être dans une capitale, un grognement sourd s’échappa de ses dents serrées, tandis qu’il découvrait la grande gare. IL détestait les grandes villes… Mais tout en gardant le contrôle de son envie de sortir de la zone bondée, il tourna son regard clair vers son compagnon, et le suivit silencieusement jusqu'à la sortie de la gare. Là, déjà, c’était un peu plus respirable. Pas beaucoup plus de verdure, mais au moins, ils n’étaient plus oppressés par les murs ou un plafond de la gare.

- How are we suppose to go to your house ? How far is it ?

Eeeevideeemment. Eeeeeevidemment que dans une damnée capitale on ne pouvait pas simplement se balader à pied. Evidemment qu’il fallait prendre le damné métro, ou un taxi. Clairement, face à l’éventail de possibilité Albert laissa visuellement apparaitre sa blasitude. Pourquoi avait-il caressé l’idée de pouvoir y aller à pied ? Je veux dire, un chef de la pègre ne pourrait pas avoir une maison juste à côté de la gare et une autre à côté de l’aéroport ? Ça éviterait les bains de foule. Puis bon, pire idée qui était de s’enterrer dans un train souterrain. Et finalement c’est le jeune loup qui choisi pour eux, tournant son attention vers les taxis. Le suivant donc tranquillement, Albert laissa l’espion gérer tout ce petit truc, n’étant réellement actif qu’au moment de mettre les bagages dans le coffre.
Une fois les jeunes gens installés, Albert oublia complètement d’écouter le conducteurs, tournant son attention vers l’un des bus qui venait d’arriver. Ce bus en question était rempli à craqué jusqu’au toit de touristes. Et le loup eut l’impression de voir une fourmilière se vider, à mesure que les gens en sortaient. Comment en était-on arrivé au point de faire de tels bus ? Il nota du coin de l’oreille qu’on lui posait une question, et il tourna son nez vers le brun. Il n’avait rien écouté. Mais visiblement on attendait de lui qu’il réponde.

- Yeah, why not let’s do it.

Il n’avait rien écouté, et donc il ne savait pas à quelle question il répondait. Mais bon, après un instant, le véhicule se mit en route, et l’homme devant, après quelques œillades vers eux, se mit à répondre. Et évidemment maintenant qu’Albert était dans la voiture, un sourire de plus en plus grand et malicieux se dessina sur ses traits. C’était le sourire qu’il avait quand il allait faire une connerie. Et bien entendu, voyant que le conducteur essayait d’avoir des informations juste pour meublé, il eut toutes les informations qu’il voulait, le polymorphe racontant absolument n’importe quoi, et ce, jusqu'à ce que le conducteur, saoulé par le débit de parole du blandin, se taise, et les laisse profiter du voyage. Maintenant que le calme était revenu dans la voiture, Albert regarda Big Ben au loin, avant de penser à quelque chose :

- I need some reassurance: i’ll be able to get out of the house right ? Cause I still need to run and don’t count on me to run on a treadmill.

Ils n’avaient pas déjà eut cette discussion ? Cela disait quelque chose à Albert. Ceci dit, même s’ils comptait les enfermer et les empêcher de sortir, à moins d’empêcher un faucon pèlerin de s’échapper par le ciel, rien ne pourait empêcher le métamorphe de s’échapper de ces murailles. D’ailleurs, il laissait entendre cette pensée dans son regard…

père:

Mmmh… La nuit, ou par une fenêtre… Clairement, l’ambiance des deux maisons étaient à l’opposée l’une de l’autre : on était clairement très loin de la maison chaleureuse et aimante qu’ils venaient de quitter. Cela ressemblait plus à… Une forme de prison, ou bien un centre de rétention ? Avec des gardes armés de tranquilisants, et des chambres capitonées. Un frisson inquiet serpenta dans le dos d’Albert. Il n’aimait pas bien tout cela, mais bon. Après, s’il y avait des fenêtres ouvertes, cela voulait aussi dire qu’il y avait des toits, et donc un moyen d’entrer et sortir pour son équivalent à quatre patte aussi… Il l’espérait, ils étaient quand même au cœur d’une capitale. Fianelemnt il était bien content d’avoir pensé à prendre son collier, ceci dit.
La descente du taxi fut accueillie par une grande bouffée d’air de la part du blandin. S’étirant, il récupéra les valises et pendant que son comparse était occupé à payer la course en liquide, lui regarda les batiments. C’était des batiments sans un seul charme, construit par des entrepreneurs. Toutes les mêmes tailles, toutes les mêmes superficies, toutes les même dispositions. Et pourtant, derrière ces murs, il y avait le padre et tout son cartel. Impressionnant combien la normalité cachait tout un tas de chose, quand même. Maintenant que le taxi était parti, Matthieu se dirigea vers une sonnette et lui demanda de se préparer. Instinctivement devant cette mise en garde, Albert ferma les yeux, et s’empressa d’aller fermer les deux salles contenant les souvenirs de Merille, et de Matthieu. Il ne savait pas pourquoi il avait ce besoin, mais cela lui semblait nécessaire. Rouvrant les yeux alors que la porte basculait, il regarda le père, et regretta soudainement de ne pas avoir dix ou quinze ans de plus. Pas étonnant que le fils soit aussi beau, quand on voyait le padre.
Maintenant que la porte était ouverte Albert prit la peine de rester derrière Matthieu, par politesse. Pas complètement, évidemment, mais assez pour qu’il soit la première personne vue par l’homme, et surtout assez pour observer l’évolution de ses émotions. Puis d’un mouvement subtile, il lui effleura l’intérieur du poignet en relevant les yeux vers le padre :

- Hi. The name’s Albert. I’m a colleague of your son. Nice to meet you.

Ouais bon. La politesse disait de ne pas se presenter de but en blanc, mais il avait le sentiment que Matthieu en avait besoin. Puis au moins ça permettait d’éviter les moments chiants de présentation. Là, au moins, tout était poser : qui il était, son nom, et il savait aussi en utilisant le terme de « fils » qui l’homme était en face… en espérant que ce soit le père et pas le majordome…….