J'ai mes douleurs et mes craintes. Je ne sais pas si je sais bien les cacher ou non... Mais parfois, je ne maîtrise plus rien et ça, ça me tue à petit feu.
C'est insupportable. Tous ces regards braqués sur elle lui donnent l'impression d'être une bête de foire complètement déformée alors que leurs inquiétudes lui donnent mal à la tête. Comme si c'était possible de faire plus. Elle sent la chaleur monter en elle de l'intérieur avant de glisser sur sa peau. Son corps tremble. Il tremble de douleur et elle ne peut rien faire.
❝ Maman. Maman. Maman. ❞
Ça se répète encore et encore. Ça tourne en boucle dans sa tête. Aucune réponse. Elle peut y penser autant qu'elle veut, les yeux fatigués de l'une ne se posent pas sur elle. Les douces mains de l'autre ne viennent pas encadrer son visage. Pourtant, elle sent bien quelque chose se poser sur sa plaie, grimace de douleur comme si on venait de la frapper.
- Pas assez délicat hein ? Je suis désolé. Tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie. Et ce n'est pas une proposition. Hé ! Tu veux bien l'y accompagné, s'il te plaît ?
Elle relève enfin la tête vers le surveillant, se mord la lèvre inférieure. Elle ne veut pas y aller. Elle ne veut pas aller dans cet endroit qui la fait presque pleurer à chaque fois, l'odeur du désinfectant lui piquant les narines. Et puis ça fait mal. Ça fait vraiment mal quand on commence à soigner ses plaies. Elle veut juste retourner dans sa chambre. Elle y a bien droit vu l'heure tardive, non ?
Elle porte sa main à son visage, tenant le bout de tissu contre sa blessure. Aidée par l'une de ses camarades, elle se redresse et commence à marcher vers l'infirmerie sans émettre la moindre objection. De toute façon, elle n'a pas le choix. On ne lui laissera pas.
❝ Pourquoi ? Pourquoi tu n'es pas là ? ❞
Quelques minutes. C'est le temps nécessaire aux deux jeunes femmes pour atteindre l'infirmerie. Jae-Hwa se tourne vers l'autre étudiante, lui demande de la laisser, car elle saura très bien se débrouiller seule à partir d'ici. Peut-être que c'est de la fierté. Mais elle sait encore franchir une porte et parler.
À peine entrée qu'elle repère déjà l'un des infirmiers installé à son bureau, occupé à faire quelque chose sur son pc. Ce visage, elle le reconnaît. Elle ne connaît pas deux personnes comme lui.
- C'est encore moi.
Dit la jeune femme tout en s'avançant. Elle tient le tissu sur sa plaie, tremble de douleur (même si ça reste léger), a une marque de sang qui s'étend sur le côté de son visage jusqu'à son cou et en a même quelques gouttes sur sa chemise... Mais à part ça, tout a l'air normal.
- On m'a dit de venir ici. J'ai une égratignure.
Mais bien sûr, ça saute aux yeux vu son état que "ce n'est qu'une égratignure". :copyright: 2981 12289 0
Miké B. L. Dourgan
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Re: My bad (Ft. Miké B. L. Dourgan) Dim 2 Mai - 16:12
Ton pc portable était nickel et tu étais plus que content d'avoir pensé à le prendre avec toi. Les soirées à l'infirmerie étaient longues, ennuyeuses et t'empêchaient de te concentrer sur tes propres objectifs. Tes expériences prenaient du retard : tu n'étais pas sur l'île depuis longtemps et tu avais certaines difficultés à trouver tes marques. Il te manquait pas mal de choses que tu ne pouvais te procurer légalement et tu ne savais toujours pas où fouiner. Alors, t'avais assez honte de le dire, mais tu épluchais les sites internet à la recherche désespérée de réponses… Tu n'en avais pas envie mais tu poserais certainement quelques questions à Inno sur ce sujet quand tu en aurais l'occasion.
Tu soupiras longuement, feuilletant plusieurs sites douteux, quand tu entendis la porte s'ouvrir. Tu n'y fis pas tout de suite attention, les yeux rivées sur ton écran.
- C'est encore moi.
Un de tes sourcils s'arqua et tu soupiras dans un premier temps d'exaspération. Les jeunes, ils adoraient t'ennuyer pour n'importe quel petit bobo. Tu levas les yeux au ciel avant de poser ton regard sur la personne qui avait prononcé ces mots et tu ne fus qu'à moitié étonné de constater la présence de Jae-Hwa. Ton expression agacée changea en un rictus neutre. Tu te levas de ta chaise.
- On m'a dit de venir ici. J'ai une égratignure.
Tu la voyais trembler de douleur et ton premier réflexe fut de lui indiquer le fauteuil sur lequel tu auscultais pour qu'elle s'y assoie. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait et tu savais que le problème résidait plus dans la douleur qu'elle ressentait que dans la blessure en elle-même. Alors, quand elle fut assise, tu lui apportas un verre d'eau accompagné d'un anti-douleur.
- Tu connais la musique, Jae. Je veux bien te soigner mais t'es beaucoup trop sensible. Tu préfères l'anti-douleur ou une injection légère de morphine?
Tu outrepassais légèrement tes droits en lui proposant cette solution mais Jae était un cas particulier. Son dossier t'intéressait beaucoup étant donné les prouesses dont son corps faisait preuve. Bizarrement, les capacités de cette dernière te faisaient penser aux tiennes. Tu ne rechignais donc jamais à la soigner. Un sourire moqueur, froid, fit son apparition aux coins de tes lèvres. Attendant sa réponse, la fixant, tu étais légèrement posé contre ton bureau, les bras croisés.
- Tu m'expliques comment tu t'es fait ça?
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Re: My bad (Ft. Miké B. L. Dourgan) Lun 3 Mai - 11:52
My badFt. Miké B. L. Dourgan
J'ai mes douleurs et mes craintes. Je ne sais pas si je sais bien les cacher ou non... Mais parfois, je ne maîtrise plus rien et ça, ça me tue à petit feu.
M. Dourgan, ce n'est pas l'infirmier qu'elle voit le plus souvent. Ce n'est pas non plus le plus réactif de tous. Pas parce que son cerveau ne capte pas ce qui l'entoure mais parce qu'il est comme ça, parce que les gens ne sont pas sa préoccupation première. Jae-Hwa l'a très vite compris. Et pourtant, cette fille qui ne paie pas de mine parvient toujours à obtenir une petite réaction de sa part. Au moins une. Aussi minime soit-elle. La musique, Jae-Hwa la connaît : elle s'installe, il lui donne de quoi calmer la douleur puis il la soigne.
Assise sur le fauteuil qu'on lui avait indiqué, la démone prend le temps de réfléchir à la question de l'infirmerie qui est... Une très bonne question. Peut-être qu'elle pourrait s'en sortir avec un simple anti-douleur. Mais le temps que ça fasse effet. De la morphine, en revanche, c'est plus rapide et plus efficace. Mais techniquement, ce n'est pas autorisé. Et ça fait dormir plus longtemps aussi, plus profondément. Mais bon... L'habitude...
- Ça dépend pour combien de temps vous vous sentez capable de me supporter ?
Ou comment se débarrasser d'un choix. Avec le cachet, il devra attendre et faire davantage attention mais elle pourra retourner dans sa chambre juste après puis s'écrouler. Avec la morphine, c'est plutôt l'inverse.
- Un petit con dont le don a déconné. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Le hasard c'est de la merde.
Elle pousse un profond soupire.
- Bon ok, je l'ai peut-être cherché. Mais il n'avait qu'à fermer sa gueule quand je lui ai dis.
Elle a un langage très fleuri, oui. Mais elle s'en fiche, surtout en présence de M. Dourgan justement. Elle enlève sa chemise afin de rester en débardeur. Déjà parce qu'elle est assez tachée mais aussi parce que mademoiselle a chaud. Et quand elle a chaud, elle est difficile.
- C'est grave ? Je ne peux pas vraiment le dire pour des raisons évidentes.
Re: My bad (Ft. Miké B. L. Dourgan) Dim 16 Mai - 13:21
- Ça dépend pour combien de temps vous vous sentez capable de me supporter ?
Tu répondis immédiatement.
- Zéro seconde. Mais j'ai pas le choix.
Tu choisis automatiquement la morphine. Tu ne saurais pas la soigner si elle bougeait sans cesse et tu n'avais pas envie de te battre avec elle pour qu'elle accepte que tu désinfectes sa blessure. Tu allas chercher sous ton bureau une ampoule de morphine et une seringue.
- Un petit con dont le don a déconné. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Le hasard c'est de la merde.
Tu étais derrière ton bureau, tu ne l'avais pas devant toi mais tu savais percevoir sans soucis qu'elle te mentait. Elle ne venait jamais ici par hasard. Tu fouillais toujours dans tes affaires quand la vérité sortit enfin de sa bouche.
- Bon ok, je l'ai peut-être cherché. Mais il n'avait qu'à fermer sa gueule quand je lui ai dis.
Bingo. Tu te relevas de ton bureau avec les choses que tu cherchais. Tu avais sur ton bureau le désinfectant que tu pris également dans tes mains en t'approchant de ta patiente favorite. Elle avait retiré son débardeur, ce qui démontrait qu'elle était de bonne foi pour les soins qui allaient lui être administrés.
- C'est grave ? Je ne peux pas vraiment le dire pour des raisons évidentes.
Tu soupiras avant de répondre. Tu sortis une aiguille stérilisée pour la poser sur la seringue.
- Ah oui, très grave. Je pense à l'amputation, là. C'est très courant qu'on ampute les gens pour une égratignure sur la joue.
Tu introduis l'aiguille dans l'ampoule de morphine pour en prendre un peu. Tu pris le désinfectant pour en asperger sur l'épaule de Jae.
- Tu seras pas stone, juste un peu détendue et la douleur diminuera. Prête?
Tu attendis son accord pour lui administrer la piqure. Quand celle-ci fut faite, tu pus désinfecter la plaie sur sa joue pour mieux la distinguer. Tu fis une moue ennuyée. La plaie était tout de même profonde et promettait un ou deux points de suture. Tu soupiras avant d'expliquer la situation à Jae.
- Bon, le petit bobo a besoin d'un peu plus de soin. Je vais chercher de l'aiguille et du fil. Putain, j'ai bien fait de te donner de la morphine, ça promet de te faire assez mal, ça.
Tu te levas pour aller chercher le matériel.
Tu sais, tu devrais faire plus attention et te calmer. Parce que, déjà, ça me fait chier de soigner le moindre petit bobo que tu te fais mais aussi parce que ta résistance à la douleur est nulle. Psychologiquement, c'est pas dingue. T'as déjà pensé à faire de la méditation ou de ces trucs stupides qu'on voit dans les livres de développement personnel?
Tu retournas près d'elle avec l'aiguille et le fil. Tu mis instinctivement des gants sur tes mains. Un sourire prit place sur tes lèvres: on pouvait apercevoir tes dents si particulières.
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