« Bayard, chevalier sans soeur et sans reproches » • Felix Wagner

Dispersé, il a du mal à se concentrer ▬ Grosse tendance à la procrastination ▬  Franc ▬ Taquin ▬ Séducteur ▬ À l'écoute ▬ Joueur ▬ Délicat ▬ Peut se montrer très froid et distant selon ses humeurs ▬ Idiot de nature ▬ Élégant ▬ Détendu ▬ Loyal ▬ Beau parleur ▬ Modérément curieux ▬ Ouvert ▬ Romantique ▬ Désordonné ▬ Passionné pour tout ce qui touche à la mode ▬ Jovial ▬ Pigeon-phobique ▬ Sportif ▬ Fêtard ▬ Dynamique ▬ Ironique ▬ Sensible ▬ Rancunier ▬ Intuitif ▬ Malicieux ▬ Sociable ▬ Observateur ▬ Pétillant ▬ Fabuleux ▬ Impulsif ▬ A du mal à trouver sa place par moments ▬ Rebelle ▬ Sanguin ▬ Fantaisiste ▬ Susceptible ▬ Vivant ▬ Réfléchi en dépit des apparences et de ses résultats scolaires ▬ Spontané ▬ Pensif ▬ Honnête

Felix n'est pas vraiment le genre de personne que vous pourriez qualifier d'intelligente dans le cadre scolaire, ni dans ses raisonnements et connaissances, ni dans son organisation, ni dans sa manière d'agir. Il aura tendance à n'assimiler les informations qu'on lui donne qu'à moitié car il ne les écoute que d'une oreille, et en conséquence de cela de les déformer lorsqu'il doit les restituer. Seuls quelques rares disciplines pour lesquelles il manifeste un minimum d'intérêt font exception à cette règle, mais pour tout dire cela ne change pas grand chose, car face à lui-même, il ne trouvera pas la motivation de travailler à l'extérieur des cours. Ainsi, même si par miracle il avait tout écouté d'un cours, finira-t-il par oublier par parcelles celui-ci et retomber dans la médiocrité...

À partir de là, il est effectivement facile d'arriver à le juger un peu trop rapidement. Certes, Felix est quelqu'un que l'on qualifierait de cancre invétéré, mais c'est avant tout une personne empathique et au grand cœur. Une fois qu'il vous a trouvé et s'il vous apprécie réellement, il ne vous lâche plus que vous restera loyal. Il est même plutôt doué pour donner des conseils, voyez-vous. Et même s'il n'accordait pas plus d'importance que ça à votre personne, il restera jovial et amical à votre encontre, avec un penchant farceur dont l'humour est à vrai dire tout à fait discutable. Surtout pour vous, mesdemoiselles. La seule contrepartie à tout cela sont ses sautes d'humeurs infortunes qui n'ont pas vraiment de raisons rationnelles d'être, et sa rancune monotone si jamais vous avez eu le malheur de faire une action le contrariant fortement.

Autre point opposé à son déficit de connaissances et culturel, Felix est passionné par le mannequinat et la mode. Non, la théorie n'est toujours pas son fort, mais la pratique l'est. C'est là qu'il a pu apprendre à être lui-même en se retrouvant face au papier, face à la foule, à rester concentré de longues heures à dessiner de nouveaux vêtements, à rentrer dans son rôle de mannequin. Il se plonge dans ces activités "au feeling", sans se prendre la tête mais en même temps ne laisse rien au hasard, en gérant tout cela de manière consciencieuse. Et c'est peut-être bien, au final, ce qui le sauve dans la vie active.

Ironie du sort, Felix s'est découvert une phobie des pigeons au fur et à mesure qu'il grandissait. Cela peut paraître inoffensif, mais en réalité cette peur lui cause bien des problèmes dans ses activités professionnelles. Avez vous idée du nombre de ces volatiles terrifiants que l'on peut trouver en Europe, sans mentionner Paris, là ou Felix participe à beaucoup de défilés de mode ? Non, vous ne voulez vraiment pas savoir. Quoique. 80 000 rien qu'à Paris. Ne me remerciez pas, c'est tout naturel. Il essaie au mieux dissimuler cette phobie, étant le premier à la trouver ridicule et honteuse. On ne peut cependant pas dire que ce soit une tâche facile.

1987, année des „750 Jahre Berlin“, « 750 ans de Berlin ». La ville est toujours séparée par le mur. Margaret Wagner est en attente depuis sept mois, et depuis un mois maintenant elle est allongée sur un lit d'hôpital, avec ce jour-là son mari Heinrich Wagner assis sur un tabouret en métal qui lui rend visite après avoir fini sa journée de travail. Nous sommes en février, le jour où a lieu un concert dans le cadre de cet anniversaire à l'église Gethsemanekirche de Berlin-Est à Prenzlauer Berg, en présence du maire de Berlin-Est Erhard Krack et du maire de Berlin-Ouest Eberhard Diepgen. À l'occasion, Margaret raconte encore une fois les souvenirs qu'elle a de son évasion de la RDA en 1969 avec ses parents par un tunnel et l'aide de leurs pouvoirs alors qu'elle était âgée de huit ans. Heinrich, lui, est né en RFA, de deux ans l'aîné de Margaret, mais ne possède aucun pouvoir. Toujours fasciné par cette histoire, il l'écoute avec attention, encore une fois. Mais Margaret ne pourra cette fois-ci pas terminer son histoire, elle a malheureusement des contractions prématurées et les infirmières s'empressent de l'emmener afin de lui administrer des agents tocolytiques.

Deux mois plus tard, sans plus de complications, il est finalement là, finalement arrivé. Le petit Felix, Leo de second prénom en l'honneur de son grand-père paternel mort lors de la seconde Guerre Mondiale, est beau bébé de 3kg, qui rend très fiers sa mère et son père. Seule sa grand-mère paternelle lui rendra visite à sa naissance, ses deux autres grand-parents étant restés en RDA. On leur trouvera une similarité dans leurs yeux, ces même regards profonds et sombres qui se noient ensemble alors qu'ils se confondent pour la première fois et pour le reste des fois à venir.

À l'âge de deux ans, perché sur les épaules de son père et vêtu d'un une pièce en polaire bleu ainsi que d'un ciré jaune, Felix eut plus ou moins conscience d'assister à la chute du mur de Berlin. Les yeux grands ouverts et se mordillant un doigt, il avait désigné un pan de mur au sol et ajouté avec le début de vocabulaire qu'il pouvait avoir : „Kaputt.“. La famille entière put enfin être réunie, et les parents de Margaret vinrent vivre dans le même immeuble que le couple et leur petit-fils en Berlin Ouest. La même année, Margaret tomba de nouveau enceinte. Trois mois et demi plus tard, il s'avéra qu'il allait s'agir d'une fille. Un mois après avoir appris le sexe de l'enfant à venir, ce dernier fut perdu lors d'une fausse-couche. Margaret avait de nouveau eu des contractions prématurées, mais cette fois-ci étant chez elle n'avait pu que récupérer dans sa salle de bain un fœtus encore palpitant, vivant, dans ses mains, dans toute la détresse du monde.

Ce fut trois ans plus tard que Felix reçut sa lettre, tout comme sa mère l'avait reçue en 1974 avant lui, l'année où l'île Corail s'ouvrit au monde. Elle avait cependant choisit de rester à RFA avec son mari qui n'aurait pu la suivre, et refusa catégoriquement de laisser son fils partir seul si jeune là-bas, ce qui était compréhensible. Traumatisée par la perte de son deuxième enfant, elle avait développé un caractère encore plus surprotecteur envers son fils unique. Heinrich refusait lui aussi de le laisser partir, souhaitant vivre avec son fils et de pouvoir être là pour le soutenir alors qu'il était en pleine croissance, en tant que tout père aimant qu'il était. Felix eut donc la chance de grandir entouré d'une famille aimante : sa mère, son père, et ses trois grand-parents. Toujours était-il que la première manifestation du pouvoir du Felix du haut de ses cinq jeunes années se traduisit par une disparation de l'appartement de la famille pendant quelques trois heures, largement suffisantes pour que Margaret se rende compte de la disparition de son fils unique qui n'aurait pas du être capable de sortir de leur domicile, la porte d'entrée étant fermée à clé. Cependant, ses vêtements du jour étaient empilés au milieu de sa chambre. La jeune mère avait finit par le retrouver fesses à l'air dans la cuisine, l'appelant de toutes ses forces en criant à quel point il était affamé.

À partir de ce moment là, les disparitions de quelques heures de Felix se firent de plus en plus fréquentes, celui-ci utilisant sa projection d'esprit comme outil de jeu. Sa mère et son père ne s'en inquiétaient plus vraiment, mais lui avaient fait promettre de ne jamais activer son pouvoir en dehors de l'appartement, afin d'éviter qu'il ne dévoile ses pouvoirs au grand jour. Et également d'éviter de les influencer avec des idées le plus possible. Le jeune Felix ne l'utilisa donc pas à l'école pour jouer des tours à ses camarades - non, pas encore - et fut plutôt sage alors qu'il était à l'école primaire, bien que ses parents avaient remarqué au fil des années que leur fils n'allait certainement pas faire partie de la future élite intellectuelle de ce monde. Mais alors, loin de là. Il avait beau se tenir du mieux qu'il pouvait en cours, il semblait être incapable de rester concentré et finissait toujours distrait par le moindre élément perturbateur. Au final, en rentrant des cours, il était bien dans l'impossibilité de dire ce qu'il était censé avoir appris. Les lacunes étaient donc là, s'accumulaient, et persistaient.

Concerné par le retard scolaire si rapidement accumulé par leur fils, Margaret et Heinrich prirent finalement la décision de l'envoyer à Corail malgré le fait qu'ils avaient jusque là refusé de le laisser partir. C'était pour le bien de son avenir, ils se résolurent donc à accepter cette séparation temporaire, Felix pouvant revenir les voir lors des vacances scolaires. Ils pensaient que permettre à Felix de s'épanouir dans un environnement où il pourrait exploiter son pouvoir au maximum de ses capacités pourrait peut-être l'aider à se défouler, à ne plus se sentir restreint et ainsi améliorer sa concentration en cours, et accessoirement ses résultats. Aussi, ils avaient bien évidemment entendu parlé de la classe Étoile, mais espéraient secrètement que leur fils n'ait pas à en faire partie, sachant très bien que si jamais il était invité à y entrer, ce ne serait pas car il ferait partie des meilleurs élèves de son âge. D'un autre côté, ils savaient bien que si jamais cela se produisait, cela ne pourrait que lui être bénéfique.

Ainsi, ce ne fut pas en 1992 que Felix rejoignit l'Académie de Mérille, mais 1998 lors de sa onzième année pour son entrée au collège. Avec sans grande surprise générale, dans la sixième Étoile. Il s'était magnifiquement planté au concours d'entrée, en répondant avec les vagues souvenirs de cours qu'il avait et ses déductions personnelles. C'est de cette manière que pour l'épreuve d'histoire sur l'Égypte Antique Felix écrit des choses telles que : « Les Égyptiens transformaient les morts en momies pour les garder vivants. » et « Les anciens Égyptiens portaient des slips faits avec des bandelettes. ».

Malgré le fait d'avoir intégré cette classe d'élites qui l'aidaient dans son apprentissage et le fait d'être désormais capable d'utiliser son pouvoir à peu près comme bon lui semblait, le jeune garçon ne voyait pas sa concentration s'améliorer, et encore moins ses résultats ou même sa maîtrise du dit pouvoir. C'était ainsi, il était juste mauvais, que voulez-vous. Il finit pas redoubler sa troisième, ayant raté son brevet des collèges sans doutes parce qu'il avait voulu prouver qu'un triangle était équilatéral non pas en utilisant un théorème mais avec son équerre, et se retrouva à partir de là en terrain inconnu. Il avait en effet à cause de cela changé de camarades de classe, se retrouvant avec les élèves de la classe Étoile d'un an plus jeunes que lui. Ce fut en réalité sans doutes ce qui le sauva, en lui permettant de trouver de nouveaux tuteurs qui lui firent miraculeusement passer chaque année scolaire et chaque diplôme de justesse.

À son arrivée au lycée, pas grand chose à signaler outre le fait qu'il avait déjà dû causer deux ou trois crises cardiaques féminines en apparaissant par complète erreur devant elles nu comme un vers. Il avait acquis à cause de cela une réputation de pervers mais réussissait tout de même à avoir pas mal de succès avec la gente féminine, et jouait en parallèle un rôle de garçon populaire et drôle avec ses camarades masculins. En outre, alors qu'il arrivait à la fin de sa seconde et qu'il n'avait en réalité aucun projet d'avenir à ce moment là, il eut finalement une révélation assez soudaine. Lui qui avait commencé à aimer faire attention à son apparence au collège, à passer des après-midi à essayer des ensemble de vêtements dans sa chambre ou dans des magasins sans toujours acheter, qui appréciait regarder des défilés de mode à la télévision, il eut l'idée de lui-même chercher à faire des castings afin de devenir mannequin. Non, il ne s'était pas fait aborder pas un agent dans la rue le flattant sur son apparence, pour une fois dans sa vie, Felix s'était donné à fond dans quelque chose et avait lui-même accomplit cette chose sans l'aide de personne. Les premiers castings n'avaient pas forcément été les plus simples, il restait un amateur, un débutant, et ses mensurations n'étaient pas tout à fait bonnes bien qu'il soit assez grand pour son âge. Aussi Felix avait-il commencé à s'exercer quotidiennement pour rester en forme et obtenir ces fameuses mensurations. À la fin de sa terminale, il réussit à obtenir son premier photoshoot, et rentrait l'année d'après en formation de Mannequinat afin d'obtenir à partir de là une formation professionnelle, en même temps qu'il faisait des études de Philosophie en tant que plan B. Enfin, c'était la version officielle de la chose, mais Felix avait également choisi de faire ces études car il avait également espoir de finir par trouver un domaine qui réussirait à le motiver autant que le mannequinat. Car une carrière dans la mannequinat est loin d'être éternelle. Alors, faisant taper la mine de son stylo contre la table nerveusement, il cocha la case Philosophie sur le papier d'orientation.

Felix enchaîna les études après sa licence en mannequinat bien qu'il soit devenu de métier mannequin à ce moment là et qu'il soit toujours en train d'étudier la Philosophie. Il déménagea également finalement de l'internat de l'Académie, pouvant se payer un appartement, et continua comme il l'avait fait toute sa vie de rendre visite ses parents dès qu'il le pouvait, sa mère faisant elle aussi de temps en temps le voyage. Il commença alors des études d'Histoire avec Philologie et Russe en disciplines associées. Malheureusement, après avoir là encore finit toutes ces études, rien ne l'avait jamais autant motivé que la mode, et il avait donc passé ses examens comme toujours de justesse. Au final, il avait des connaissances faibles mais variées si l'on pouvait dire. Et au moins le russe lui était-il toujours utile dans sa carrière dans le mannequinat. Felix finit donc par commencer en 2014 des études de stylisme qui s'imposaient comme la solution finale. Il avait toujours eu des doutes ses sa capacité à créer des vêtements, ce qui était une compétence bien différente que de porter ces vêtements, et n'avait pas vraiment osé se lancer dans ce domaine. Il s'avéra qu'avoir eu peur de se lancer plus tôt dans ces études et d'avoir fait plein de détours avaient été une "erreur", car Felix se trouva extrêmement talentueux dans ce domaine également. Ses cornets de croquis se remplissaient de merveilleuses créations et de projets, et il obtenait pour la deuxième fois de sa vie d'excellents résultats après ses études de mannequinat.

Le 3 septembre 2015, Felix entamait sa seconde année de stylisme, marchant vers une vie d'adulte un peu plus certaine et assurée jour après jour.