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Ammaruq || Break out from society

Ammaruq Ishadon
E.T. - Biologie & physique quantiques
Ammaruq Ishadon
Messages : 1055
Points : 1002
Date d'inscription : 28/05/2019
Avatar : Connor Kenway - Assassin's Creed
Pouvoir : Nature's Master
Localisation : Entouré de végétation diverse et variée.
Ammaruq || Break out from society Jeu 14 Nov - 23:55

( Nikipoq Qimmiq ) Ammaruq Ishadon
▬ âge : 30 ans.
▬ date de naissance : 21 mars 1986.
▬ nationalité : Française.

▬ classe : //
▬ études : As fait des études de physique et biologie quantiques, un CAPES et deux agrég’ la même année. Tu as ton HdR et es actuellement en train d’écrire ta deuxième thèse – en biologie quantique.
▬ métier : Enseignant-chercheur. Donnes aussi des conférences au laboratoire de recherches en biologie et physique quantiques ( affectueusement nommé BPQ, PQ ou Barbecue – à prononcer à l’anglaise – pour les intimes ), en plus de faire des colloques avec eux. Tu t’es aussi attribué le rôle de jardinier et de garde-forestier de manière informelle.
▬ date de réception de la lettre : 21 septembre 1989.

particularités

► Tu es régulièrement pris pour un lycéen par les nouveaux à cause de tes 171 centimètres, de ta corpulence svelte et androgyne et des traits enfantins de ton visage.
► Ta musculature n'est prise au sérieux que par ceux qui ont tenté de blesser ta famille.
► Ta voix est rauque, au débit faible mais est la seule à témoigner de l’étendue de douceur infinie que tu es.
► Ton dos est pris par un tatouage d’ourse polaire ( côté droit du dos, en bas, au premier plan ) dormant à l’ombre d’un conifère ( milieu du dos, deuxième plan ), un petit homme blotti contre elle, cinq oursons jouant un peu plus loin ( gauche, du bas vers le milieu du dos, deuxième à troisième plan ), le tout sous le regard paisible de la lune où un « Nanoq » est écrit en tout petit, au détour la mer de la tranquillité ( en haut à gauche, premier plan ).
► Ton corps réserve d’autres surprises mais faut-il encore les voir pour le savoir…

► Tu as deux lacets de cuir rouge que tu attaches à deux de tes mèches avant.
► Tu as un collier ( lacet de cuir frais ) dont le pendentif est un magnifique loup sculpté dans une défense de morse.
► Ta manière de t’habiller ( et de prendre soin de ton corps ) est dans la tradition des Nanoquin, peuple qui t’a accueilli et élevé.
► Tu as une odeur rappelant le jasmin, un mélange d’iris bleue et blanche, et de rose très subtil.
► Tu as toujours un gant ou une mitaine à la main droite.

Nature’s Master

Oh, c’est très simple. La terre sous toutes ses formes ( boue, rocs et sable compris ) et la végétation. Tu les maîtrises, tout simplement. Tu les crées, les manipules, tu peux même en tirer des informations. Savoir que telle empreinte a foulé telle route en terre ( tellement utile de nos jours… ). Que telle personne a touché telle feuille en se déplaçant. Techniquement, c’est ladite terre ou ladite feuille qui te le dira ( et seulement si tu lui demandes, et encore faut-il qu’elles daignent donner la réponse à la question que tu as posée mais bref ). Tu peux demander à un petit morceau d’écorce de se coller à vous pour vous pister. Tu peux faire tout ça. Tu peux même devenir toi-même terre, boue, roc, sable. Ou n’importe quel élément de la végétation. Tu peux devenir tout ça, ça veut pas dire que tu le feras. Simple non ? Évidemment que c’est simple. Suivant.

Ah, vous voulez des inconvénients… Je voulais faire ça court mais soit. Phase deux. Ton endurance à ta spécialité fait que tu n’as aucun soucis pour ce qui est de la création. Non, tu ne peux pas créer une montagne de roc de 3957 mètres d’altitude, un peu de réalisme ventrebleu. Bref, tu te sers généralement de mots pour appuyer tes créations parce que c’est moins épuisant et plus expéditif. Pour certaines créations simples, penser les mots suffit. Cela dit, niveau manipulation… il n’y a que la terre, le sable ( et la boue dans une certaine mesure ) qui ne te posent ( presque ) aucun problème. Pour les rocs, tu ne peux rien faire si tu n’as pas leur autorisation et tu as appris à cordialement détester leur caractère de râleurs insupportables. Du coup, tu te contentes d’en créer et de modifier tes créations, c’est plus simple et largement moins épuisant pour tes nerfs et ton équilibre psychique. Pour ce qui est de la végétation, là… ça dépend. C’est un peu au bonheur la chance, ou la malchance plutôt. Bref. Un inconvénient plus concret, outre la fatigue qui n’est même pas à citer vu que c’est une évidence ? Tout ce que tu peux créer, manipuler… attention roulement de tambour pour suspens insoutenable… ça te parle. C’est génial ? Hoho…  Mangez une salade de légumes qui vous crie dessus, préparez une ratatouille hurlant de désespoir… marchez juste, en fait, ou mangez sur une table en bois. Vous allez vite comprendre où est le problème – et de taille – et les migraines affreuses que tu t’es tapées, que tu tapes toujours mais moins souvent ( ou, plus exactement, tu t’es suffisamment habitué à tes migraines pour ne t’en rendre compte que lorsqu’elles sont plus fortes que d’habitude… ce qui est clairement pas mieux ).

Enfin, généralement la végétation ne t’agace pas trop ( en omettant le cas par cas ) ( le premier qui t’offre une rose se prendra le vent le plus mémorable de toute sa vie ) et est même plutôt conciliante avec toi. Les rocs, là… C’est d’ailleurs pour ça que tu ne te cales que contre des gros… cailloux. Pas des rocs de terre compacts qui vont déverser leurs nerfs sur toi. Insupportables. Et le bois qui se plaint tout le temps, nom d’un ours sourd et muet… Ah mais on s’étonne que tu sois aussi sauvage mais ce n’est étonnant que pour vous…

► Petit détail n°1 : Te provoquer dans un désert de sable ou en pleine forêt est clairement une très mauvaise idée. La végétation et le sable sont tes meilleures affinités.
► Petit détail n°2 : Tu ne peux pas passer une seule journée loin de la terre et de la végétation sans avoir à en souffrir les conséquences. Tu es naturellement attiré par elle et tu leur parles tous les jours, même si vous n’avez pas besoin de mots pour vous comprendre.
► Petit détail n°3 : Tu as une empathie végétale très prononcée. Et si vous ne voyez pas l’inconvénient, il suffit juste de t’emmener face à un arbre injustement coupé/déraciné. Tu vas péter un câble et le soigner, te fichant totalement du prix que tu paieras. Idem avec la terre, d’ailleurs.
► Petit détail n°4 : L’énergie que tu dépenses avec ton don se recharge avec ton alimentation et le soleil. C’est un détail à double tranchant, à la fois inconvénient et avantage.
► Petit détail n°5 : S’il n’y a pas plus d’avantages, il y en revanche une foule d’inconvénients que je ne vais pas prendre le temps de lister. Et le premier en tête de liste est ton caractère, talonné de très près par ta philosophie de vie puis ton histoire.


Ton physique

Tu étais roulé en boule contre Kishi, dormant paisiblement avec ta famille, une épaisse couverture de fourrure vous protégeant du froid. Un léger mouvement parvint à tes sens et te réveilla instantanément. Tu clignas des paupières pour voir Nayati trottiner et assister au départ de Bly. Tu ouvris alors tes yeux vairons, te calas mieux contre Kishi et tu n'osas pas plus bouger ; tu sentais Adsila dormir sur tes pieds et tu ne voulais pas perturber le sommeil du petit. Nayati s'assit, poussa un petit aboiement quasiment inaudible mais rauque et tourna sa lourde tête vers toi jusqu'à ce que tu fermasses les yeux, non sans esquisser un sourire de tes lèvres fines mais harmonieusement remplies. Tu passas une main dans les doux poils immaculés de Kohana qui s'étalait sur toute la joyeuse famille sans aucun scrupule et enfonças ton visage dans le pelage de Kishi. Comme toujours, dès que tu te réveillais, impossible de te rendormir...

Précautionneusement, tu soulevas Adsila et la blottit contre toi avant de l'installer confortablement contre Kishi, puis tu déplaças une patte de Kohana pour pouvoir te sortir de là sans réveiller la famille et sans faire trop de bruits. Tout le monde avait un sommeil plutôt léger dans les parages. Sitôt sans couverture, tu enfilas ton pantalon de fourrure, puis tes alersiik, ensuite tes ilupirquk et enfin tes kamiik. Tu remarquas que tes jambes avaient encore un peu grandi mais, pourtant, tu rentrais toujours très bien dans tes vêtements. Tu avais de la chance là-dessus, ta corpulence svelte mais musclée facilitait les talents de couturière de Anaana. Tu te levas en enfilant un haut de fourrure et tu allas t'asseoir à côté de Nayati après avoir réanimé le foyer. Tu brossas machinalement ta courte et soyeuse chevelure d'un brun profond, aux quelques reflets violets et rougeâtres, en les induisant d'un onguent comme Anaana te l'avait appris.

Aquene se leva silencieusement ( même si elle ne pouvait pas masquer le doux bruissement de la couverture ), s'extirpa de l'amas-de-chaleur-dormant sans bruits et avec le moins de mouvements possibles et, une fois à votre hauteur, elle entreprit de se toiletter méticuleusement. Tu levas ton regard vairon vers le soleil levant et tu calas ta tête contre une des puissantes épaules de Nayati qui accueillit ton geste d'un petit jappement aussi discret que joyeux. Tu souris, puis tu te levas et te dirigeas vers la bassine d'eau. Tu te penchas au-dessus, observant ton iris droit couleur noisette et ton iris gauche d'une étonnante couleur vert émeraude. Les nuances de couleur changeaient selon la luminosité mais tu avais là les nuances que tu préférais. Tu t'aspergeas le visage d'eau.

Une nouvelle journée commençait.

ton caractère

Après avoir fait ta toilette, tu regardas en souriant Adsila extirper un morceau de viande du recoin de la petite réserve et commencer à le dévorer en laissant sa patte dessus, faisant ainsi grogner sa mère, Aquene. Kohana dormait toujours d'un sommeil de morse et la voir avec une patte sur ses yeux te fit sourire. Tu finis par détacher les yeux des scènes matinales de la maisonnée pour te plonger dans la contemplation du ciel.

On t'a toujours décrit comme étant quelqu'un de très inhabituel et, surtout, de sauvage. Pas dans le sens péjoratif du terme, non, dans le sens premier. Tu préfères largement la compagnie des animaux, en particulier de ta famille, que des êtres humains et tu n'aimes pas du tout les excès de bruit. Tu n'aimes pas non plus les excès de monde. Tu ne te laisses pas facilement approcher par les autres êtres humains, que tu peux rejeter d'un grognement ou d'un coup de main ( ou de pied ) ( ou de genou… ), alors qu'il te suffit d'un regard et quelques autres gestes pour tisser un lien profond avec les autres animaux. En fait, ton côté sauvage permet d'aborder les autres traits de ta personnalité.

Tu n'es pas méfiant, ni prudent, tu es simplement observateur et réaliste. Vous vous souvenez, tu ne te laisses pas approcher par n'importe qui et tu peux rejeter violemment la présence de quelqu'un ? La raison est toute simple : c'est parce que, bien souvent, il faut t'apprivoiser et faire preuve de patience avant que tu ailles vers autrui de toi-même. En soi tu n'es pas cruel non plus, ni insensible, tu es simplement d'une simplicité émotionnelle qui est telle que tu ne comprends pas la complexité des sentiments d'autrui. La déception, par exemple, comme tant d'autres émotions et de sentiments, est quelque chose qui t'est étranger et que tu ne comprends pas, malgré tous tes efforts. L'avantage de tout cela est que tu t'exprimes avec une honnêteté aussi pure que limpide ; on peut dire que tu es quelqu'un de pur au vu de la pureté des émotions ou sentiments que tu peux ressentir. L'inconvénient, c'est qu'en plus de ne pas comprendre certains émotions et sentiments, tu as un côté assez naïf, ou plus exactement un côté très innocent, très... pur en fait. Un autre inconvénient, c'est que tu vis l'entièreté de ce que tu ressens ; quand tu es énervé, tu as tendance à réagir violemment, ce qui n'est pas foncièrement une bonne chose pour autrui. L’avantage c’est que, pour t’énerver, il faut le pouvoir, le vouloir et le chercher. Tu as une sévère dent contre ce que Anaana nommait « injustice » et que, toi, tu appelles « lâcheté ».

Tu es d'ailleurs quelqu'un de loyal, dans tous les sens du terme. Tu es fidèle et tu as su développer ton sens de l'honneur grâce aux faibles mais intenses apparitions de Byl dans ta vie, à Yenene ( que tu as toujours appelée Anaana, soit « maman » ou « mère » ), à Fenrir et à ta famille. Autant pour tout ce qui est social(/sociétal ) tu as de nombreux ours polaires de retard, autant dans d'autres domaines, tu es en avance. L'un compense l'autre... Enfin, quoiqu'il en soit, tu n'es pas doué avec les mots, ah ça non. En revanche, au niveau de la gestuelle et des différents tons de voix, du visage… de tout ce qui concerne le langage non-verbal, tu te montres redoutablement perspicace. En parlant de ça, tu es quelqu'un de calme de nature. La compagnie des chiens t'a appris à être posé tout en sachant exprimer honnêtement et simplement les ressentis, émotions et sentiments qui te traversent. Cela étant, sourire n'est pas du tout dans tes habitudes, bien que cela t'arrive quand tu es en compagnie de ta famille. Et de la même façon, tu es quelqu'un de profondément silencieux. Tu préfères t'exprimer par le langage du corps plutôt que par le langage tout court. C'est d'ailleurs peut-être en partie pour ça que tu es si affectueux ; tu le montres de divers moyens, d’un léger effleurement du regard à une étreinte douce en passant par l'offre d'un bouquet de fleurs, et tu es quelqu'un de très tactile. Cela peut gêner mais c'est généralement ton innocence pure en montrant ton affection à quelqu'un qui annihile cette gêne.

Avec la compagnie de Anaana, et en voyant les sourires que faisaient naître le simple fait d'aider, de vrais et beaux sourires ainsi que d'un beau partage pendant l'acte d'aider, tu t'es mis toi aussi à aider, à ton échelle et avec tes moyens, mais tu t'y es mis avec autant de sérieux que de soin. Tu es ainsi devenu un homme serviable, aidant ton prochain avec beaucoup de bonne volonté. Tu sais tout de même dire « non » quand tu ne peux aider quelqu'un ( inutile qu'il perde son temps à te demander alors que tu ne peux pas dans l'immédiat et/ou que tu n'as pas les connaissances nécessaires pour aider ) et tu essaies de rediriger ledit quelqu'un vers la personne la plus compétente qui soit à tes yeux, si tu en connais une. Quelque chose qu'il serait bon de développer, c'est une de tes attitudes qui est jugée froide, cruelle, insensible, alors qu'en fait tu dis juste une phrase simple avec des mots simples, sans aucune conscience des sous-entendus ou du caractère péjoratif ( et/ou mélioratif ) de certains mots. Tu ne te considères pas comme froid, cruel ou insensible, comme dit plus haut c'est simplement qu'en plus de dire les choses aussi simplement que tu les ressens, tu utilises les mots au premier degré.

Et autant vous dire que l'humour ou l'ironie ou toute la clique... ce n'est pas en allant vers toi que vous allez les trouver. Tu sais très bien les détecter mais tu ne les utilises pas.

Il était une fois la vie

Chapitre Premier : Premiers pas dans la vie


La première fleur à éclore, ce matin-là, fut accompagnée de rires et de larmes de joie. Un deuxième rayon de soleil illumina la maisonnée, après cet hiver rude, et ce deuxième rayon de soleil... c'était toi. Tu avais bel et bien émis quelques hurlements lors de ta naissance, l'air qui rentrait dans tes petits poumons était glacial comparé au dioxygène que tu recevais dans le ventre de ta mère. Pourtant, après ces quelques hurlements et quelques gazouillements, ta bouche se ferma et tu ne dis plus rien. Tu te blottissais dans les bras de ta mère et, à part pour manger, tu limitais au maximum tes mouvements. Les Anciens, nommés Angakk, crurent d'abord à une maladie, une déficience, et prièrent Nanoq pour que toi et d'autres nouveaux-nés de Nunavut, votre village, arrivent à passer le seuil des quatre ans et ainsi pouvoir vivre. En quelques mois, les seuls gestes que tu esquissais étaient ceux pour manger, aller dans les bras de ta mère ou tenir un des doigts puissants de ton père. Pour un nouveau-né, tu pouvais parfois mettre beaucoup de force dans le geste de tenir le doigt de ton père entre tes petites mains ou quand tu tapotais le cou de ta mère pour pouvoir se lover dans ses bras. Cela faisait beaucoup sourire tes parents et avait rassuré ta famille et les Anciens ; tu allais bien, tu n'aimais simplement pas trop bouger et tu n'émettais que très rarement des sons.

Ta voix, très peu utilisée, était donc douce, très basse, ce qui te valut le surnom de Nikipoq après un an de vie, soit « celui qui a une voix faible » ou « celui qui parle peu ». Tu grandis donc, bercé par les pas et les mots de ta mère, vivant soit dans son ample capuche, soit dans ses bras, soit dans ceux de ton père. Parfois, tu montrais vigoureusement du bras quelque chose qui attirait ton attention, ponctuant parfois ton geste d’une brève exclamation émerveillée, et tu pouvais rester fixé dessus des heures durant. Une fois, c'était une chienne faisant la toilette de son petit qui avait absorbé toute ton attention et cela avait fait sourire ton père. À deux ans, un Angakk avait voulu te prendre dans ses bras et tu avais tapé dans les mains qu'il tendait vers toi. Vu ta force, l'Angakk avait souri ; ça ne lui avait pas fait mal. Il retenta plus franchement mais tu t'accrochas aussi fermement que tu le pus à la capuche de ta mère, les larmes aux yeux. C'était ta première expérience des larmes. L'Angakk t'avait alors reposé dans la capuche de ta mère avec douceur en t'embrassant le front pour s'excuser et tu avais caressé ses mains en retour.

Tu grandissais, limitant toujours autant tes mouvements et encore plus l'utilisation de ta voix. À trois ans, lorsque tes pieds rencontrèrent le sol, la première chose que tu fis fut de te mettre à quatre pattes et d'aller te blottir contre Asha, une chienne qui était à quelques pas de toi. Puis, après ça, tu regardas ta mère puis ton père... sur leurs deux pieds... et tu essayas de faire pareil, t'agrippant à Asha pour t'équilibrer. Tu fis un pas vers ta mère, puis un deuxième, plus lent, puis un troisième, assuré mais lent, et tu mis ainsi quelques minutes avant de t'écraser sur les jambes de ta mère, accroupie, qui t'attendait en souriant. Tu répétas l'opération pour aller dans les bras de ton père, où tu t'endormis. Ce furent tes premiers pas. Ton oncle vivait avec vous mais, étant chasseur, il s'absentait souvent et pendant des périodes de temps indéterminées, parfois longues, parfois très longues, parfois brèves.

***

Vers tes trois ans et demi, quand tu sus te toiletter tout seul et marcher à peu près convenablement... tes parents disparurent. Tu ne te rappelles plus le pourquoi du comment, ce dont tu te rappelles, en revanche, c'est le sourire sincèrement navré de tes parents et leurs derniers mots ; « je t’aime, mon trésor ». La disparition de tes parents t'avait plongé dans un mutisme sans pareil et c'est ton oncle, Byl, qui s'occupa de toi quand il était là et qui arriva à te sortir de ta profonde introversion en plusieurs années.Tu étais habitué à ses longues absences et, pendant ce temps, tu restais avec les chiens qu'avaient laissé ton père derrière lui. Ils s'occupaient de toi plus que tu ne t'occupais d'eux. Cela valait aussi pour les courtes mais intenses apparitions d'un grand et gros loup blanc, Fenrir, avec qui tu t'es depuis toujours senti à l'aise et qui avait largement contribué à te sortir de ton mutisme avec Byl.

Certains Nanoquins passaient te voir, ne serait-ce pour te donner à manger et s'occuper de la maisonnée, mais tu t'obstinais à rester contre Asha et à ne t'approcher que si elle en faisait de même. Tu allais jouer dehors avec ta famille, les chiens et chiennes que ton père avait dressé mais qui étaient trop vieux ( ou trop jeunes ) pour accompagner les chasseurs, sous l'oeil vigilant d'Asha qui prenait parfois ta capuche entre ses crocs pour que tu te tiennes tranquille. Ta famille avait toujours témoigné d'une rare et profonde humanité à ton égard, ce que les Nanoquins considéraient comme étant un don de Nanoq et qui était en réalité un cadeau de ton père - c'est Fenrir qui te l'a dit. Tu n'avais pas réagi à cette information, te contentant de toujours être dans les pattes d'Asha - ou de Fenrir quand il était là.

Un été, celui de tes huit ans, alors que tu étais allongé contre la terre douce et l'herbe qui s'asséchait, Byl s'accroupit à tes côtés.

- ... Tu vas bien ?
- Oui.
- Tu es sûr ?
- Oui. Pourquoi cette question ?
- J'ai parfois peur que tu manques de quelque chose, Qimmiq, ou que tu ne vas pas bien mais préfères ne rien dire.
- Ta peur est stupide. Ma famille est là, vous êtes là et toi tu fais de ton mieux. J'ai aucune raison d'aller mal.
- Tu en es sûr ?


Tu émis un petit grognement contrarié, qui transforma tout ton visage en une expression agacée. Évidemment que tu en étais sûr, tu ne l'aurais pas affirmé par deux fois sinon. Logique. Tu te forças tout de même à répondre vu que la réponse semblait importante pour ton oncle.

- Oui.

Tu n'aimais pas parler, ça n'avait pas changé. Byl caressa tes cheveux et embrassa ton front et tu te redressas pour te blottir dans ses bras. Le lendemain, Byl repartit pour les courtes expéditions de chasse de l'été. Tu n'eus plus jamais une telle conversation avec lui, ce qui te fait sourire quand tu y repenses.

***

Tu grandissais et, rapidement, tu devins inséparable avec quatre membres particuliers de ta famille, ceux que maintenant tu appelles « Qimmikkut », soit « ta famille » ( littéralement « famille de Qimmiq » ). Il s'agissait de Nayati, Kishi, Kohana et Aquene, jeunes chiots de moins d'un an quand, toi, tu devais en avoir douze. Tu restais avec eux, limitant les interactions avec les autres membres de Nunavut, avec tout être humain en fait, et tu ne te laissais approcher que par Byl et Chenoa ( qui s'était occupée de toi depuis la disparition de tes parents, de toi et de ta famille ) et tu n'allais que vers eux, quand tu en avais envie, ce qui revenait à pas très souvent.

Fenrir était la seule exception à cette règle. Bien qu'il soit humain, il venait toujours à toi sous son apparence lupine. Tu l'as toujours considéré comme ton frère, les liens de sang n'interférant absolument pas dans ton choix. Sauf qu'il n'était pas souvent à tes côtés, il avait bien à faire dans le monde bien que tu ne comprenais ses arguments que lorsqu'il te disait qu'il travaillait à faire de sa passion son métier. Tu te contentais alors de hocher la tête, blotti contre son flanc ou retournant jouer avec ta famille sous son regard protecteur. Il partait après une ou deux journées, une semaine maximum, sans se retourner. Il ne t'avait jamais demandé de l'accompagner et, de toutes façons, tu aurais refusé. Tu étais bien avec ta famille et tu n'avais pas le temps de t'occuper des humains ; Asha était très vieille et avait besoin de toi. Tu grognais dès que quelqu'un esquissait des gestes pour s'approcher d'elle, en fronçant les sourcils, prêt à sauter à la gorge de quiconque dépassant une limite spatiale indéfinie.

Évidemment, Asha finit par s'éteindre. C'était à l'approche de l'hiver. Tu avais pris Asha dans tes bras, tu avais froncé les sourcils sous l'effort ( elle faisait son poids ! ) et tu avais été aidé par d'autres vieux chiens de la famille qui la tiraient par les pattes arrière. Les Nanoquins avaient froncé les sourcils en te voyant, un bon matin, amener Asha en pleine toundra alors que les températures se faisaient de plus en plus fraîches. Un adulte avait voulu t'accompagner mais tu lui avais grogné dessus. Byl étant parti en chasse, il ne pouvait pas t'accompagner - et tu lui aurais de toutes façons défendu de le faire. Continuant ta marche, lentement pour ménager tes jambes durant la descente de Nunavut, tu aperçus Chenoa qui te suivait de loin, à une distance raisonnable. Tu ne dis rien. S'il fallait ça pour rassurer tout le monde, soit. Tu ne comprenais pas pourquoi ils voulaient se rassurer ni de quoi ils voulaient se rassurer mais tant pis. Quelques heures plus tard, tu atteignis la toundra. Il te fallut quelques heures supplémentaires pour aller dans une petite clairière au milieu des conifères.

Tu voulais ramasser quelques branches et autres bouts de bois pour faire un bûcher funéraire mais, dès le premier tas, les chiens qui t'accompagnaient émirent de brefs hurlements de désaccord. Alors, tu te contentas de pousser Asha contre le plus beau des conifères que tu voyais puis tu t'accroupis face à sa tête. Tu ne pleurais pas mais ton visage était en deuil. Tu lui embrassas le front puis tu grattas légèrement sa tête, entre ses oreilles, avec un doux sourire avant de te lever et de reculer de quelques pas. Les autres se contentèrent de toucher son museau du leur puis vous aviez fait sens inverse ensemble. L'après-midi était bien entamée quand tu rentras chez toi et Chenoa, qui vous avait devancé de quelques dizaines de minutes, avait préparé un ragoût. Quand ce fut prêt, elle t'en servit un bol et donna de la viande aux vieux chiens qui t'avaient accompagné - les autres avaient déjà mangé. Tu mangeais ton bol lentement, te demandant si Asha courait aux côtés de tes parents. Ton visage se fit attristé. Sans rien dire, sans doute par respect, Chenoa se retira.

Tu la remercias le lendemain, après avoir créé une fleur en bois que tu mis un bon moment à réaliser dans ta tête. Tu offris ton oeuvre à Chenoa, gage de remerciement pour la veille et pour tout ce qu’elle faisait pour toi, et tu repartis avec Nayati, Kishi, Kohana et Aquene jouer dans la banquise.

Chapitre Deuxième : Premiers pas vers Anaana et la chasse.


Ta famille était en âge pour accompagner les chasseurs et quand tu les vis s'approcher de ta famille, avec l’intention de prendre des membres de ton Qimmikkut pour les accompagner... tout se passa alors très vite. Toutes les fois où ils essayèrent, tu grognais et tu n'hésitais pas à frapper pour les éloigner, ou au moins les tenir à distance. Toi comme ta famille. Seule Aquene restait en retrait, couchée sur le sol, les oreilles plaquées à l'arrière de son crâne en guise d'avertissement. Nayati et toi étiez les plus violents. Au bout de la troisième tentative, tu venais d'avoir douze ans, tu mordis sans scrupules un adulte à sang et tu ne desserras pas ta prise tant qu'il essayait toujours d'approcher ta famille. Tu la raffermis, même, t'accrochant de tout ton corps au bras de l'adulte que tu mordais sauvagement à la main. Tu lui fis même craquer quelques tendons au vu de la violence de ta morsure et, malgré les gestes à la fois doux mais fermes de l'adulte pour t'écarter, tu ne bougeais pas et te contentais de serrer encore plus. Ce fut l'incident qui te donna définitivement le surnom, et la réputation, de « sauvage de Nunavut ». Les adultes s'éloignèrent et, quand tu estimas que la distance était raisonnable, tu lâchas l'adulte et tu rejoignis ta famille avec du sang coulant de tes lèvres et gouttant de ton menton.

Un adulte essaya de s'approcher de toi, d’un seul pas, craignant que tu sois blessé. Nayati bondit, sauvage, et faillit lui tordre violemment la jambe de ses crocs. L'adulte avait vivement reculé de plusieurs mètres et se retrouva avec un chien qui lui hurla dessus jusqu'à ce que le groupe soit loin. Ils n'insistèrent pas, conscients de ton passé et de l'importance que tu accordais à ta famille - Byl le leur avait raconté une fois -, et n'essayèrent plus de t'arracher à ta famille. Quelques heures plus tard, tu étais allé voir l'adulte que tu avais mordu et tu lui fourras un mélange d'herbes médicinales dans une fiole avec des bandages dans les bras. Tu repartis sans rien dire de plus, sans voir que l’adulte te lançait un regard attendri. Le soir même, tu découvris l'arc de ton père et, sans un mot, tu le montras à Byl. Il sourit et t'expliqua alors à quoi cela servait. Tu passas le mois qui suivit à apprendre les bases du tir à l'arc à ses côtés puis, quand il repartit pour une courte expédition de chasse, il te proposa de venir avec eux. Tu allas vers ta famille, leur caressant la tête, puis tu t'habillas des vêtements que t'indiqua Byl - il avait préalablement demandé à une couturière de Nunavut de les faire - puis tu sortis de la maison, suivi de ta famille. Quand tu te mêlas au groupe de chasseur, Nayati te prit la cheville entre les crocs ( sans douleur ), simple geste pour te demander de rester.

Tu te baissas, lui caressas la tête et enlevas ta cheville de ses crocs. Les autres membres de ta famille s'étaient assis. Finalement, Nayati t'accompagna, au grand désarroi des chasseurs. Après la scène que vous leur aviez fait, autant dire qu'ils ne comprirent pas tout de suite... et toi non plus. Tu ne comprenais pas comment ils pouvaient faire pour ne pas comprendre que le passé c'est le passé, pas le présent. Enfin... vu que tu n'aimais et n'aimes toujours pas te casser la tête, tu décidas finalement que tu t'en fichais et qu'ils t'expliqueraient s'ils le jugeaient nécessaire. Tu les suivis donc, accompagné de Nayati. La chasse ne dura que trois jours. Tu avais abattu un renne de trois flèches, un renne qui t'avait bien fait peiner au vu de ses gestes aussi brusques qu'imprévisibles. Les conseils bien avisés de Byl ( et d'un autre chasseur, Kova si tu te rappelais bien ) t'aidèrent beaucoup. Nayati veillait à secouer sauvagement le cou des animaux que tu avais abattus, vérifiant ainsi qu'ils étaient bien morts, mais il ne s'éloignait jamais de toi et dressait instinctivement les oreilles sur sa tête au moindre bruit inconnu. Ces trois jours de chasse t'avaient bien plu mais avaient endolori tes muscles, que tu n'avais pas l'habitude d'utiliser de cette façon. Tu avais soigneusement veillé à récupérer tes flèches, et les nettoyer comme les adultes le faisaient. Byl posa une puissante main sur ton épaule, signe qu'il fallait rentrer, dès que tu eus terminé.

Tu traînais toi-même ton renne, aidé par Nayati qui portait en plus un cortège d’oiseaux que tu avais tués, attachés les uns aux autres  sur son dos, et personne n'essaya de t'aider. Ce constat te ravit même si la raison était qu'ils étaient tous chargés. Lorsque tu rentras à Nunavut, Kohana, Aquene et Kishi vous ( toi et Nayati ) attendaient au pied de la petite montagne où la ville était construite. Ta famille t'aida à transporter le renne jusqu'aux réserves de la ville, s’occupèrent d’autres poids morts à ta demande silencieuse, et tu reçus un peu d'argent pour ta chasse. Tu regardas les pièces en penchant la tête de côté, demandant silencieusement pourquoi on te payait, et le geste d'Aquene qui te poussa en direction de l'adulte qui te tendit ces pièces te fit prendre lesdites pièces. Tu savais ce qu'était l'argent mais c'était la première fois qu'on t'en donnait à toi, personnellement, pour te... payer d'une chasse. Tu avais alors souri, aussi légèrement que fugacement.

- Merci.

***

Après avoir mangé, t'être désaltéré et toiletté, tu étais sorti jouer avec ta famille pour les retrouver. Tu n'aimais pas te séparer d'eux et tu te demandas dans un coin de ta tête s'ils accepteraient que tu partes pour de courtes expéditions de chasse. Peut-être que Kohana se résoudrait à partir avec vous, qui sait ? Alors que tu courais avec eux et faisais des galipettes avec Kishi, le sourire aux lèvres, tu te mis à grogner brusquement. Quelqu'un approchait... avec un chien. Aquene s'assit et te retint par ta capuche, aussi tu te décidas à te blottir contre elle. Le chien s'approcha du reste de ta famille, prudemment, et fut accepté en quelques minutes. Il s'approcha d'Aquene, qui l'accepta, puis de toi. Tu tendis ta main et attendis sa réaction, qui fut de la mordiller sans douleur entre ses crocs puis de te lécher le visage. Tu lui caressas alors la tête et... tu te retrouvas brusquement en hauteur, dans les bras de la dame qui s'était approchée. Dans ses bras et sur ses cuisses vu qu'elle s'était accroupie. Tu clignas des yeux et t'apprêtais à la repousser brusquement mais Aquene, qui avait vu ton geste s'esquisser, grogna. Avec une moue contrariée et les bras ballants, tu restas dans les bras de la dame. Tu ne savais pas pourquoi elle était venue vers toi et ça te perturbait. Au bout de quelques minutes dans ses bras, tu fus bercé par les souvenirs que tu avais de ta propre mère. Très peu nombreux. Sans même t'en rendre compte, tu avais pris également la dame dans tes bras et tu t'étais blotti contre elle.

Quand tu t'en rendis compte, cela étant, tu la repoussas - dans les faits tu t'éjectas plus de ses bras que tu ne la repoussas physiquement - et... une fois tes souvenirs envolés... tu lui jetas un regard sceptique. À elle puis à la main qu'elle te tendit. Son sourire était si tendre et son regard si... maternel ( bien que ce mot, pour désigner son regard, ne te fût venu que bien des mois plus tard )... que tu lui pris la main et tu la laissas te guider, accompagné de ta famille qui s'arrêta devant la porte d'entrée de la maison de la dame. Nayati émit un petit jappement inquiet et tu regardas autour de toi, découvrant cette nouvelle maison, à la fois familière et étrangère. Aquene finit par entrer et se poster derrière toi. La dame te lava, t'apprit par la même occasion quelques astuces pour tes cheveux, te nourrit et, en voyant ton regard curieux sur comment elle faisait la cuisine, elle espaça ses gestes de manière à ce que tu pusses les retenir. Elle prit tes mesures, elle te cousit des vêtements et tu finis par les faire toi-même sous son oeil attentif ( et ton froncement de sourcils vu le nombre de fois où elle arrêta ton geste pour éviter que tu ne te transperçasses le doigt avec l'aiguille ) et ses conseils aussi doux que fermes. Tu repartis de là le soir, après le repas, pour retourner chez toi et poser les vêtements et les différents onguents qu'elle t'avait donné. Tu te blottis contre Kishi pour dormir, Aquene servant d'oreiller à Kohana qui s'étalait sur tout le monde et Nayati te servant de bouillotte-pour-les-pieds. Tu savais que Chenoa avait déposé une couverture sur vous tous même si tu ne le sentais pas. Le lendemain matin, tu t'habillas de tes nouveaux vêtements et, tes différentes tenues sous le bras, tu te dirigeas vers chez la dame de la veille.

Tu attendis au seuil de la maison, sans rien dire. Kohana finit par émettre un petit hurlement, contrariée d'être ainsi ignorée, et toi, en voyant la dame t’ouvrir, tu lui montras toutes les tenues que tu devais refaire ou reprendre ( celles d'hiver, tes deux tenues de chasse, les différentes chaussures, bottes et chausses que tu portes... la totale ) et la dame rit. Tu ne compris pas pourquoi et, une fois n'est pas coutume, tu verbalisas ton incompréhension.

- Pourquoi ris-tu, Anaana ?

***

Désormais, Yenene ( que tu as toujours appelée Anaana, soit « maman » ou « mère » ) faisait partie des personnes vers qui tu vas naturellement, avec Kova, son mari, et Unalaak, leur chien. Les Nanoquins avaient souri en voyant qu'il n'a fallu que quelques minutes à Yenene pour t'apprivoiser et qu'une seule journée pour que tu t'attachasses à elle, bien que personne ne s'en étonna au vu du caractère de Anaana. Tu venais souvent jouer avec Unalaak, que tu considérais et considères toujours comme ton frère... mais pas comme un membre de ta famille. Unalaak est gentil, en tous cas. Ton caractère s'adoucit avec le temps grâce à Anaana, grâce à Fenrir aussi, bien qu'il restait toujours aussi sauvage et rude à certains égards. Au printemps, en été et en automne, tu partais chasser avec Kova et Byl lorsque les expéditions étaient brèves et qu'elles ne duraient pas plus d'une semaine. Une fois, l'expédition avait duré treize jours et les gens du village t'avaient raconté que, au bout de sept, Kishi et Aquene étaient partis à votre ( toi, Nayati et Kohana ) rencontre, raison pour laquelle tu les retrouvas deux jours plus tard. Le retour s'était fait sans encombres mais, depuis cela, tu ne partais que pour des chasses de maximum sept jours. Tu ne tenais et ne tiens toujours pas à inquiéter inutilement ta famille.

Anaana t'a appris à coudre toi-même tes vêtements, même si tu lui montres toujours ton travail terminé et que tu écoutes attentivement les conseils qu'elle te donne pour bien entretenir tes vêtements et surtout les fourrures qui nécessitent un soin particulier. Ton aptitude à l'arc a augmenté depuis que Kova et Byl t'ont donné moult conseils et, même si les chasseurs aguerris n'ont rien à t'envier, ils t'ont avoué que tu étais d'une grande aide pour les oiseaux et aussi pour affaiblir les grosses bêtes, plus dures à tuer au couteau ou à la lance. Tous t’apprirent énormément de choses et affinèrent les connaissances que tu avais déjà, ce qui n’avait jamais changé depuis ta naissance en fait. Ils s'étonnèrent même de tes connaissances en botanique, que tu peaufinais aux côtés de Fenrir avec une soif de connaissances qui faisaient souvent rire ton frère. Les Nanoquins t'avaient tous encouragés dans cette voie.

Chapitre Troisième : De la Cérémonie de Passage à l'Âge Adulte à l‘Exil.


Au contact d'Anaana, et au vu de tes connaissances ( théoriques et pratiques ) qui s'amélioraient grâce à elle, Byl, Kova et Fenrir, tu étais devenu beaucoup plus serviable et étonnamment plus secret. Tu parlais toujours aussi peu, ce qui rendait ta voix rauque, étrangement douce et, surtout, très basse. La plupart te surnommaient Nikipoq même si certains t'appelaient « le sauvage de Nunavut » ou « sauvage » tout court ; d'autres encore te surnommaient « Qimmiq ». Tu rencontras plus de gens, tu t'étais montré curieux pour les habilités de tout le monde même si tu ne demandais à personne de t'apprendre leur métier ou leurs connaissances. Tu te baladais ( et te balades ) toujours avec un petit carnet où tu répertoriais le talent ou l'expertise dans un domaine de toutes les personnes que tu croisais ( avec leur consentement, pour la plupart ) ( ... ou la moitié de leur consentement selon le point de vue ), petit carnet que tu rangeais dans une des poches de ton pantalon en peau. C'est une poche que tu avais faite toi-même, sous l'oeil très attentif de Anaana et ses conseils bienveillants.

Quelques années plus tard, le village se réunit pour la Cérémonie de Passage à l'Âge Adulte de tous ceux qui avaient quatorze ans, comme toi. Une Angakk te donna le nom d'Ammaruq, qui signifie « loup gris », au vu de ton comportement souvent bien similaire au loup gris, très sauvage, mais surtout au vu de ton totem. Si tu étais connu comme étant « le sauvage de Nunavut », tu étais tout aussi connu pour ton honnêteté et nul être te connaissant ( soit Byl, Chenoa, Kova, Fenrir et Yenene ) ne remettaient en question ta loyauté... ni ton comportement parfois cruel et insensible, même si de ton point de vue tu n'étais ni cruel ni insensible. Cependant, vu qu'il s'agissait d'une Cérémonie importante, tu ne dis rien. Peut-être étais-tu cruel et insensible après tout, tu ne t'étais jamais posé la question de toutes façons. Tu reçus donc ton totem, le loup, ainsi qu'un lacet de cuir brun pour l'accrocher autour de ton cou. Une fois le totem, fait avec la défense d'un morse, contre ta peau, tu t'étais levé pour aller ajouter une bûche dans le feu qui brûlait derrière vous, comme le voulait la tradition. Tu avais ensuite regagné ta place parmi le cercle formé par les Nanoquins et les autres Cérémonies s'enchaînèrent.

***

En rentrant d'une chasse en solitaire, lors de tes quinze ans, tu découvris que Nunavut avait été éventrée, décimée, ravagée. Une couche de neige s’accumulait sur la ville morte, sans âme qui vît. Tu appelas ta famille à travers tout Nunavut et tu les retrouvas, vivants et bien portants, devant la porte de ce qui était ta maison. Tu devinas qu’ils avaient pu s’enfuir avant la catastrophe et qu’ils t’avaient attendu, en retrait. Quant à ta maison… ses restes étaient recouverts d’une couche de glace, puis de poudreuse. Tu te contentas de vérifier que toute ta famille était bien là, dressant une sépulture à tous les chiens qui n’avaient pas pu se sauver à temps. Tu t’agenouillas devant les sépultures que tu avais faites, le visage en deuil, puis Nayati vint tirer un bout de tes kamiik, sans forcer, pour t’intimer de partir. Tu tournas la tête vers lui et il émit un jappement pour affirmer son précédent geste. Sans aucun commentaire, tu te levas. Tu allas dans les réserves de la ville pour te servir en eau et en nourriture, du moins tout ce qui était comestible, et que tu rangeas dans les sacoches que Nayati, Kishi et Kohana portaient. Tu pris aussi de l’argent, autant que tu avais pu en trouver. Puis tu t’assis sur une des marches et tu partageas un repas assez consistant avec ta famille. Tu restas de longues heures à contempler l’horizon… puis tu te redressas.

Tu allas dans le Temple de Nanoq et y fit ta dernière prière silencieuse avant de partir sans te retourner. Les Nanoquin étaient tous morts. Tu n’avais plus rien à faire ici. En repassant devant ta maison, tu remarquas un bout de papier qui menaçait de s’envoler et qui n’était retenu que par la neige. Tu pris le papier, qui était étrangement plié, et tu l’ouvris sans cesser de marcher. Tu décachetas l’enveloppe, lus la première lettre qui s’y trouvait. Des aboiements te détournèrent de ton attention ; un énorme loup blanc s’avançait vers vous. Un énorme loup que tu connaissais bien et que tu considérais comme un membre de ta famille, ce pourquoi ils aboyaient joyeusement pour lui souhaiter la bienvenue. Un énorme loup blanc qui te regardait avec des yeux remplis d'inquiétude, de protection et de pulsions meurtrières. Tu souris, rangeas la lettre sans remarquer que l’enveloppe se rescella d’elle-même.

- « Tu es prêt, Amma’ ?
- Je suis prêt. »


Un train était alors arrivé. Tu n’étais absolument pas familier de ce monde, enfermé que tu étais dans des traditions que beaucoup de sociétés et cultures considéraient comme étant ‘moyen-âgeuses’, mais tu montas quand même dans le train. Tu touchais tout, reniflais tout. Ton grand frère t’expliqua alors beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses durant les deux heures du trajet. Tu appris pourquoi tes parents avaient disparu, fis rire ton frère en disant que tu n’avais pas besoin de donner ‘une qualité rédemptrice’ à tes parents pour les aimer en tant que tels, regardas les paysages défiler de manière surréaliste derrière les vitres du train. Ta famille dormant sur les sièges, tu finis par l’imiter et t’endormir, blotti contre le flanc chaud de Fenrir qui ronronnait pour te bercer et qui avait rabattu sur toi le cuir parcheminé de ses ailes en guise de couvertures.

***

Trois ans. Cela faisait trois ans que tu étais sur l’île, que tu l’avais exploré de fond en comble avec Fenrir, le Directeur et le Maire, qui t’apprenaient tout ce que tu devais savoir sur l’île en tant que membre de la famille des De Coral. Cela faisait trois ans que tu avais appris faire partie de cette famille, bien que le Directeur t’avait inscrit sous ton identité de Nanoquin dans les registres officiels. Cela faisait trois ans que tu passais avec ta famille, courant avec eux dans la forêt ou les neiges éternelles des montagnes délimitant l’île. Tu ne perdais jamais une occasion pour te promener, caresser les fleurs ou étudier en étant entouré par ta famille. Ta famille biologique venait vers toi de temps à autres, ayant compris que tu appréciais leur compagnie bien que tu n’allais pas vers eux de toi-même. Tu passais beaucoup de temps avec Fenrir et le Directeur, étudiant à leurs côtés et rattrapant les nombreux ours polaires de retard que tu avais de part ton éducation. Plus tu avançais, plus ton incompréhension de la société humaine avançait, plus ton désir d’en faire partie reculait.

Un jour de pluie, tu t’étais décidé à braver les vents et la raréfaction de l’air en allant dans les montagnes au nord de l’île. Tu te dirigeais vers la grotte que ton père biologique avait fait à ton intention, qui était la parfaite copie du sanctuaire de Nanoq que tu avais laissé derrière toi en venant ici. Après quatre longues heures de marche, tu t’abritas à l’intérieur et posas ton lourd sac de randonnée de côté. Tu avais évidemment amené de quoi manger et le nécessaire pour dormir emmitouflé dans les couvertures qui avaient couvert ton enfance et ton adolescence. Tu te redressas en entendant un petit aboiement et tu te retournas. C’était Adsila, il avait gagné l’entrée du Sanctuaire et trottinait déjà vers toi, cherchant le réconfort de ta main que tu passas sur sa tête, entre ses deux oreilles. Tu lui souris. Adsila et toi étiez à ce point inséparables qu’il te suivait même en cours. Tu n’avais alors eu que faire des remarques de certains de tes professeurs, avais fini par ne plus les entendre. Où tu allais, Adsila allait aussi. Tu te postas à l’entrée de la grotte, pour voir si le reste de ta famille t’avait suivi ; et c’était bien le cas. Tu souris à la neige t’avançant suffisamment pour que ta main tendue dehors connaisse les douces caresses de l’eau cristallisée tombant du ciel sur tes doigts nus et rectifias ta précédente pensée. Où tu allais, ta famille allait aussi, bien que Kohana et Nayati étaient moins enclins à suivre absolument tous tes cours.

Tu avais étudié dans le sanctuaire de Nanoq, joué – un peu – avec ta famille, avais même dormi ici. Le lendemain matin, tu t’étais remis à étudier, puis tu avais joué dehors avec ta famille avec le temps qui s’était fait plus clément, quoique les températures hivernales restaient normales. Tu étais revenu au temple de Nanoq et tu t’assis en tailleur devant la statue sculptée à même dans la pierre, silencieuse et révérencieuse prière qui s’éternisa pendant une demi-heure, puis tu avais remis ton sac sur tes épaules et tu étais parti. En chemin, tu rencontras un grand et gros loup blanc qui te proposa de te porter ; connaissant la signification de cette demande, tu posas ton sac au sol puis tu montas souplement et silencieusement sur son dos. Tu tendis une main pour prendre ton sac, que le grand et gros loup blanc te donna après l’avoir pris entre ses crocs. La descente se fit plus tranquille et dura la journée, entrecoupée d’études, de jeux avec le gros et grand loup blanc et de caresses faites à la nature en ce qui te concernait. Ici, contrairement à d’autres lieux où tes voyages avec ta famille – biologique comprise – t’avaient mené, l’agonie des arbres était absente et la sérénité des feuilles te faisait sourire par moments, douces lippes étirées avec légèreté.

***

Assis à même sur le bureau, tu parcours la liste des lycéens qui ne vont pas tarder à franchir la porte de la salle. Tu retiens tous les noms et prénoms que tu vois, Adsila allongé sur le bureau en arc-de-cercle autour de toi, Aquene et Kishi allongés sur la petite estrade, au pied du bureau, Kohana occupée à sentir le tableau puis à jouer avec l’effaceur tandis que Nayati s’amusait à tenter d’attraper la poignée de la fenêtre à ta droite avec ses crocs. Ta famille au complet assistait toujours aux cours que tu dispensais, en silence, dormant ou s’amusant de leurs côtés – parfois au péril des aliments carnés que les élèves avaient le malheur d’avoir dans leurs sacs – ou près de toi et tu enseignais, les regardant de temps à autres. Tu ne parles jamais autant qu’au sein d’une salle de classe, même si tu restes très direct et expéditif dans ta pédagogie.

Tu fais partie de ces professeurs qui donnent beaucoup d’exercices et dont les élèves se plaignent avec la fameuse phrase « On a pas que sa matière à travailler, contrairement à ce qu’il pense, en plus c’est une option ! ». La plupart de tes élèves n’étaient cependant pas de cet avis et étaient les premiers à défendre ta pédagogie. Pour eux, tes cours restent dans leurs mémoires et sont simples à comprendre, tant et si bien qu’ils ne se rendent compte qu’en lisant des livres d’initiation ou autres traités plus pointus de leur niveau élevé. Il y avait bien certains élèves qui avaient du mal à suivre ton rythme et te disaient que tu allais trop vite, sans que tu ne changes ta manière de faire ; ces élèves, souvent paresseux et adeptes du minimum syndical, étaient d’ailleurs ceux qui se prenaient le plus d’exercices de ta part… et qui te remerciaient des mois plus tard d’avoir ainsi rehaussé leur niveau. Tous t’ont remercié, à un moment ou à un autre, de leur avoir appris à aimer la physique et la biologie et que, grâce à toi, leur niveau global dans bien des matières s’améliorait au fil des cours que tu leur donnais. Et si tu es aimé de tes élèves, tu l’es moins de quelques membres du personnel. Ils te reprochent de ne pas niveler ta classe par le bas, ce à quoi tu avais répondu par une phrase, devenue canon pour te désigner, « Je préfère les amener à s’intéresser à mes matières et à d’autres, à affiner leur curiosité intellectuelle et les guider plutôt que de les prendre pour les imbéciles qu’ils ne sont pas. » Autant dire que les destinataires de ce simple constat, qui est la seule réponse qu’ils ont obtenu de toi après une année entière à t’accabler, avaient été douchés. Si certains ont pris ta pensée en considération, d’autres continuent les reproches – notamment une des psychologues du lycée – mais tu ne le sais même pas ; tu as bien d’autres préoccupations pour sacrifier ton temps à de vaines réflexions.

Tu lèves tes yeux de la liste et la pose à ta droite, à côté de la gueule d’Adsila qui décide de la faire tomber d’un coup de patte pour installer ta tête sur tes cuisses. Plusieurs lycéens entrent, interloqués par la présence de ta famille avant de s’installer en silence. Tu ne les regardes pas, reportant ton attention et tes caresses sur Adsila tandis que Aquene s’assied face à la porte d’entrée, analysant chaque nouvel arrivant. Tu attends, patiemment, que la salle se remplisse et lorsque tu vois 13:27 s’afficher sur l’horloge suspendue au-dessus du tableau, tu sautes souplement sur l’estrade sous le regard indigné d’Adsila qui finit par descendre du bureau au regard que tu lui lances. Tu descends alors l’écran qui passe devant le tableau, branches les différents câbles à ton ordinateur et tu ouvres le film que tu vas regarder avec eux ; Nausicäa et la Vallée du Vent. D’autres lycéens se faufilent dans la salle en tâchant d’être discrets, peine perdue vu l’accueil que Aquene leur fait en trifouillant dans leurs sacs.

- « Monsieur, on va voir quel f-… Ah non, on va pas devoir remplir un questionnaire ?! »

La joie laisse place à de la déception dans les rangs alors que tu sors trois tas de feuilles, que tu distribues un à un. Tu pars de ce film pour leur poser des questions sur la botanique, la philosophie et tu t’en sers comme d’un tremplin pour introduire la biologie quantique. Il y a, de ce fait, trois questionnaires.

- « Ce sera votre premier devoir maison, à me rendre dans deux semaines. N’hésitez pas à revisionner le film et vous aider de la bibliographie que j’ai mise au dos de chaque feuille, tous les livres sont disponibles à la BUC.
- Mais c’est de la torture monsieur ! On a d’autres matières et…
- Soit tu suis mon cours, soit tu en sors. »
, réponds-tu tranquillement.

Tu sais ce que l’élève allait te dire. Tu es réputé pour avoir une des notations les plus strictes de toute l’Académie de Merille, en dépit de ta pédagogie largement appréciée. Et tu n’hésites pas non plus à aller dans le négatif, si ta notation t’y amène. Pour ceux qui ne t’ont encore jamais eu comme professeur, ça leur fait peur. Ton regard plonge dans le lycéen qui s’apprêtait, après un silence de plusieurs dizaines de secondes, à répliquer vivement. Tu ne sais si ton regard, ton silence ou celui de la salle le fait changer d’avis. Quoi qu’il en soit, il se tait, alors tu lances le film après avoir fermé les volets. Tu t’adosses au mur du fond de la salle, assis par terre, ta famille dormant autour de toi, et tu te laisses bercer par la musique de Hisaishi.

C’est précisément ce lycéen qui a amené la classe à te demander que tu fasses cours une heure de plus, pour que tu leur expliques ce que tu attends d’eux et pour voir quelles sont leurs bases dans les sciences dites « exactes », « expérimentales » et « humaines ». Le tout sous des fous rires provoqués par Adsila et sa croisade contre les moustiques, les mouches et tout autre volatile s’approchant des vitres. Et à mesure que les lycéens quittent les lieux en te remerciant de ton cours, un sourire vient virevolter dans tes yeux.

Cette classe est pleine de curiosité, quoique habituée à une éducation que tu ne cautionnes pas. Cette classe est pleine d'écoute, quoique habituée à chahuter car pas habituée à être écoutée en retour.

À aucun moment le fait que tu avais des iotas face à toi ne t’a effleuré l’esprit.
À aucun moment.

To be continued...

behind the screen
surnom ; Fefe, Fen, Liyah, Lili, Amma(truc).
âge ; Wesh on demande pas ça à un mec. éé Kwa ? Parce que je suis pas une dame on aurait le droit ? Ouh, c’est moche ça… Cheshire's smile
comment as-tu connu le forum ; … j’suis fonda, wesh. ( perte de crédibilité avec wesh/20 )
ton impression sur celui-ci ; j’suis fonda wesh… ?
un petit mot ; wesh


Dernière édition par Ammaruq Ishadon le Mar 9 Fév - 8:07, édité 7 fois
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Re: Ammaruq || Break out from society Ven 15 Nov - 0:30

Wesh...?

*fuit*

(nan en vrai tu sais déjà l'amour que j'ai pour ce perso, réserve-moi une place qu'on aille péter les dents des gens en amazonie Elmo )
Ammaruq Ishadon
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Re: Ammaruq || Break out from society Ven 15 Nov - 21:53

Luv on ya tou. ♥

( place déjà réservée chou Wink )
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Re: Ammaruq || Break out from society

Ammaruq || Break out from society
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