Rain or Pain ?

Date d'inscription : 02/09/2021

La pluie tombait à foison en fines gouttelettes du ciel peint d’un interminable gris. Les milliards de gouttelettes s’éclataient en un fracas étourdissant sur les immeubles, le bitume et les vitres, emportant les détritus du sol vers les caniveaux. L’eau s’était mise à s’abattre sans bruit, chassant toute vie à un coin chaud ou convivial pour oublier le froid qu’elle apportait. Quelques silhouettes lointaines, fugitives sous de larges parapluies, n’avaient pas encore trouvé d’abri ou ne l’avaient pas encore gagné.

Zuzi quant à lui vêtue de bleu nuit et de lotus brodés dansait sous la pluie se laissant impregnier par elle, ombrelle pourpre fermer en main, bien heureux qu’il pleuve. Les gens le diraient fou le voyant tournoyer, sauter dans les flaques tel un enfant et rigoler de bon cœur sous l’averse. Fou, il l’était probablement pour accompagner la pluie dans ses clapotements bruyants et faisant des ronds sur les flaques d’eau éparpillées dans la ville et encerclant cette dernière, comme si elle voulait résonner avec elle ou avec la terre.

Ciel et terre éternellement distants que seule la pluie reliait momentanément.

Une connexion donnant naissance au printemps, un jour ou l’autre, cela était sa joie.

Continuant à toupier et sauté ici et là dont la joie sur le chemin du domicile, il finit par se stopper net voyant un pigeon étendue au sol. Il fixa quelques secondes l’animal le temps que son cerveau capte la situation puis rapidement il s’avança vers l’oiseau perdant son sourire, ramassant le piaf un soupire de soulagement franchie ses lèvres constatant que l’animal était toujours en vie.

Ni une, ni deux, il cala le petit-être contre la partie la plus chaude de son corps à savoir son cou pour un brin de chaleur puis ouvrit son ombrelle offrant une protection de la pluie. Ce fut à pas de course qu’il regagna la chaleur du domicile. Toujours cette manie de rapporter chez lui toute vie qu’il trouve et de les ramasser à main nue, sali ou tremper, et ce sans peur et sans dégoût.

Une fois arrivé, il sécha la boule de plume puis l’enveloppa dans une serviette chaude avant de s’éclipser pour se sécher à son tour, laissant l’oiseau dans un cocon de chaleur sur le sofa de la salle à vivre.

Date d'inscription : 10/07/2021

Le retour d'Amazonie n'avait pas été charmant. La mission avec son compagnon loup ne s'était pas aussi bien passé que ce que le Blandin avait imaginé et ils s'étaient littéralement fait casser la gueule a bien des endroits. Malheureusement pour lui, Albert était obligé de vivre lui, et son obstination a ne pas se faire soigner...ou à se soigner tour seul. Avec un brin de fierté aussi à l'encontre du directeur. Cependant même alité, il avait des besoins qui devaient être accomplis : se dégourdir les pattes ou les ailes. Et même si son corps en miette avait du mal à le porter, changer d'apparence aidait à la cicatrisation, vu qu'à forcer les os à se briser et se remettre aidait quand même.
Donc ce matin la, il avait prit sa forme de faucon pèlerin. L'idée était simplement de faire deux tours au dessus de la forêt puis de rentrer. Le problème était que la douleur prit rapidement le dessus, et en voulant se poser dans un arbre pour se reposer, l'oiseau s'était prit le sol. Et trop heureux de perdre conscience il y était resté.

...

Quand il revint à lui, difficilement, c'était dans une mare de boue visqueuse. Son esprit était lent, douloureux, et il avait beaucoup de mal à reprendre le contrôle de son environnement. Il était sur ses pattes, au chaud, et a l'abri... Mais pas chez lui. Malgré l'adrénaline qui s'écoula en lui, cela ne chassa pas la boue de son esprit, ni même les vertiges. En réalité il luttait de toute ses forces pour ne pas se rendormir, trop confortable et douloureux. Mais il ne savait pas où il était, et il devait s'enfuir. Et après n'avoir vu aucune fenêtre d'ouverte la solution la plus simple fut d'opter par la porte. Et malheureusement son alter ego plumeux n'était pas assez lourd pour ouvrir la clenche.
Reprenant donc forme humaine, persuadé qu'il n'y avait personne, il laissa le bruit de ses os cassés et de ses râles de douleur emplir le salon où il était. A ce stade, son corps étant en miette a un tel point que c'était presque tolérable, la douleur. Une fois sa transformation terminée, et ses habits retrouvés, il resta le regard voilé par la douleur, la tête lourde sur le dossier du canapé sur lequel il était assit et le corps transis de tremblement. Il serrait dans l'une de ses mains la serviette, et malgré l'urgence était pour le moment incapable de bouger. Il ne faisait que fixer la porte silencieusement, en attendant que son corps ait retrouvé un minimum d'énergie pour bouger.

[J'espère que ça te va !]

Date d'inscription : 02/09/2021

Il était partie se changer le plus normalement du monde, sans s’être attendue et s’être préparé à entendre des cris de douleur, déchirant, en provenance de son salon. C’est en courant et vêtue de blanc qu’il déboula sur le lieu, une serviette sur les épaules avec laquelle il se séchait les cheveux plus tôt.

L’inquiétude sur son visage laissa place à de l’étonnement voyant le professeur d’Anglais dans son salon et non l’oiseau. Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour se dire que cela devait être son pouvoir ou y être lié, un pouvoir en lien avec la métamorphose, sans doute et puis la serviette dans la main d'Albert ne fit que confirmer cette idée. Albert était un collègue de travail avec qui il n’échangeait que les politesses de basse : bonjour, bonsoir…etc, lorsqu’il lui arrivait de le croiser à l’établissement, sans plus, il ne savait donc pas grand-chose à son sujet. La dernière fois qu’il avait vu Albert… avant que ce dernier ne parte en mission en dehors de l’île à ce qu’il avait entendu dans les couloirs. « Quelle mission ? Quand il était partie ? Depuis quand il était rentré ? » Cela restait des questions sans réponses pour lui.

Une certitude, cela faisait un bon moment qu’il ne l’avait pas vue à l’académie.

Son état actuel, a-t-il un lien ? Venait-il de rentrer ? Une tonne de question remplissait l’esprit de Zhúzi sans être formulé verbalement, pour l’heure, il ne voulait savoir qu’une chose. Les tremblements qu’il voyait parcourir le corps de l’autre sont-ils dus à de la douleur au vu des cris qui avaient résonné ou à de la fièvre ?

Il s’avança lentement et un peu inquiet vers l’homme.

-Ne vous inquiétez pas tout va bien.

Sa voix calme prit un ton rassurant disant cela.

- Monsieur Melios, où avez-vous mal ? Êtes-vous blessé quelque part ? Questionna-t-il approchant doucement sa main du front de l’autre.

« Allez-vous bien ? » Serait une question stupide, sa se voyer que non.

Date d'inscription : 10/07/2021

Évidemment. Dans cette boue qui était son esprit, une porte qui ou rait et un inconnu qui entrait n'était jamais bon signe, et malgré toute la bonne volonté qu'il essaya de manifester, il du s'admettre vulnérable. Il avait fait une erreur, et dans la précipitation il avait peu être laissé filé la chance de s'enfuir. Grondant sourdement, il enregistra l'information qu'on lui parlait, mais tout autour de lui était distordu par le sang battant ses tempes et son corps qui recherchait désespérément de l'énergie dans l'adrénaline qui ne fonctionnait plus. En revanche, l'animal farouche qu'il était toujours un peu lors de ses transitions nota l'agression, et il attrapa cette main qui venait le saisir avant qu'il n'ait pu le toucher. Puis, ses yeux de l'animal capturé se tourna vers son geôlier, et le défia de réessayer de l'attaquer. Il était blessé, pas vaincu.
Malheureusement pour lui, il n'avait clairement pas la force de tenir trop longtemps l'agresseur trop loin, et après quelques secondes, il relâcha sa prise, et posa ses doigts sur ton visage. L'animal refluait, et la raison revenait : l'homme était seul, et a priori s'il avait voulu lui faire du mal, il n'aurait pas attendu. Relevant ses yeux dans lesquels brillaient maintenant une lueur d'humanité, il regarda a nouveau son gardien. Une tache noire et blanche avec des traits imprécis. Il analysa l'intonation. On lui avait posé une question. Il se força a trouver un mot en langue humaine :

- ...litt... vann...

Était-il en position de demander quelque chose ? Il n'en savait rien mais pour le moment il avait encore tout ses pepiements et toutes les stridulations en guise de langage, et il partageait toujours dans cette boue noire et visqueuse qu'était son esprit. Il détestait être prit si tôt après une transformation. Plus encore il avait renoncé à relâcher la serviette qu'il tenait toujours dans sa main, et sa tête reposait toujours amorphe sur le dossier du canapé. Mais il commençait à reprendre le contrôle de son corps tandis que les langages aviaires cédaient progressivement place aux langues humaines.

- ...storslått.

Ça y est, sa première langue, le Norvégien était revenu, et fermant les yeux, il laissa couler les deux autres dans sa mémoire. Maintenant il réalisait que son vis à vis ne devait sûrement absolument rien comprendre a son baratin, et il déglutit difficilement, avant de faire un effort. Il releva la tête vers le jeune homme, et demanda, simplement :

-... Puis-je... De l'eau...