[MD] Reforestation de l'Amazonie

Peu après son retour d’Angleterre, Albert avait prit quelques jours pour se reposer. Notamment à cause du décalage horaire, mais aussi parce qu’il  en avait besoin. Le problème c’est qu’à peine rentré de voyage, on l’avait prévenu que leur petit groupe était prêt à repartir en Amazonie. Et c’est donc pas très tranquille qu’il avait fait son sac ce jour là. En réalité il n’avait pas été trop certain de ce qu’il devait ramener : de la nourriture ils en trouverai sur le terrain, il n’aurai qu’à chasser pour tous les deux, ce n’était pas un soucis. Mais niveau tenue… Il n’était clairement pas certain. La seule chose qui avait trouvé immédiatement sa place, c’était son chapeau, et des lunettes de soleil. Puis, éventuellement du rechange, une gourde et une dynamo.
Puis, il était parti tôt, pour être sur de ne pas rater le train. Il ne savait pas combien gros serait son groupe, mais surement pas beaucoup pour ne pas attirer l’attention. C'est donc en taxi qu’il fila directement vers la gare. Arrivé là bas, une petite pile passa en courant à côté de lui, manquant de le renverser, mais il ne s’en formalisa pas. Pénétrant dans la gare, immédiatement son odorat capta l’odeur de ses semblables. Et, évidemment, tandis que son loup intérieur se débattait pour aller les attaquer, et leur demander pourquoi ils n’avaient jamais répondu à ses hurlements, il se contenta simplement de prendre une seconde pour respirer, puis de regarder le jeune homme au milieu de la meute.

Celle-ci était projectivement autour du louveteau, protégeant le plus jeune de leur présence. Et évidemment, le loup sentinelle l’avertit, et c’est alors que le jeune se redresse. Et l’espace de quelques secondes, Albert se demanda sincèrement pourquoi eux deux. Pourquoi deux… créature de meute, clairement issus toutes les deux d’un pays froid, étaient envoyés dans un pays ou il fait très chaud, et sans la meute en question ? Terrible, Albert savait déjà que cette histoire allait mal se passer et il regretta de ne pas avoir tenu informé Matthieu de ses déplacements. Tant pis.
S’approchant donc du jeune homme, il l’avait déjà vu, mais jamais avec sa meute. Il était à l’académie, et à sa façon de le saluer, au moins l’histoire n’avait pas été ébruitée. Ni même les collègues tenus au courant. Après quelques secondes le métamorphe répliqua :

- Je ne suis plus professeur, appelle moi Albert tout court. Oui, allons y.

Se dirigeant vers la gare, en esquivant pattes museau et queue de loups qui pouvaient trainé, il grimpa le premier dans le train. Il ne portait qu’un léger sac à d’eau, n’ayant pas besoin de la majorité des commodité humaine notamment parce qu’il avait une forme de loup, pour l’endurance, et d’oiseau, pour la protection. Une fois à bord du train, il attendit que son compagnon s’installe à son tour, avant de finalement glisser les yeux vers les sacoches :

- C’est quoi ça ? Et, au passage, peux-tu me pitcher sur ce qu’on doit faire ? Parce que j’ai les grandes lignes, mais pas le reste.

…et c’était le reste qui était important.

Une fois installés dans le train, et la question posée, Albert n’eut pas à attendre beaucoup pour avoir ses réponses. Visiblement ils allaient devoir passer par la case vaccin, ce qui lui fit tirer la langue. Puis, quant au but de leur mission, c’était assez flou. Mais au moins plus clair que ce qu’il savait : pas question d’arrêter la deforestation, juste réparer les dégâts, gérer des populations en colère, et faire un énorme doigt au gouvernement brésilien. … Ils vont adorer Albert quand ils vont le croiser, c’est certain. Cela paraissait, présenté ainsi, un peu plus faisable que botter le cul de toutes les créatures responsable de la déforestation… Et c’est almors qu’Albert regrettait de ne pas avoir une forme de grizzly ou de harpie des montagnes, qui aurait été beaucoup plus utile que ses deux formes actuelles.
Vint alors l’infirmière. Se positionnant à côté d’eux, elle commenca par vacciner sans difficulté son ex-collègue. Puis, quand il s’agit de s’occuper de lui, sans opposer de résistance, il essaya de négocier, se laissant manipuler malgré tout :

- Non, mais… vous savez… système immunitaire… aie !

N’ayant pas vraiment fait grand cas de ses protestations, elle l’avait vacciné malgré tout. Le problème c’est qu’Albert n’avait jamais été vacciné de sa vie, et donc, face à l’agression de l’aiguille, avait sursauté, et donc il s’était fait mal tout seul. Mais bon, après quoi, un coup de coton, et c’était passé, la potion fut rapidement ingérée… C’était… Un goût étrange… Epais… Et… un peu comme du miel, mais sans le sucre… plutôt comme de la sève, en réalité. Très désagréable.
Maintenant qu’ils étaient partis, vaccinés et que la paperasse était surement remplie, Albert regarda son ex-collègue. Celui-ci devait avoir trop chaud, car il avait enlevé une majorité de ses fringues. Le problème c’est que ce n’est pas une attitude qui lui allait. Il avait besoin d’un plan, de quelque chose, et voir l’autre se la couler douce ne lui allait pas… Mais il prit sur lui pour ne pas paraitre agressif, avant de reprendre :

- Comment tu appréhendes la situation ?

Lui laissant répondre, il attendit patiemment que son compagnon émerge sa tête assez pour lui répondre. Puis, après qu’il se soit exprimé, Albert secoua la tête, avant de reprendre, en s’asseyant en tailleur sur les deux sièges autour de lui :

- Comme je vois la situation, le mieux serait de garder un atout dans sa manche. Je ne peux pas changer d’apparence comme ça, don il me parait judicieux de prendre mon apparence aviaire maintenant. Comme je suis petit, je pourrais largement aller en reconnaissance, et revenir.

Après, comment il pourrait faire son rapport de reconnaissance c’était autre chose, surtout s’il oubliait sa mission, ou qu’il se détournait de son but. C’était fou, mais maintenant qu’il avait énoncé cela à voix haute, il réalisait combien une mauvaise idée c’était. Mais trop tard, plus encore il n’était pas certain de vouloir se pointer sous forme humaine en terrain dangereux.