Ta gueule toi et ton drone là ! • ft Balthringue

Putain ça gonfle. Il fait beau là, il fait tout juste chaud sans qu’ça colle le caleçon à la raie des fesses mais y avait un truc qui allait pas. Milo se baladait l'œil aux aguets mais un p’tit truc lui chatouillait le sixième sens. Il pouvait pas se détendre sur cette île de tarés. Bon il était pas là non plus pous s’détendre, sa promenade de santé n’en était pas une mais quand même, il avait connu des planques plus plaisantes. D’habitude les planques, tu sens que t’es mal, que c’est dans un putain de trou à rat dans lequel t’es coincé à devoir sucer ton énième skittles pour passer le temps et zieuter Jim Beaubois qui plotte la protipute de luxe qu’il s’est payé en attendant d’avoir sa livraison d’herbes de provence tout droit arrivée du premier conteneur d’espagne.

Là ça puait les fleurs de printemps et l’herbe fraîche et même la p’tite rosée du matin et la brise marine, encore mieux que le breeze qu’ils t’foutaient dans leur toilettes de luxe. C’était trop beau pour être vrai leur île à la con, y avait jamais un pet de travers. Il avait même croisé des p’tit papillons tout mignons et des lapins qui s’bécotaient. Manquait plus que la frêle biche du saint seigneur de ces lieux et le tableau était parfait. Il s’foutaient d’sa gueule là? Ils l’avaient foutu dans une simulation ou quoi?

Tu vois, j’tavais dit que t’avais foutu ton gros derche dans la merde, et c’est une belle celle là mon con ! Tu vois bien que c’est trop bien, pas une herbe mal coiffée, pas une crotte de souris qui s’voit… T’es suivit c’est sûr, ils doivent t’avoir à l’oeil là, ils te regardent, ils t’observent, ils sont là tapis dans les ooombres...

Il fronçait le nez d'énervement et sa nuque était en train de furieusement le démanger. On le regardait c’était sûr. Les yeux de Milo venaient scruter la moindre branche, le plus petit buisson suspect aux alentours à la recherche de capteur et de caméras ou même d’un intrus.

❝ - Merde ! Ta gueule putain d’voix ! Toute façon ça sert à rien quand l’île entière est peuplée de gens bizarres, ils ont sûrement réduit en esclavage le premier débile avec des supers sens histoire de servir d’alarme invisible…  

Ca l’faisait bien chier de crapahuter loin de l’académie un jour comme ça, mais il avait trop entendu ce nom se répéter dans des conversations pour que ça passe inaperçu à son esprit tordu. Le port secret. Sérieux? T’as pas mieux comme nom Jean-Marie-Connard pour faire passer inaperçu ton lieu? Secret ouais c’est ça… A la limite le Port Abandonné ça aurait été logique c’te connerie mais là… secret. Pourquoi? Parce que la bande de cassos plein d’hormones allaient y planquer leurs capotes usagées? Nan… ils sont trop cons sur cette île, ils seraient capable de s’frotter la bite sur la cuisse d’un âne et d’croire qu’ils sont dépucelés par Jeanne-Micheline qui était à dix mètres de là à attendre de s’faire troncher le cul tendu.

Ca ressemblait à la planque du grand méchant dans les films. Tout l’monde se d’mande où elle est cette vilaine pas belle résidence pleine de requins et d’armes tenue par un vilain pas beau super riche avec une cicatrice, parce que les méchants ça a toujours des putain d’cicatrices. Et pis là t’as ce con de travelling arrière et en PLEIN PUTAIN DE CENTRE de cette putain de ville, t’as le gros manoir tout sombre et hyper grand gardé par des chiens enragés et trouze mille gardes armés et tatoués. Ouais les méchants c’est tatoué aussi hein. Bah là… pareil. Il en était certain Milo alors il était v’nu y jeter un p’tit coup d’oeil pour m’ner son enquête.

Ni une ni deux, il s’accroupissait et posait son sac pour l’ouvrir et y chercher son appareil photo numérique histoire de prendre quelques clichés de la zone au loin. Une main venait caresser ses côtes, juste là où sa veste se bombait un peu, au dessus de son glock.

Jamais trop prudent connard hein ?

C’était sûr putain de merde… Il avait pourtant fait gaffe en venant par ce p’tit chemin à la con plein de ronces et d’orties, le genre de sentier que personne n’emprunte, qui surplombe tout sans pour voir être vu. La route parfaite pour surveiller sans se faire voir et voilà… voilà maintenant il y avait ce bruit chelou. Un putain de ronronnement comme un moustique géant qui lui tapait sur l’système.

T’as été suivi clampin, sûrement des putains de reptiliens à la solde des pétés d’thune de c’t’île qui viennent te la faire boucler... T’es baisé !

La main qui était déjà posée sur l'étui du Glock venait enlever la pression pour retirer fissa l’arme, cran de sûreté viré et déjà en position de défense, mains positionnées de façon experte sur la poignée, la seconde dessous pour stabiliser le tout. Le pied du journaliste poussait le sac du chemin pour descendre légèrement en contrebas en zone dégagée, prêt à l’attaque. Quitte à faire, il allait pas s’faire niquer son matos. Ça coûtait trop cher ce bordel !

❝ - Chiure de bordel ! C’est un putain de drone là ou je rêve ?!  

Ni une ni deux, il levait son arme pour viser le moustique de métal d’où venait le bruit insupportable. Il était déjà repéré, sérieux ?! La saloperie bougeait de façon erratique et rendait pénible la visée mais deux balles partaient coup sur coup, suivie de la petite sœur, la troisième pour être sûr. Et comme un balai foireux mal organisé le drone tombait seulement quelques secondes après que Milo ait noté des espèces d’éclairs de lumière dans le ciel, juste là où il avait visé et tiré, là où était ce putain de drone l’instant d’avant. Ce con s’était reculé et avait grillé bizarrement avant de tomber droit comme coyote qui manque bip-bip.

Merde! Il l’avait même pas touché… Double bordel de merde il avait manqué sa cible ça craint et en plus elle était quand même défoncée, c’était quoi ce foutoir ? Pas l’temps de tergiverser, il se tournait pour prendre son sac et se barrer fissa de ce guêpier avant de se faire choper quand il entendait gueuler un putois qui l’traitait de QUOIII ???!!

❝ - QUOI ??! C’MOI QU’TU TRAITES D’PRÉCOCES? ET D’CONNARD HEIIIIIN? VAS T’FAIR’ ESPÈCE DE RÉSIDUS D’PARTOUZE !  

Milo se retournait instantanément, droit comme un piquet, la veine déjà saillante sur le front et la tempe, le tension lui était montée immédiatement dans tout le corps, le rendant prêt à sauter à la gorge du connard qui venait l’agresser pendant sa mission de repérage. V’la la gueule du reptilien ouais… l’était plus proche du gecko sous LSD qu’autre chose le débile. Le journaliste venait faire quelques pas pour réduire l’écart entre eux deux et poussait violemment le torse du connard.

❝ - TU VAS FERMER TON CLAQUE-MERDE, PRENDR’ TES COUCHES ET ALLER CHIALER DANS LES PATTES D’TA MERE ! Laisse les grands faire leur boulot pauv’ crétin.  

Sur ces derniers mots il baissait d’un ton, se calmant abruptement, le regard froid, la mâchoire serrée. Sa main avait rangé l’arme dans l’étui bien au chaud, ses poings serrés annonçaient la couleur, ouais il était pas d’humeurs, il était jamais d’humeur à s’faire gueuler d’ssus par le premier clampin qui s’prenait pour un macaque descendu d’son arbre.

Le connard v’nait se rapprocher d’lui, il avait du culot l’connard en blouson là. Vraiment il gueulait comme un putois, sur lui?! Vraiiiiment? Milo était monté au créneau et en plus le gars reculait pas? Il allait coller son front au sien pour faire son concours de virilité aussi ou quoi? Il l’avait traité de quoi?

❝ - T’AS DIT QUOI SALE CHIARD? MOI CHUIS VIEUX? TU VEUX QUE J’T’ENFONCE MA CANNE SPECTRALE DANS L’CUL POUR TE DÉBOUCHER L’CERVEAU QU’T’AS PAS HEIIIIN ???  

Il allait le pousser de nouveau et Milo réfléchissait même à lui mettre une droite histoire qu’il aille chouiner ailleurs l’autre pauv’con quaaaaaouuuiiiiileuuuuuuuh...

T’es baisé tu vois! Il vient d’te niquer et là t’es qu’un déchet d’merde décrépit et il a raison, t’es qu’une merde pliée en deux.

La voix d’Milo était monté juste un peu dans les aigus vu qu’ses couilles venaient d’se coincer dans sa gorge, les mains encore en coque autour de ses parties pour les soulager du genoux d’merde qui v’nait de les broyer. Il crachait par terre et toussait de douleur en répondant, à moitié tourné.

❝ - Ru-ruskoff de quoiiii? Mais t’es qu’un p’tain de débile toi.

Ca allait pas s’passer comme ça, oh que non, putain de merde que non. Hors. de. putain. de. question. Quand l’connard allait tranquillou-bilou faire sa rando à la recherche d’son con de drone, Milo le choppa à la ceinture de son pantalon pour le tirer de toutes ses forces à l’horizontale au-dessus du sol et le lâcher violemment. Une fois redressé, le pied du journaliste parti une fois, puis deux… puis eh merde. Trois. Parc’qu’jamais deux sans trois hein. Direct dans l’ventre du connard prétentieux.

❝ - T’comptait aller où sac à merde?

Ouais forcément, s’faire broyer les couilles ça oblige à baisser d’un ton...

Et en plus il est fier d’êtr’ con… Ah putain d’merde il avait tout vu aujourd’hui l’journaliste. Il avait pas trouvé mieux que d’l’insulter d’russe? Genre blond égal russe? Et lui l’était quoi alors? Poutine en personne? ou un Amerloque débile? Quoi que… ça s’explique....

❝ - P’taiiiin mais tout s’explique! T’es un connard de débile de Ricain en fait ! T’m’étonnes que t’es con comme un sac à merde! Ta mère elle aurait pas baisé avec Donald Trump pour donner un chiard qui gueule autant en étant aussi attardé?

Eeeeeet voilà, saloperie de merde! Ses chaussures, couvertes de bile agglomérée avec la poussière et la terre qu’il soulevait en secouant le sac à merde de ses coups de pieds! AAAAAAaaaaaaaaah mais sa mère la pute unijambiste lààààààààààà c’quoi ces deeeents? Il s’amuse à s’les tailler en rasoirs pour v’nir bouffer tous les clampins du coin? Forcément qu’le journaliste il hurlait et plus il hurlait plus ça montait dans les aigus quand la main venait de nouveau broyer son paquet trois pièces.

Il secouait sa jambe avec force pour s’débarasser du p’tain d’roquet enragé et l’poussait en tentant d’lui mettre une droite. Raté, forcément l’connard s’reculait et…. se réavançait trop vite, trop droit… Les lunettes putaiiiin de merdeuh, PAS LES LUNETTES!

Avec son coup d’boule leurs lunettes à eux deux se pétaient, volaient et libérées délivrées voilà qu’un crac résonnait tirant un sourire au grand blond. Ouaaaaaiiiis ça c’bon à entendre! Tant mieux, faut qu’il douille l’connard parc’qu’là en plus de plus y voir grand chose à cause des lunettes manquantes, le sang de son arcade sourcilière pétée venait lui brouiller le reste de vue qu’il avait. Lui restait un œil semi valide et… flou.

❝ - T’es pas au courant? Ma mère a d’jà sorti les poubelles, t’étais avec elles, RESTES-Y !!

Il venait en boitant se jeter sur la silhouette du connard en face de lui pour lui mettre un uppercut dans le ventre et remonter joliment le genoux vers son visage et quitte à faire lui cracher dessus le plus gros mollard de toute sa vie.

Ouais sauf qu’t’es tellement k.o qu’t’es à peine capable d’lui amplifier son mal de tête et d’lui refiler la méningite classique… bravo! Quel combattant! WOUHOUUUUU

❝ - TA GUEULE !! MAIS PUTAIN TA GUEUUUUULE ! FERMES-LA TOIIIIIIII, TU COMPRENDS PAS HEIIIN TU LA FERMES JAMAIIIIIS. TAAAAAA GUEUUUUUULEEEEEUUUUH !

❝ - LE SEUL MUR QU’Y A C’EST C’LUI DANS L’QUEL T’AS ÉTÉ BERCÉ TROP PRÈS QUAND T’ÉTAIS UN P’TAIN D’CHIARD !!

Ce p’tain d’taré s’relevait tranquilou-bilou en se craquant l’nez comme on mord dans sa cracotte l’matin… P’tain c’était le gars qui lui cassait les burnes à osciller d’droite à gauche ou c’l’monde qui bougeait bizarrement? Rien à foutre, c’pas ça qui l’arrête, ni ça ni son mollard dégueulasse, Gab elle en fait des pires, lui c’est juste un p’tain d’Jean-foutre qui débarque! Ouaiiiiiiis c’était bon là d’le voir s’plier comme une merde, à son tour de douiller sa race. Le mollet du grand blond le lançait comme pas permis, son entrejambe pire encore, forcément là, il arrivait pas à s’dégager d’la clé d’bras d’l’autre tanche. P’taiiiiiin ça lui tordait la gueule et l’cul d’pas réussir à s’dégager d’un crétin pareil. Il avait rien à perdre, un peu comme lui et ça lui tirait un sourire tordu. C’tait bon c’genre de baston ouaiiis.

Ah putain de bordel de merde de sa mère la putain vérolée! Non, non, non et non c’tait pas bon en fait, il grognait comme un clébard en rute au crac de son bras. Pas l’temps de s’rel'ver qu’il se sentait propulsé en avant façon rocket, sa jambe le lâchait, sa cheville se tordait, son p’tain d’bras d’merde voulait même pas supporter son poids et il s’écrasait d’côté sur l’cailloux de ses morts. Une autre crac, un putain de foutu crac encore. Là c’était ses côtes, il en avait plusieurs fissurées c’sûr et p’t’être une d’cassée. L’avait la vision floue et crachait du sang en roulant par terre comme une flaque de foutre.

Ah bah p’tain t'es beau là comme ça, la terre collée à ta gueule ensanglantée. Ouais très classe l’journaliste hein qui s’fait mettre à terre par un p’tain d’taré d’Trump.

L’sang tapait tellement fort à ses tympans et sa toux l’tuait tellement en lui f’sant croire qu’y avait un orage à l’intérieur de son bide qu’il voyait pas v’nir le coup. Le premier tapait bien comme y faut sur sa tronche, finissant d’lui péter la gueule, le second il v’nait finir d'lui péter l’bras d’jà en bouillie et l’dernier coup miraculeusement tapait sur les deux bras qui poussaient l’gourdin d’côté pour v’nir s’rel'ver dans un élan meurtrier, décidé à lui faire sa race pour qu’il arrête d’respirer l’connard d’ses deux.

❝ - P’TAIN D’GROS PLOUC D’MES DEUX !! VAAAA CHIEEEEEEEEEEEEEEEER


Il gueulait comme un putois en s’relevant et en enfonçant son épaule encore valide dans l’bide du gnome au gourdin pour l’projeter. Sauf qu’Milo il est pas fringant là, il v’nait s’écraser contre le ventre du blond et plongeait avec lui de toutes ses forces vers l’endroit où l’drone s’était écrasé. Les deux trébuchaient sur la pente et tombaient comme des p’tain d’sacs à merde pour finir stoppés net par… rien. Un p’tain d’rien qui fille des châtaignes digne d’une centrale électrique d’son cul.

❝ - AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
AIIIIIIE PUTAIN D’MERDE !! C’FAIT MAAAAAL MEEEEERDE! T’AS UN P’TAIN D’TASER CONNAAAAARD ??